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  • L'âge d'ange. - Anne Percin (L'Ecole des loisirs, Medium, 2008)

    l'age d'ange.jpg"Il avait dix-sept ans et moi aussi". Il s'appelait Tadeusz, était fils d'immigrés polonais. Moi mes parents étaient juge et médecin et n'étaient jamais à la maison. On était dans le même lycée. Ma seule vraie passion, c'était le grec, je lisais grec, je vivais grec, rien d'autre ne me sortait de ma timidité. Et j'aimais plus que tout un livre du CDI qui s'appelait "Amours des dieux et des héros" et que je feuilletais régulièrement. Un jour ce livre fut emprunté. Qui d'autre que moi au lycée pouvait s'y intéresser ?

    Comme pour tous les livres d'Anne Percin, il ne faut pas trop en dire pour ne pas déflorer l'intrigue. Elle sait mieux que personne se mettre dans la peau des adolescents et faire ressentir ce qui ne demande qu'à "éclore" (j'aime cette image printanière...). La sensibilité à fleur de peau que l'on a à cet âge, les passions violentes, les douleurs indicibles, tout est là dans ce très joli petit roman. A noter une astucieuse ambigüité à laquelle je me suis laissée prendre...

    L'avis tout aussi enthousiaste de Laure et d'InColdBlog

  • Mes lectures jeunesse du mois

    mots qui tuent.gifLes mots qui tuent. - Agnès de Lestrade (Sarbacane, 2011)

    Mara est une adolescente très secrète. Son mal de vivre et les problèmes avec sa mère, elle les écrit dans son carnet secret. Mais quand, à la rentrée de 4è, elle rencontre Clara, beaucoup plus délurée qu'elle, elle va se sentir en confiance. Mais quelle place tenir auprès de cette amie et comment continuer à compter pour elle ? Quelques mots suffiront...

    Un texte dur sur une situation douloureuse (pour se donner de l'importance, elle va dire qu'elle a été violée, ce qui est faux...), peut-être un peu trop démonstratif.

    A partir de 13 ans

     

    pas vole trouve.gifPas volé, trouvé. - Zolma (Rouge safran, 2010)

    Johan mène une vie tranquille auprès de sa mère divorcée, et de son père qu'il voit régulièrement. Mais le jour où il se fait voler son portable par un jeune Rom, à Paris, il est puni par sa mère, vexé de s'être fait avoir par un gamin, et jure de retrouver son portable. Il va retourner au même endroit observer le manège de l'enfant et de son grand frère et même les suivre jusqu'à leur camp installé sous une bretelle d'autoroute; Ce qu'il va voir va le bouleverser, mais il va aussi se mettre en danger...

    Une histoire menée vivement, un jeune auquel on peut s'identifier, un contexte actuel douloureux, tous les ingrédients sont présents pour faire un récit plaisant et vivant.

    A partir de 11ans.

     

     

     

  • Le gendarme scalpé. - Thierry Bourcy (Folio policier, 2011)

    9782070436699.jpgNous somme en 1918. Même si les soldats sentent que les Allemands faiblissent, c'est encore la guerre, les combats sont toujours aussi violents et les Américains qui viennent d'arriver subissent aussi beaucoup de pertes. C'est dans ce contexte qu'un gendarme est retrouvé assassiné et scalpé dans une église. Célestin Louise est appelé pour enquêter. Il découvre que ce gendarme enquêtait sur une affaire vieille de dix ans où un braqueur de banque avait été laissé en liberté. Il découvre aussi qu'il y a des soldats américains d'origine indienne qui connaissent bien ce rituel du scalp...

    Comme dans les quatre précédents volumes, Thierry Bourcy fait un travail documentaire très intéressant sur les années de guerre. Ici on ressent bien que les soldats n'en peuvent plus après quatre ans passés dans les tranchées et ces derniers mois sont insupportables. Heureusement l'aide des Américains et l'épuisement des Allemands mettent un terme à cette boucherie. L'intrigue est classique mais bien menée et sert de prétexte à évoquer cette douloureuse période.

