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Roman policier - Page 12

  • Le Gangster de Gangtok, suivi de Danger à Darjeeling . - Satyajit Ray (Editions KailasH, 1997)

    medium_9782842680039.jpegVoilà un joli petit livre, une couverture au dessin délicieusement désuet, un beau papier ivoire et des dessins originaux. Et le petit roman policier qu'il contient est à son image.

    Une intrigue classique : Tapesh et son cousin Feluda sont en vacances dans une province de l'Inde du Nord quand on leur annonce qu'un homme est mort la semaine dernière, écrasé par un rocher. Sachant qu'il y a une chance sur un million pour que ce genre d'accident arrive.... ils trouvent ça louche. Surtout qu'un bel objet de collection, acheté par la victime juste avant, a disparu... Nos apprentis détectives vont élucider tout cela.

    C'est évidemment l'atmosphère très authentique de ce récit qui fait tout son charme. L'auteur, plus connu comme cinéaste, rend hommage aux romans policiers anglais avec ses livres ayant pour héros Feluda. C'est classique mais agréable à lire et surtout loin des clichés que l'on peut trouver dans les romans sur l'Inde, puisque c'est écrit par un Indien. Pour le style (fluide), j'ai un peu de mal à me faire une opinion sachant que c'est traduit de l'anglais, qui est lui-même traduit du bengali...

    Ah oui, vous allez retrouver plein de littérature indienne sur mon blog. Maintenant que la présentation de la rentrée littéraire est passée, on prépare une présentation de la littérature indienne à l'occasion du Salon du Livre dont c'est le thème....

  • Le petit bluff de l'alcootest. - Jean-Bernard Pouy (La Branche, 2006)

    medium_9782353060047.gifVoilà un petit polar comme je les aime, il faut dire que je suis une inconditionnelle de JB Pouy !

    Dans un petit village de la Bretagne profonde, un petit vieux est arrêté pour ivresse. Jusque là rien d'exceptionnel, sauf que celui-ci affirme que ce sont les "infernaux" qui l'ont obligé, en pleine nuit, à boire cet alcool ! Armand, le correspondant local de Ouest France et amateur de rock-années-60 à ses heures, trouve ça louche mais pas impossible. Est-ce que ce ne serait pas un coup des "gothiques" qui pratiqueraient des messes noires dans la campagne ? Il mène l'enquête, d'autant plus qu'au même moment l'évêque de Rennes disparaît et que sa voiture est retrouvée à proximité !

    Pouy s'en donne à coeur joie dans cette atmosphère bretonno-rocko-anti-cléricale ! Comme d'habitude, son humour et ses jeux de mots m'ont fait sourire et m'ont mise de bonne humeur pour la soirée (et même pour la journée d'aujourd'hui quand j'y repense !) :-)))

  • Cul-de-sac . - Douglas Kennedy (Folio, 1998)

    medium_9782070338306.gifTrès franchement, je n'ai jamais pu lire plus de trois pages des romans de Douglas Kennedy, mais celui-là, son premier roman et seul roman policier, je pensais bien qu'il me plairait car je venais de lire Cinq matins de trop et j'étais en plein dans l'atmosphère brûlante du désert australien.

    En effet, c'est tout à fait comme chez Kenneth Cook. C'est au bout du monde, il fait très très chaud, il n'y a rien à faire sinon faire attention aux kangourous et boire des litres de bière bien fraîche. C'est ce que fait Nick, journaliste américain en vacances, qui rêvait de découvrir l'ouest de l'Australie, ses vastes espaces et son désert brûlant. Après avoir acheté un combi VW, il part sur la piste. Mais attention, la prochaine pompe est à 400 km, les kangourous traversent la route sans regarder... Et, à un arrêt essence-douche-bière, il rencontre Angie, jeune Australienne costaude, qui fait du stop et monte dans son combi. Elle a du caractère, Angie, mais, ma foi, il y a aussi des avantages alors, pour quelques, jours, ils font combi commun. Jusqu'à ce que, le jour où il s'apprêtait à lui faire comprendre que leurs chemins se séparaient, .... il se réveille complètement groggy, sale et déshydraté près de sa belle Angie mais dans un village perdu au fin fond du bush et complètement coupé du monde ! Il avait bel et bien été enlevé et n'avait aucune chance de fuir de cet endroit sans route carossable et où tout le monde le surveillait ! Mais essayer de partir est sa seule chance de ne pas devenir fou...

