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  • Zoé. - Chabouté (Vents d'Ouest, 1999)

    zoe.jpgZoé sort de prison et retourne dans la maison léguée par sa grand-mère. Elle adore cette maison mais, à part le fils du maire, un jeune un peu "simplet", personne ne l'accueille et les réactions se font même hostiles. Le meurtre d'un voyaguer l'étonne. La mort de son chat commence à l'effrayer. Quel secret les habitants cherchent-ils à cacher ?

    On retrouve ici l'atmosphère chère à Chabouté. Un huis-clos. Des personnages qui cachent un passé lourd. Une héroïne pleine de fraîcheur au milieu de toute cela. Et peut-être même une sorcière...Le magnifique dessin noir et blanc donne du relief à cette histoire très belle et très noire.

     

  • Cour Nord. - Antoine Choplin (Le Rouergue, 2010)

    cour nord.jpgUne petite ville du Nord dans les années quatre-vingt. L'usine est menacée de fermeture. Le personnel est en grève depuis déjà plusieurs jours et commence à être moins motivé. Léo participe faiblement à la lutte alors que son père est un des leaders syndicaux. Lui sa vie c'est le jazz et les répétitions avec les copains. Mais son père prend une décision grave, celle de faire une grève de la faim pour essayer de faire plier la direction. Léo esssaie de le soutenir mais entre eux deux cela n'a jamais été facile de communiquer.

    Avec ce petit roman Antoine Choplin réussit l'exploit d'évoquer à la fois les luttes ouvrières d'hier (et d'aujourd'hui), la colère des ouvriers menacés de licenciement, leur détermination à se battre puis le découragement qui vient peu à peu. Et aussi les relations délicates entre un père et son fils, la difficulté de dire ses émotions, les malentendus qui s'installent. De manière très sobre, avec peu de moyens, l'auteur installe une atmosphère intime et réussit à nous émouvoir sans en avoir l'air, entre deux solos de jazz...

    Laurent aussi a beaucoup aimé

  • Raclée de verts. - Caryl Férey (Suite noire, Ed La Branche, 2007)

    raclee de verts.gifNotre héros est fana de football, et plus spécialement des "Verts", les Stéphanois. Nostalgique de leur grande époque, il suit pourtant leurs matchs aujourd'hui encore, mais uniquement à la TV car il est interdit de stade. Tout pour lui est référence au foot, une femme, un visage, un vieux ou une vieille qu'il va braquer pour le plaisir de s'occuper avant le match... Mais peu à peu il sent son corps lui échapper. L'odorat d'abord, puis l'ouïe. Jusque là rien de grave, cela n'empêche pas de regarder le foot. Mais que faire quand la vue est touchée... ?

    J'ai pris ce livre sur les rayons en attendant de récupérer Zulu et je ne savais pas trop à quoi m'attendre... C'est complètement loufoque, parsemé de références au foot, avec un humour à froid très noir. Rien à voir avec ce qui m'attend dans Zulu... C'est un petit livre que j'oublierai vite mais en effet, comme l'indique la présentation, je confirme que l'auteur se situe "entre respect des règles et pétage de plombs" ;-)

  • L'Autre Dumas (Réalisé par Safy Nebbou, avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry) 2010

    dumas.jpgAlors qu'Alexandre Dumas et son fidèle nègre / collaborateur Auguste Maquet s'arrêtent à Trouville, une ravissante jeune femme, suite à un quiproquo, prend Maquet pour Dumas et lui demande de l'aide pour sauver son père, prisonnier politique. Maquet, tombé sous son charme, ne dément pas l'erreur, et, en revenant à Paris, fait des démarches pour libérer le prisonnier. La police du roi les espionne et pense que le cerveau de l'affaire est Dumas... Entre Maquet et Dumas rien ne va plus...

    Même si je ne suis pas une grande lectrice des romans de Dumas, je m'intéresse à l'auteur. En effet, tout comme Stéphanie, j'habite à quelques centaines de mètres du château de Monte-Cristo et ici il y a un square Monte-Cristo, une rue et une résidence Alexandre Dumas, la maison de Dumas fils, et régulièrement des conférences et expositions sur Dumas. Et je dois avouer que Depardieu est excellent dans ce rôle ! Imaginez un bon vivant aimant les femmes, la cuisine, les fêtes et l'écriture à haute dose, vous avez un Depardieu / Dumas très réussi. Poelvoorde est parfait dans ce rôle de faire-valoir qui se rebiffe. L'histoire est bien menée sans effets excessifs. Bref un bon moment de cinéma sur un rythme très soutenu avec aussi d'excellents seconds rôles (les femmes) qui donnerait presque envie de se replonger dans les romans de Dumas ;-)


    A noter que L'Autre Dumas est avant tout une adaptation de la pièce de théâtre Signé Dumas, écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette et jouée en 2003, mise en scène par Jean-Luc Tardieu.

    Et j'aime beaucoup la manière dont Safy Nebbou évoque sa perception des deux personnages du film : "L'un, Maquet, a tout du gratte-papier laborieux et besogneux, il se consume de l'intérieur. L'autre, Dumas, a le génie de mettre en place ses textes et ses idées, il crée avec facilité et dans le plaisir, comme le montre la scène où ses feuillets s'envolent dans les dunes. Comment vit-on dans l'ombre d'un grand homme ?..."

  • Les derniers jours de Stefan Zweig. - Laurent Seksik (Flammarion, 2010)

    zweig.jpgQuand on apprécie les oeuvres de Zweig, on s'intéresse tôt ou tard à sa vie, et forcément on sait qu'il s'est suicidé avec sa femme en 1942 alors qu'il était en exil au Brésil. Cet ouvrage, intitulé "roman", se propose de nous rapprocher de cet auteur pendant les derniers mois de sa vie.

