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  • Même pas Malte. - Maïté Bernard (Baleine, Le Poulpe, 2009)

    meme pas malte.jpgUn nouveau Poulpe qui fait en plus référence à Marcus Malte, je ne pouvais pas le manquer... Cette fois le Poulpe, Gabriel, nous entraîne dans une sombre histoire de trafic d'oeuvres d'art afghanes qui se retrouvent en France via l'Espagne. Gabriel a de plus la chance de retrouver Brigid, une ancienne amie qui lui inspire de nouveau de tendres sentiments, le tire de sa dépression latente et le fait voyager à Cadaquès, Barcelone et Séville !

    Comme d'habitude on passe un très bon moment avec cette série, Gabriel est toujours bougon mais attendrissant et efficace, et le principe est quand même de prendre aux riches pour redonner... à Brigid ;-)

    A noter que ce Poulpe est un Poulpe à tiroir car il fait référence au Vrai con maltais de Marcus Malte qui lui-même faisait référence au Faucon maltais de Dashiell Hammett (que l'on connait surtout pour le film de John Huston avec Humphrey Bogart..)

    Les avis de Yann et d'Alain qui comme moi aiment les polars et le Poulpe :-) Celui de keisha

  • Invictus (réalisé par Clint Eastwood, avec Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood, 2010)

    invictus.jpgAfrique du Sud 1994. Nelson Mandela vient d'être élu à la tête du pays, pourtant tout reste à faire pour diriger ce pays. Noirs et Blancs sont dans deux mondes que tout oppose et la tension, sinon la haine, sont omniprésentes. Comment faire pour que l'abolition de l'Apartheid ne soit pas un vain mot. Mandela mise sur le pardon et non sur la vengeance et il va essayer de faire partager ce sentiment à ses proches et à son pays. Un moyen : le sport. Le rugby est le sport des Afrikaners, l'équipe est au plus bas, mais Mandela souhaite plus que tout que cette équipe soit qualifiée pour la Coupe du monde de 1995 organisée sur son sol et qu'elle gagne au nom de tout un pays. On connait la fin de l'histoire et la victoire des Springboks...

    Clint Eastwood retrace cette saga qui mêle politique et sport dans un film qui nous emporte d'un bout à l'autre. Morgan Freeman est extraordinaire de véracité, les situations sont bien vues et en général pas trop manichéennes (pas évident avec ce sujet), les prises de vue des matchs sont étonnantes (au sol sous les mêlées notamment); Bref que dire sinon que Clint Eastwood a réalisé un superbe film qui nous émeut d'un bout à l'autre tout en évitant quand même d'être trop mélo. Mais comment ne pas être ému quand on connaît l'Histoire, quand on sait que Mandela a été emprisonné pendant 27 ans, quand on se souvient de sa libération (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...)! Dans le genre "saga historique et personnelle" je crois qu'on peut difficilement faire mieux !

  • Happy sex. - Zep (Delcourt, 2009)

    happy sex.jpgJe ne résiste pas au plaisir de faire un petit billet sur le Happy sex de Zep que j'ai apporté hier soir à la maison. J'ai conseillé à toute la famille de le lire tout en prévenant que c'était un peu "hard", ils m'ont tous ri au nez jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent et là en effet... Pudibonds ou trop jeunes s'abstenir, c'est du sexe hilarant mais sans tabou ! Devant, derrière, grosse, petite, profond, raide, à l'endroit, à l'envers, seul, à plusieurs, ... Tout y est dans une profusion de membres et d'attributs en tout genre dont l'accumulation est irrésistible !

    Depuis le jeune homme un peu "faiblard" qui ferme les yeux pour penser à quelque chose d'érotique (sa copine est contente !), au vieux qui prend du Viagra et dont sa femme n'est pas disponible car elle lit le dernier Ellroy, à la fille très expansive qui crie le nom de son partenaire le soir (il  est content quand ses voisins l'appellent par son prénom le lendemain dans l'ascenseur), aux "colifichets" trouvés par le gamin et dont il faut justifier l'utilisation (si si c'est un rouleau pour les cheveux) et à bien d'autres situations un peu délicates à évoquer ;-)happy sex 1.jpg

