Je n'ai pas l'habitude de commencer un récit de voyage par la fin, pourtant cette fois ce fut le cas !
En effet c'est après avoir écrit les trois volumes de La longue marche que Bernard Ollivier a fait ce Carnet d'une longue marche.
Les trois volumes m'attendent sagement dans ma bibliothèque personnelle mais j'ai été attirée par ce joli petit livre illustré et par la démarche de l'auteur.
Celui-ci a séduit beaucoup de lecteurs avec son récit de voyage à pied sur la route de la Soie, entrepris au début de sa retraite et pendant trois ans. Mais il n'a pas pris de photos et pas fait de croquis. Pourquoi ne pas refaire ce parcours, non pas à pied, mais en voiture cette fois pour mettre des images sur ses mots ?
Pour cela il prend son appareil photo, sa caméra et part quatre mois avec l'aquarelliste François Dermaut (l'illustrateur des Chemins de Malefosse).
Et si cette fois il n'y a pas le plaisir de la marche, de la découverte, et de la surprise, il y a celui de revoir des lieux et aussi des personnes qu'il ne pensait jamais rencontrer de nouveau !
Une démarche originale donc et un regard d'humaniste sur le monde qui m'a donné très envie de lire la "vraie" longue marche !



Dans la famille Durrell, je voudrais.... le naturaliste, c'est-à-dire Gerald. Lawrence, lui, est l'auteur du célèbre "Quatuor d'Alexandrie".
sans contrainte et pleine de fantaisie, avec des précepteurs dont le savoir n'est pas très académique.
Je classe ce livre dans la catégorie "Récit de voyage" mais c'est plutôt une réflexion sur le voyage qu'un récit. En tout cas c'est un livre dont je me suis sentie proche au point d'avoir eu l'impression d'en avoir écrit des phrases entières !!! Il faut dire que l'auteur n'est pas un grand voyageur (comme moi) mais apprécie les récits de voyage et s'interroge beaucoup sur le désir de voyage. Voyager, çà signifie quoi ; que cherche-t-on au loin ; le tourisme, est-ce du voyage, etc...Veut-on partir pour contempler d'autres paysages, mais connait-on bien ceux qui nous entourent ? La préparation du voyage n'est-elle pas l'essentiel, quand l'imagination se met en marche ? Et est-on déçu ou surpris par la réalité de l'ailleurs ? Part-on pour vérifier que l'ailleurs est bien comme on l'imagine ; ou pour être complètement surpris et peut-être même déstabilisé ?
Arte a passé le week-end dernier ce film mi-fiction, mi-documentaire sur le séjour de Nicolas Bouvier à Sri-Lanka. Ce séjour se situe après son périple de deux ans à travers les Balkans, la Turquie, l'Iran et une partie de l'Asie en 1955. Il était alors tout jeune et venait de réaliser son rêve de partir avec son ami Thierry Vernet. Ce voyage devait profondément le marquer et bouleverser durablement son oeuvre. Très longtemps après il en tirera son chef d'oeuvre "L'usage du monde". Et donc, à la fin de ce périple, il arrive à ce qui s'appelait alors Ceylan, il y reste seul car Thierry y retrouve sa fiancée et repart en Europe. C'est alors qu'il attrape la malaria et d'autres cochonneries et reste plusieurs mois dans un état semi-délirant, attendant désespérément que la saison des pluies s'arrête pour reprendre un avion.