Il y a quelque temps, j’avais découvert avec enthousiasme un auteur québécois, Michel Tremblay, dont j’avais dévoré tous les écrits autobiographiques (il a aussi écrit des romans et des pièces de théâtre). Et là je viens de lire un autre québécois qui me fait à peu près le même effet ! C’est Jacques Poulin et son roman « Les Yeux bleus de Mistassini ».
L’histoire est simple. Un jeune étudiant entre par hasard dans une librairie (il a vu « Une histoire de la lecture » de Manguel dans la vitrine). Mais ce n’est pas une librairie comme les autres. Un poêle et des fauteuils permettent aux lecteurs de s’installer et de lire au chaud. Les best-sellers sont bien cachés dans les rayons et ce sont tous les autres livres qui sont sur les tables. Et, à la sortie, certains livres sont faits pour être volés discrètement… Il faut dire que le propriétaire est lui-même un vieil écrivain qui a la passion des livres et de la littérature. Comme il cherche un commis, Jimmy se propose. Et c’est le début d’une belle aventure entre le jeune disciple et le vieil homme qui cherchera à lui transmettre tout son amour des lettres.
En cherchant des renseignements sur Jacques Poulin, j’ai vu que les mêmes thèmes (livres, écriture, tendresse, douleur de vivre) et les mêmes personnages (le jeune Jimmy et le vieil homme Jack Waterman) se retrouvaient dans tous ses livres. Dans celui-ci en tout cas, ce ne sont pas les péripéties qui comptent mais les réflexions des personnages sur eux-mêmes et sur la vie. Beaucoup de tendresse, d’émotion et aussi d’humour permettent de traiter des sujets graves comme les troubles de la vieillesse (Jack a la maladie d’Alzheimer) ou le processus d’écriture. Ce livre est aussi un bel hommage à la littérature avec les références à Hemingway, Salinger, Carver,etc.. Est-ce un roman autobiographique ? En partie probablement (Jacques Poulin a maintenant environ 70 ans).
Une très belle phrase trouvée sur un article consacré à Jacques Poulin définit bien l’atmosphère de ses livres : ses personnages, est-il écrit, « frôlent le bonheur et craignent de s’en approcher de peur qu’il disparaisse ».
On évoque souvent l’Afrique pour parler des problèmes politiques, économiques et sociaux. Marguerite Abouet, ivoirienne, a souhaité montrer que, malgré les difficultés quotidiennes, beaucoup d’Africains vivent, aiment comme les Européens. Notamment les jeunes qui, à l’adolescence, ont les mêmes désirs que tous les jeunes du monde.
Après avoir lu « Lunar Park », j’étais curieuse de découvrir le si controversé « American psycho ». J’étais prévenue : BEE est un drôle de lascar, provocateur certes, mais aussi très brillant, aimant par dessus tout conduire le lecteur là où il l’a décidé (voir « Lunar Park ») Voilà pourquoi j’ai tout de suite pris le roman et ses péripéties au second degré et aussi tout de suite ressenti l’humour noir omniprésent.
Dans le train qui l’emmène vers le Sud, la narratrice rêve à son pays perdu, l’Algérie. Son père, tué pendant les « événements » ; elle-même forcée de partir à cause de la situation politique. Mais pourquoi, tout à coup, son voisin de compartiment se met-il à lui parler de l’Algérie ? Ah oui, elle a encore l’étiquette de sa valise avec son adresse là-bas. Il faut dire qu’il a bien connu ce pays puisqu’il y a participé aux « événements », en tant qu’appelé. Et, coïncidence, il était dans sa région natale. Et la jeune fille assise à côté d’eux, çà l’intéresse aussi, l’Algérie, car son grand-père y habitait, avant.
« Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l’est moins. Mais c’est de loin le livre le « plus vrai » que j’aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans « Lunar Park », a bien eu lieu » écrit Brest Easton Ellis. C’est vrai que c’est troublant ! Le début est visiblement autobiographique. Ellis revient sur ses précédents romans, sur l’immense notoriété qu’il a alors acquise et sur les changements que çà a impliqués sur sa vie. C’était, et c’est toujours, quelqu’un de tourmenté et d’excessif, essayant de trouver un exutoire dans l’écriture, la drogue, le sexe et l’alcool.
Comme accordéonistes jazz, je ne connaissais que Richard Galliano, Bernard Lubat et Marc Perrone. Découvrir Daniel Mille est un plaisir, d'autant plus avec cet album où il revisite le jazz, les musiques de film et la variété. Il a accompagné Barbara et Nougaro et son style flirte avec les différents genres de musique.
Marion est une jeune femme comme les autres, mais là elle traverse une mauvaise passe : des problèmes dans la société de pub où elle travaille, une dépendance aux substances illicites, un copain qui la lâche. Elle perd confiance en elle. Et ce n'est pas sa mère, très fragile, qui peut l'aider. Aussi quand elle rencontre Raphaël qui est gentil avec elle et la présente à ses relations, elle se sent tout de suite mieux. Ses relations, ce sont surtout les membres d'une école de "scientologie". Elle n'en avait jamais entendu parlé auparavant mais elle est bien accueillie et se sent rassurée avec eux. Un licenciement est l'occasion de faire partie intégrante de ce groupe. Les travaux physiques, les nombreuses heures de cours et le manque de sommeil ont raison de l'équilibre de Marion mais elle garde un peu de lucidité pour essayer de s'échapper de l'emprise de la secte. Des années durant, ils vont la harceler pour qu'elle revienne et surtout pour qu'elle ne porte pas plainte contre eux.
Dix ans après le célèbre "Carnet de routes", le trio Romano-Sclavis-Texier revient sur des thèmes africains. Le photographe Guy le Querrrec qui les avait accompagnés en Afrique ressort des clichés de ses archives. Chacun des musiciens choisit celles qui le touchent le plus et composent sur les thèmes : paysages, récoltes, l'Afrique au féminin pour Romano. Le Raid Renault 88, fleuves, ouvriers pour Sclavis. Maghreb, corps en mouvement, Panafrican, pouvoir et politique pour Texier.