    Ce qu'il ressort de cet album c'est que les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle ! Maladroits, vantards, gaffeurs, ils ont en face d'eux des filles délurées, vives, futées, moqueuses et pour un peu on les plaindrait car ça n'a pas l'air facile d'être un mâle de nos jours ....;-)

  • Retour à Reims. - Didier Eribon (Fayard, 2009)

    retour a reims.jpgJe connaissais Didier Eribon comme biographe de Michel Foucault, je savais également qu'il avait écrit sur l'homosexualité. Cette fois c'est un récit personnel que nous propose l'auteur en revenant sur la période de son enfance. Une enfance qu'il a vécue à Reims dans un milieu ouvrier avec un père manoeuvre, une mère femme de ménage et un frère boucher. Une enfance qu'il a toujours soigneusement cachée une fois qu'il a "réussi" à Paris dans un milieu intellectuel, des souvenirs qu'il a lui-même occultés, une famille qu'il n'a pratiquement plus revue. C'est à la mort de son père qu'il retourne à Reims et prend le temps de parler avec sa mère.

    Davantage qu'un récit autobiographique, Retour à Reims est l'analyse sociologique de la classe ouvrière dans les années cinquante et soixante. L'usine, le parti communiste, l'alcool en fin de semaine, l'apprentissage le plus tôt possible, l'homophobie,... Comment Didier Eribon est-il devenu un intellectuel reconnu, professeur de philosophie, théoricien de la question gay ? Et surtout pourquoi dans son parcours professionnel a-t-il abordé les questions de l'exclusion de nature sexuelle mais jamais de l'exclusion sociale ?

    J'ai été très touchée par ce livre très beau et très pudique qui restitue le parcours personnel d'un individu qui a trouvé sa voie d'une manière personnelle, en découvrant la philosophie à l'adolescence, en acceptant son homosexualité, en reniant ses origines sociales. Ce récit qui fait plusieurs fois référence aux livres d'Annie Ernaux présente en effet de nombreuses similitudes avec Mes années ou La place, c'est la recherche d'une identité et aussi une histoire très intime.

  • Tipping Point : Téhéran 1979. - Hamed Eshrat (Sarbacane, 2009)

    tipping point.jpgTéhéran 1978. La famille Eshrat vit dans le Kurdistan iranien. Hossein est dans les services secrets, la police secrète du Shah, et quand les événements commencent à s'accélérer, leur vie bascule. Tout d'abord confiants dans la population et dans leurs voisins, puis dans l'armée, ils doivent se rendre à l'évidence : la majorité du pays vit comme une libération l'arrivée de Khomeiny et des islamistes au pouvoir. Bien qu'attachés à leur pays, ils se rendent compte qu'ils ne peuvent plus être fidèles au Shah et rester en Iran. Ils quittent le pays.

    L'auteur de cette BD, Hamed, est cet enfant né en 1979. C'est en interrogeant sa mère qu'il parviendra à retracer la chronologie des événements et la manière dont ses parents les ont ressentis. Le trait, naïf, sombre, aux contours très accentués, fait irrésistiblement penser au dessin de Marjane Satrapi. Est-ce la naissance d'une génération de dessinateurs influencée par leur illustre consoeur, ou plus simplement une manière de décrire une période et un régime dur, sombre, violent...

    C'est le hasard si cette BD et Les chats persans se retrouvent voisins sur ce blog mais c'était bien d'approcher deux visions et deux moments de l'Iran. Ou comment l'un est la conséquence de l'autre...

     

    Je profite de ce billet pour remercier Stéphane Jarno qui a fait un bel article sur les blogueuses littéraires dans Télérama (et ce n'est pas si courant chez les journalistes...). Oui on est secrètes, solidaires, incorruptibles, passionnées... Mais bien que nous soyons les "Amazones de la blogosphère", nous ne voulons pas de mal à nos confrères blogueurs masculins, nous entretenons même d'excellentes relations avec eux, n'est-ce pas Michel, Philippe, Laurent , Alain, Yann , Reno, InColdBlog, Jean-François  et les autres .... (j'en oublie)

     