    Après avoir beaucoup voyagé, il décide de quitter définitivement l'Autriche en 1934 et il part s'installer en Angleterre. En 1941 il s'éloigne encore plus de l'Allemagne nazie et part aux Etats-Unis puis au Brésil avec sa deuxième femme. Déjà très déprimé par ses années d'exil londonien, il est de plus en plus affecté par les mauvaises nouvelles qui lui arrivent d'Europe. Ses amis écrivains soit s'exilent, soit se suicident. Les succès allemands sont autant de coups portés à ses idées pacifistes et il ne supporte pas d'être le témoin impuissant de cette barbarie. Très proche de sa deuxième femme, il se suicide avec elle le 22 février 1942.

    Laurent Seksik a fait des recherches documentaires sérieuses pour écrire ce livre, sa longue bibliographie en témoigne : les oeuvres autobiographiques de Zweig et aussi celles de Bernanos (que Zweig rencontre au Brésil), Schnitzler, Klaus Mann, Hanna Arendt. Je trouve en effet que l'aspect documentaire est bien traité. Les dates, les rencontres, l'état d'esprit général de l'époque sont bien reconstitués.

    C'est sur le terme "Roman" que je bute, je trouve que le côté romanesque est un peu plus faible. Quelques descriptions, promenades, réflexions de sa femme donnent en effet un côté un peu romanesque à l'ensemble mais n'éclaire pas trop non plus l'indicible. Le tout est un peu descriptif et n'ajoute pas grand-chose aux faits eux-mêmes. J'attendais peut-être davantage de lyrisme d'une biographie "romancée" (car en fait c'est bien de cela qu'il s'agit...)

    En tout cas ce livre m'a donné très envie de lire la partie d'Un monde d'hier qui se rapporte à la fin de sa vie...

    L'avis de Caroline, très enthousiaste. Il faut dire qu'elle est plongée dans Zweig en ce moment et qu'elle a même organisé un challenge Ich liebe Zweig !

  • Pascal Garnier nous a quittés

    pascal garnier.jpg

    Le site de Zulma le met en page d'accueil : Pascal Garnier nous a quittés le vendredi 5 mars. J'avais découvert cet auteur il y a quelque temps et avait presque tout lu ses romans, pour adultes et pour la jeunesse. Son humour très noir, ses histoires mettant en scène des personnages attachants et sa vision à la fois tendre et désespérée de la nature humaine m'avaient profondément touchée. Et l'an dernier j'avais eu l'occasion de bavarder plusieurs fois avec lui au festival de St Malo. Autant dire que cette disparition me touche beaucoup.

  • Dom Juan de Molière (Bachelier, Ricard, Reiss) Delcourt, 2010

    dom juan.jpgLe Dom Juan de Molière, flanqué de son fidèle Scagnarelle, fuit sa femme pour séduire une première paysanne, puis une deuxième, tout en abjurant le ciel, ses croyances et même la statue du Commandeur... Je résume...

    J'avais choisi cette BD dans la liste de Masse critique de Babelio car j'aime beaucoup cette pièce et j'étais curieuse de voir son adaptation en BD. Je dois avouer que j'ai été un peu déçue. Certes la pièce n'est pas dénaturée, les dialogues sont fidèlement retranscrits avec quelques petites coupes, adaptation oblige, Molière ne se retournera pas dans sa tombe. Mais je dirai que l'ensemble me parait très scolaire, sans réelle vision de la dimension de l'oeuvre. Celle-ci se passe de nos jours mais les décors et les personnages sont assez "passe-partout" et sans caractéristique nette. Toutefois je dirais quand même que, pour quelqu'un qui ne connait pas cette pièce, c'est une façon agréable de la découvrir. Tiens tout cela me donne envie de réécouter Don Giovanni et le sublime air d'Elvira au premier acte quand elle laisse éclater toute sa colère contre cet affreux individu... qu'elle aime toujours ;-)

     

     

     

    masse critique

  • Scènes de vie villageoise. - Amos Oz (Gallimard, 2010)

    oz.gifKobi, jeune homme timide, cherche à avouer son amour à la bibliothécaire du village. Gili, médecin, attend son neveu qui doit arriver par le car, il n'est pas là mais n'est-ce pas son manteau à l'intérieur. Beni, le maire, ne comprend pas pourquoi sa femme est partie en laissant un mot :" Ne t'inquiète pas pour moi". Pessah, ancien membre de la Knesset, vieillard un peu acariâtre, vit avec sa fille Rachel et héberge à contre-coeur un jeune étudiant arabe. Yossi, agent immobilier, cherche à acquérir une des plus vieilles maisons du village mais la ravissante fille de la propropriétaire la lui fait gentiment visiter.

    Tous les protagonistes de ces histoires habitent un village d'Israël et se croisent, se rencontrent, se côtoient tout au long de ces huit nouvelles. L'ensemble ressemble presque à un roman et me réconcilie avec le genre de la nouvelle que, je l'avoue, je n'aime pas trop... (oui je sais il y a d'excellentes nouvelles et parfois même j'en lis...). Depuis Une histoire d'amour et de ténèbres je suis une amoureuse admiratrice transie d'Amos Oz donc une lectrice pas très objective, mais il faut reconnaître qu'il a un admirable talent de conteur. Quelques lignes suffisent à nous faire entrer dans le quotidien de ce village et nous en ressortons en ayant l'impression de quitter des voisins. La vie israélienne y est particulière car sont encore présentes les blessures du passé, notamment chez Pessah, mais elle est aussi universelle car la solitude, la tendresse, le désir et le douleur sont le quotidien de chacun...