    Vous aurez compris que, quand on commence ce polar, on a beacoup de mal à s'arrêter. La situation cauchemardesque du héros vous pousse à continuer (même après minuit, eh oui Cuné) (it's a private joke...) pour voir jusqu'où ça va le mener. Si vous ne l'avez pas lu, allez-y, le bonne soirée est garantie !

  • Quand la ville mord. - Marc Villard (Suite noir, Ed La Branche)

    medium_9782353060016.gifVoilà une nouvelle collection dirigée par Jean-Bernard Pouy et dans laquelle on va retrouver toute l'équipe du Poulpe. En prenant ce livre, je m'attendais d'ailleurs à retrouver un peu ce ton au second degré sur des sujets graves.
    Ici le sujet est grave mais le ton aussi. A Barbès, Sara, jeune Congolaise, vient à Paris pour essayer de réussir dans le peinture et le dessin. Bien sûr, comme elle n'a pas de papier, elle a dû recourir aux passeurs et doit rembourser le billet et les faux papiers. Une seule solution, la prostitution. Mais elle veut s'en sortir, Sara, et elle s'en sortira peut-être, mais à quel prix....Pour l'aider, Tramson, éducateur de rue, qui aide comme il peut les paumés du quartier.
    On retrouve le ton de Marc Villard, entre poésie et noirceur. C'est la réalité qui l'intéresse, même si c'est parfois insoutenable. Ici il montre bien, même si on le savait déjà, que prostitution et sans-papier est synonyme d'enfer !

  • Dans les bois éternels. - Fred Vargas (Viviane Hamy, 2006)

    Le Vargas nouveau est arrivé. Alors, est-ce un bon, un très bon, un moyen ? Elle nous a tellement étonnés avec ses polars qui n'en sont pas, ses fantaisies, sa malice et ses personnages imprévisibles, qu'on lui demande beaucoup ! Cette fois c'est un (très) bon (on avait été nombreux à être déçus par "Sous les vents de Neptune"). Adamsberg nous sort un bon vieux meurtre de sous les fagots, probablement commis par une infirmière septuagénaire récidiviste, avec un élixir de longue vie à la clé, à base de cheveux de vierge morte, d'os de coeur de cerf et de bave de serpent (j'exagère à peine). Ajoutez à cela une querelle enfantine qui a mal tourné et qui met face à face, quarante ans après, Adamsberg et le nouveau, Veyrenc, qui s'exprime en alexandrin quand l'heure est grave. Oui franchement on a bien notre Vargas des meilleurs jours, on est surpris et charmés par ses trouvailles, et c'est çà qu'on aime chez elle !

  • Le très corruptible mandarin. - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2006)

    C'est toujours un plaisir de retrouver les romans policiers de Qiu Xiaolong. Le Shanghaï contemporain n'en finit pas nous réserver des surprises à nous autres occidentaux. La modernisation ultra-rapide de la ville n'empêche pas la coexistence, souvent détonnante, avec les coutumes plus anciennes et c'est toujours surprenant à découvrir.
    Les intrigues des romans de Qiu se ressemblent toujours un peu. Il s'agit toujours de dénoncer les dérives qu'apportent inévitablement l'occidentalisation de la ville. Corruption, passe-droits, faveurs, ... comment les éviter ? Et même Chen, l'inspecteur de police héros de cette série, pourtant muni d'une éthique stricte, ne peut éviter de suivre la tendance. La course à l'urbanisation, notamment, concerne tout le monde, aussi bien les politiques qui donnent les autorisations, les financiers qui investissent, et les habitants qui cherchent à se loger.
    Davantage qu'un polar, c'est un témoignage de Shanghaï aujourd'hui et de la formidable mutation de la ville. Et l'omniprésence de la poésie chinoise (Chen est aussi poète) donne au récit une légèreté bien agréable.

  • Deuil interdit. - Michael Connelly (Seuil, 2005)

    Harry Bosch reprend du service. Bien que retraité, il a la possibilité de réintégrer la police de Los Angeles au service des Affaires Non Résolues. Il retrouve sa coéquipière Kiz Rider et tous deux travaillent sur le meurtre d’une jeune fille il y a dix-sept ans. La reconnaissance par l’ADN est un élément nouveau qui leur permet de remonter rapidement (trop rapidement ?) la piste jusqu’à un suspect. Mais, bien que son sang ait été retrouvé sur l’arme, celui-ci est-il vraiment le coupable ? Et l’enquête d’alors avait-elle exploré toutes les pistes ?

