San Ming fait un voyage de plusieurs jours en bateau pour rejoindre la ville de Fengje. Il a pour toute adresse quelques lignes sur un petit morceau de carton. Mais en arrivant il se rend compte que la rue qu'il cherchait a été engloutie, comme une grande partie de la ville, sous les eaux du barrage des Trois Gorges. Des populations entières doivent quitter leur maison car le barrage doit encore s'étendre. Logé de façon sommaire, il trouve un travail comme démolisseur. Ce qu'il cherche : son ex-femme et surtout sa fille qu'il n'a pas vu depuis seize ans.... Parrallèlement Shen Hong vient à Fengje voir son mari qui l'a quittée depuis deux ans.
Que l'on ne se trompe pas, ces deux histoires ne se rejoindront pas. Ici pas d'histoire convenue avec happy end obligée. Pas de drame non plus. C'est la vie la plus quotidienne qui est filmée magnifiquement par le réalisateur. Les contrastes entre le gigantisme des travaux entrepris et la vie des individus sont frappants. Le côté documentaire (car il y a aussi cet aspect) ne gomme jamais l'humanité avec lequel chaque personnage est filmé. Le rythme lent n'est jamais pesant. Le commentaire de mon mari à la sortie : "Ca, c'est du cinéma !".
Ce film a obtenu le Lion d'Or à la dernière Mostra de Venise.