    Hélas nous ne reverrons plus ce très sympathique héros puisque la guerre est finie et cette série aussi ! Mais il va rejoindre les célèbres Brigades du Tigre et ce serait une bonne idée de faire une série avec ces Brigades ....

  • La rivière noire. - Arnaldur Indridason (Métailé noir, 2011)

    Voilà un polar islandais pour fêter le Salon du livre de Paris consacré aux littératures nordiques.

    riviere noire.jpgUn homme est retrouvé mort chez lui, égorgé. Il a sur lui un médicament qui, mélangé à de l'alcool, rend amnésique pendant quelques heures, on l'appelle la drogue du violeur. Visiblement il a eu des rapports sexuels dans la nuit. Est-ce la femme qui l'a tué, mais avec quelle arme et qui est cette femme... Le commissaire Erlendur étant en vacances, c'est son adjointe Elinborg qui va mener l'enquête.

    Curieusement c'est le premier roman policier que je lis de cet auteur. Pendant quelques années j'ai eu une overdose de policiers et n'en ai plus lus du tout, j'ai donc raté La cité des jarres et autres Femme en vert quant il sont parus. Je n'ai donc pas de point de comparaison avec ses autres livres. Et je dois dire que je suis assez déçue par celui-ci. En effet, même si l'intrigue est bien menée et que l'on a envie de connaître la fin (c'est déjà bien, me direz-vous), c'est une enquête d'un grand classicisme. Et même l'arrière-plan social qui est, je crois, caractéristique de cet auteur, ne transparait pas beaucoup ici. Donc je sais ce qu'il me reste à faire : lire les précédents polars d'Indridason !

  • Point de côté. - Anne Percin (Ed Thierry Magnier, 2006)

    point de cote.jpgPierre est adolescent, mais il est surtout très seul depuis la mort de son frère jumeau à 10 ans. Comment en parler, comment même l'évoquer avec ses parents englués dans le chagrin. Aussi il le garde pour lui et s'englue lui aussi dans ce corps qu'il n'aime pas et qui lui rappelle trop son frère. Seule la course l'apaise car il va alors au bout de ses souffrances et espère même s'annihiler dans ces douleurs. Quant aux relations avec les garçons et filles de son âge, c'est trop difficile...

    Après le conseil de Clara de lire ce titre, je suis allée voir sur les rayons de la médiathèque... et il y était ! Difficile le métier de bibliothécaire n'est-ce pas, on a tout à portée de main... et pas davantage de temps que les autres pour lire ;-)

    Je ne regrette bien sûr pas de l'avoir trouvé et de l'avoir lu dans la foulée des deux autres. Celui-ci, qui est son premier roman publié, relate l'histoire du héros de Bonheur fantôme dix ans avant. On retrouve les mêmes qualités que dans Bonheur fantôme, une écriture très juste, une introspection fine et néanmoins pudique des personnages, la sensation de toucher du doigt leur souffrance mais aussi leurs instants de bonheur. Et ce personnage de photographe qui a tellement d'importance dans Bonheur fantôme, on fait sa connaissance ici, aidant Pierre à se révéler, comme lui révèle les photos d'après les négatifs...

    L'avis de Laure qui comme moi a un coup de coeur pour cet auteur (j'ai déjà pris les deux autres qui étaient dur les rayons...) et de Clara, enthousiaste elle aussi.

  • True grit (réalisé par les frères Coen, avec Jeff Bridges, Matt Damon, Josh Brolin, 2011)

    true grit.jpg1870 dans l'Ouest américain. La jeune Mattie, 14 ans, engage un Marshal bourru et alcoolique pour retrouver l'assassin de son père. Mais un Ranger est aussi à sa poursuite. Cet improbable trio va partir en territoire indien et affronter mille dangers...