  • Les chats persans (Réalisé par Bahman Ghobadi, avec Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad, 2009)

    les chats persans.jpgTéhéran de nos jours. Negar et Ashkan, musiciens de rock underground sortis de prison, cherchent d'une part à obtenir des visas et des passeports pour sortir d'Iran et aller faire des concerts en Europe, d'autre part à trouver d'autres musiciens pour constituer leur groupe. Pour les visas et les passeports, refusés par le pouvoir, ils trouvent Hamed, organisateur de concerts et pourvoyeur d'à peu près tout d'ailleurs, qui en fait des tonnes et donne au film des scènes franchement comiques. Pour les musiciens, ils vont aller à leur recherche, écouter plein de groupes, crapahuter dans Teheran en scooter dans les lieux les plus improbables (mais insonorisés !), échapper à la police...

    Tourné comme un road-movie, ce film très tonique nous fait découvrir une jeunesse iranienne qui essaie de s'exprimer malgré la main-mise du pouvoir et qui rêve parfois d'un ailleurs meilleur en Europe. Les musiques qui sont créées là-bas sont très variées et nous permettent de découvrir aussi bien du metal que de l"indie rock" ou de la soul.

    Toutefois quand on sait que ce film a été tourné clandestinement en deux semaines avec des musiciens jouant leur rôle, et que les acteurs et le réalisateur ont ensuite été contraints à l'exil, ce film quasi documentaire prend une autre dimension. Pas de possibilité pour l'instant de s'exprimer par le rock, pas le droit d'avoir un chien dans sa voiture (!), pas le droit de danser dans une boîte de nuit, pas le droit d'avoir des DVD de films européens, etc...

    N'hésitez pas à découvrir ce film qui en plus de vous proposer de la (bonne) musique, vous mettra un pied dans le Téhéran actuel !

     La bande-annonce

     

  • Le violon d'Auschwitz. - Maria Angels Anglada (Stock, 2009)

    le violon d'auschwitz.jpgDe nos jours un groupe de musiciens joue Chopin et Mozart. Parmi eux une violoniste qui attire la curiosité et l'intérêt du narrateur... Flash-back. Nous sommes à Auschwitz en 1944 et ce sont les humiliations, les privations, la mort au quotidien. Parmi les prisonniers, Daniel, qui était luthier et qui essaie de défendre Bronislaw, violoniste, accusé d'avoir mal joué intentionnellement devant le Commandant du camp. En effet Daniel fait remarquer qu'un éclat de bois fausse le violon. Intrigué, le Commandant ordonne à Daniel de lui construire un violon, un Stradivarius. Luttant contre le froid, la malnutrition, l'épuisement, Daniel va passer ses matinées à construire minutieusement ce violon, réussissant même à ressentir quelques instants de plaisir à réaliser cet instrument. mais cela suffira-t-il pour son salut...

    Je précise que ce roman a été publié en 1994 en Espagne. La date n'est pas inutile car je dois dire que je suis perplexe par rapport à ce roman. Certes le contexte est ce qu'il est, de plus le hasard veut que ce billet paraisse juste après celui sur Si c'est un homme de Primo Levi, et ce contexte est bien décrit. J'aurais donc mauvaise grâce à ne pas trouver intéressant un livre qui parle encore une fois de l'horreur des camps. mais justement c'est ce "encore une fois", associé à une intrigue autour de la construction de ce violon, qui me gêne. Comme si tout cela avait un côté trop fabriqué et que, en 1994, tout n'était que redites sur les camps. J'ai l'impression désagréable qu'elle s'est très bien documentée sur les camps et très bien documentée sur la fabrication d'un violon et qu'elle a, de manière romanesque, rassemblé les deux sujets.

    Bien sûr il y a encore des livres qui sont écrits aujourd'hui sur les camps, mais ceux qui me viennent à l'esprit le sont par des personnes qui souhaitent témoigner : Joseph Bialot, Appelfeld. Pourquoi faire de la fiction sur ce sujet en essayant en plus de montrer que l'art n'empêche pas la barbarie...

    Peu de billets sur ce livre mais des critiques parlant toujours d'une histoire "touchante", "émouvante". Certes comment ne pas être ému par le sujet mais cela ne suffit pas pour faire un bon livre... Si certain(e)s l'ont lu, donnez-moi votre avis...