    C’est une enquête classique que nous propose Connelly avec interrogation des témoins, plongée dans le passé, découverte de la lâcheté des uns et de la malhonnêteté des autres. Harry Bosch incarne très efficacement le héros vengeur qui veut rendre justice. Celle-ci sera rendue d’une manière douloureuse, mais Bosch aura atteint son but, retrouver pour les Verloren, l’assassin de leur fille.
    La bonne nouvelle c’est que l’on devrait retrouver l’inspecteur en retraite dans d’autres affaires non résolues. Toujours aussi déterminé, il rappelle que pour lui "tout le monde compte ou personne".

  • Polar or not polar

    En commençant le dernier Michael Connelly, je réalise que je n’ai pas lu de roman policier depuis des mois (sauf peut-être un ou deux J.B. Pouy, mais est-ce vraiment du policier ?) alors que j’étais une lectrice assidue de ce genre. Il faut dire que le marché du policier s’est transformé en quelques années. D’un genre plutôt masculin et mal vu, il est devenu féminin (je parle du lectorat), en vogue, protéiforme et pléthorique, passant de 500 titres publiés en 1994 à 1300 en 2004 !

    Pour ma part j’apprécie trois genres de policiers (pas mal, non ?)

    • Le " polar " pur et dur, bien noir, plutôt urbain, avec une intrigue classique et un détective ou un policier consistants qui cherchent non pas un coupable mais la vérité. La société, et ce qu’elle produit, est décrite sans complaisance et les faux-semblants y sont violemment dénoncés. C’est une peinture sombre de la vie actuelle qui ressort de ce genre de romans.

    Les Américains y excellent (voir Chandler, Hammett,...), avec notamment Michael Connelly (son personnage de flic, Harry Bosch, ancien du Vietnam, qui essaie de remettre de l’ordre dans le désordre de la société, est inoubliable), Lawrence Block (avec Matt Scudder, détective privé, ancien flic, assidu aux réunions des Alcooliques Anonymes, et dans la même veine de Harry Bosch) et Ed McBain (la vie quotidienne d’un commissariat à Los Angeles). Dennis Lehane, quant à lui, mêle avec succès polars noirs et thrillers.

    • le " polar social " qui descend plutôt du " néo-polar gauchiste " de Manchette.

    Les auteurs : Pouy, Oppel, Marc Villard, Daeninckx, Izzo.

    Les sujets : la vie quotidienne aujourd’hui et souvent les liens avec un passé " qui ne passe pas " ou avec une réalité fortement marquée par les difficultés sociales et politiques. C’est le roman-témoignage d’aujourd’hui.

    • le " polar ethnologique " quand il est à la hauteur d’un Upfield ou d’un Hillermann. Ou historique avec les Cadfael ou les Juge Ti. Mais je trouve que la multiplication des séries historiques a bien affadi le genre…

    Quant aux thrillers, le genre qui se développe le plus, ….. je n’aime pas avoir peur, alors…..Et le polar régionaliste, bof…

    Bref, si l’on compte à peu près un Connelly tous les deux ans, un Lawrence Block (avec Matt Scudder) tous les deux ou trois ans, quelques polars français et quelques bonnes surprises dans le polar étranger (scandinave et autre), çà fait en effet nettement baisser le rythme…..

  • Le rouge et le vert. - Jean-Bernard Pouy (Gallimard, Série noire, 2005)

    Dans un dîner mondain, Adrien, "nez" chez un parfumeur, essaie d’être à la hauteur de la discussion ambiante (que des universitaires et des sociologues ! ) et se targue d’être spécialiste en roman policier. Un des chercheurs lui propose illico, moyennant finances, de faire ce qui n’a encore jamais été fait dans le polar : enquêter sur rien, comme çà, au hasard. Adrien se transforme donc en détective amateur et rend chaque semaine sa copie d’enquêteur…. du "rien"… Ou plutôt du "tout", car si on cherche des mystères dans la vie quotidienne, on en trouve, et pas forcément des plus avouables !


    Autant dire que ce roman n’a de policier que la collection et que Pouy nous régale, comme d’habitude, avec ses descriptions ironiques du quotidien et ses réflexions désabusées sur le temps qui passe.