    Ce remake de 100 dollars pour un shérif, avec John Wayne, est merveilleusement filmé par les frères Coen. On retrouve l'humour et la violence qui sont leur marque de fabrique, mêlés à de superbes paysages et des acteurs incroyables. Voilà un western, un vrai, un classique, qui nous régale littéralement !

    Alain et Philippe ont aussi beaucoup aimé

  • Bonheur fantôme. - Anne Percin (Le Rouergue, la brune, 2009)

    bonheur fantome.jpgPierre, 28 ans, a quitté Paris pour s'installer dans la Sarthe, lui le citadin. Une vieille maison, des chiens et des chats, une boutique de brocante. Et la biographie d'une artiste animalière, Rosa Bonheur, qu'il est en train d'écrire. Mais sa vie d'avant est toujours présente, et cette passion qui l'a amené là où il est maintenant...

    Il ne faut vraiment pas trop en dire pour ne pas dévoiler ce que l'on découvre peu à peu. Quelle délicatesse, quelle poésie, quelle pudeur pour parler d'une histoire somme toute banale. On s'aime, on se quitte, mais on s'aime encore. Tout le talent d'Anne Percin est d'avoir su analyser ces sentiments sans trop en dire, d'avoir su aussi bien exprimer ce que ressent un homme, bref ce livre est vraiment un pur bonheur, comme son titre !

    La blogosphère est unanime :

    Cathulu   Céline   Clarabel   Laurent , InColdBlog  Laure Aifelle Anne

  • Comme des trains dans la nuit. - Anne Percin (Le Rouergue, doAdo, 2011)

    comme es trains.gif

    Ryan et le narrateur font connaissance au LEP, à la campagne. Ryan est plus vieux, plus déluré, il a une voiture, fume, écoute du reggae. Jusqu'au jour où, par jeu ou par bravade, il met le feu à du foin dans une ferme. La peur et l'excitation sont telles qu'ils recommenceront...

    Naïma et Tony sont amis d'enfance. Un jour Tony propose à Naïma une soirée spéciale, un pique-nique dans le parc du Creusot le soir. D'abord un peu étonnée et presque moqueuse, Naima se laissera porter par l'enthousiasme et la tendresse de Tony...

    Dans une maison de famille, à la campagne, pendant les vacances. Cousin et cousine se connaissent depuis toujours, pourtant des mystères subsistent, des secrets de famille peut-être...

    Anne Percin réussit magnifiquement à créer un monde dans chacune des ces nouvelles. L'adolescence est alors l'âge des découvertes, des audaces, des erreurs parfois. Un très beau recueil pour les adolescents et les adultes.

    Ma prochaine lecture sera Bonheur fantôme du même auteur...

     

  • L'homme à la carabine. - Patrick Pecherot (Gallimard, 2011)

    1410250109.jpgDans les années 1910, la bande à Bonnet fait beaucoup parler d'elle. Parmi ses membres, André Soudy est le plus jeune. Malingre, tubard, émotif, c'est celui qui tenait la carabine sur la photo..

    L'auteur a souhaité évoquer la bande à Bonnot en parlant plus précisément de Soudy. Texte libre, extraits de journaux et d'audience, références à des écrivains qui ont publié sur le sujet (Aragon, Colette, Boris Vian,...). Cet essai n'est ni un roman, ni une biographie, plutôt un puzzle dont on doit reconstituer les morceaux.

    J'apprécie beaucoup Patrick Pécherot, aussi bien Tranchecaille que sa trilogie sur Paris parue en Série noire, c'est pourquoi j'ai immédiatement pris ce livre. Je dois dire que je me suis perdue dans ces chapitres qui, en ne voulant pas être linéaires, m'ont semblé bien labyrinthiques !

    J'ai trouvé un blog qui parle de ce livre, Le blog du castor, et son auteur est bien de mon avis...

    Cela ne m'empêchera pas de me précipiter sur le prochain livre de Patrick Pecherot !