  • Le premier homme. - Albert Camus (Folio, 2000)

    albert_camus1.jpg

     

    Il y a 50 ans mourait Albert Camus. Ce billet est un modeste hommage à ce grand écrivain. Je l'avais publié il y a environ trois ans.

    Sue le  blog de Denis, vous trouverez les liens vers les blogs rendant hommage à Albert Camus.

     

    2d7d417c0e3cf56f11c843dbe7ec17a5.gifLa lecture du roman de Louis Gardel sur son enfance en Algérie m'a donné envie de relire le magnifique livre d'Albert Camus, Le premier homme. Découvert après sa mort, il est resté inachevé et c'est donc le manuscrit non terminé qui a été édité.


    Présenté comme un roman, ce récit est en fait une autobiographie du jeune Albert Camus dans l'Algérie des années 1910 et 1920. Né dans une famille très pauvre, orphelin de père très tôt (son père est mort à la guerre), il est élevé par sa grand-mère à la forte personnalité qui dirige toute la famille. Sa mère, handicapée par sa quasi-surdité, restera toujours aimante avec lui mais discrète et obéissante envers cette grand-mère toute puissante. Le frère de sa mère, sourd, gardera par contre une aura magique auprès du jeune Albert. Malgré son handicap, il est gai, sociable et aimé de tous. Tous ces portraits sont magnifiquement peints par Camus qui donne un aspect presque proustien à cette famille.



    Toutes ces années sont longuement expliquées, décrites, rattachées aux événements historiques, tout en restant très attachantes et très vivantes. L'épisode qui est le plus frappant et qui m'était le mieux resté en mémoire, est celui de l'école primaire. L'instituteur, Monsieur Germain, que Camus ira voir régulièrement jusqu'à sa mort, a su donner à ses élèves la passion d'apprendre et a souhaité que trois d'entre eux aillent au lycée et aient une bourse. Quand Camus l'annonce à sa grand-mère, celle-ci refuse tout net car ils sont trop pauvres et le garçon doit travailler pour aider la famille ! Il faudra toute la persuasion de l'instituteur pour que Camus aille au lycée..... et ait bien plus tard le Prix Nobel de littérature !


    La beauté de ce livre vient bien sûr du contraste entre la pauvreté de cette enfance et ce que deviendra ensuite l'auteur. Elle vient aussi du lyrisme avec lequel Camus parle longuement de son pays, de ses parfums et de ses couleurs. Même au sommet de la gloire, Camus n'oubliera jamais l'Algérie, sa terre, sa famille et toute sa communauté sans lesquels il ne serait sans doute pas l'homme qu'il est devenu.

     
  • Si c'est un homme. - Primo Levi (Pocket, 1988)

     

    Lecture commune dans le cadre du Blogoclub

     

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    Si c'est un homme de Primo Levi est un livre qui m'a énormément marquée, je l'ai d'ailleurs beaucoup offert autour de moi. En revanche j'ai beaucoup de mal à en parler. Je laisse le soin de le résumer à ceux et celles qui le découvrent à l'occasion de cette lecture commune. Je copie simplement les quelques mots que j'avais adressés à son sujet à Amanda quand elle m'avait interviewée.

     

    A : Dans ton billet sur le livre de Joseph Bialot « C’est en hiver que les jours rallongent », tu dis « Il est toujours difficile de faire un compte-rendu des livres sur les camps de concentration. Quand on a lu Primo Levi, on "sait". Ce que Bialot nous décrit, on le "reconnaît". ».Je n’ai pas lu Primo Levi. Peux tu m’en dire un peu plus ?

     

    C : Primo Levi a essayé de dire l’indicible dans Si c’est un homme, c’est-à-dire de raconter ce qu’il est difficile de mettre en mots. Ou comment décrire le quotidien dans les camps de concentration et surtout de parler des hommes dans ces conditions. Pas de pathos bien sûr dans son livre mais un témoignage de ce que les hommes sont capables de faire à d’autres hommes, et comment on peut survivre quand l’horreur vous entoure. Un livre magnifique.

     

     

     

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    Je profite de ce billet pour vous souhaiter une très bonne année 2010 et plein de belles lectures :-)