Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Yeux bleus de Mistassini. - Jacques Poulin (Actes Sud, 2002)

Il y a quelque temps, j’avais découvert avec enthousiasme un auteur québécois, Michel Tremblay, dont j’avais dévoré tous les écrits autobiographiques (il a aussi écrit des romans et des pièces de théâtre). Et là je viens de lire un autre québécois qui me fait à peu près le même effet ! C’est Jacques Poulin et son roman « Les Yeux bleus de Mistassini ».

L’histoire est simple. Un jeune étudiant entre par hasard dans une librairie (il a vu « Une histoire de la lecture » de Manguel dans la vitrine). Mais ce n’est pas une librairie comme les autres. Un poêle et des fauteuils permettent aux lecteurs de s’installer et de lire au chaud. Les best-sellers sont bien cachés dans les rayons et ce sont tous les autres livres qui sont sur les tables. Et, à la sortie, certains livres sont faits pour être volés discrètement… Il faut dire que le propriétaire est lui-même un vieil écrivain qui a la passion des livres et de la littérature. Comme il cherche un commis, Jimmy se propose. Et c’est le début d’une belle aventure entre le jeune disciple et le vieil homme qui cherchera à lui transmettre tout son amour des lettres.

En cherchant des renseignements sur Jacques Poulin, j’ai vu que les mêmes thèmes (livres, écriture, tendresse, douleur de vivre) et les mêmes personnages (le jeune Jimmy et le vieil homme Jack Waterman) se retrouvaient dans tous ses livres. Dans celui-ci en tout cas, ce ne sont pas les péripéties qui comptent mais les réflexions des personnages sur eux-mêmes et sur la vie. Beaucoup de tendresse, d’émotion et aussi d’humour permettent de traiter des sujets graves comme les troubles de la vieillesse (Jack a la maladie d’Alzheimer) ou le processus d’écriture. Ce livre est aussi un bel hommage à la littérature avec les références à Hemingway, Salinger, Carver,etc.. Est-ce un roman autobiographique ? En partie probablement (Jacques Poulin a maintenant environ 70 ans).

Une très belle phrase trouvée sur un article consacré à Jacques Poulin définit bien l’atmosphère de ses livres : ses personnages, est-il écrit, « frôlent le bonheur et craignent de s’en approcher de peur qu’il disparaisse ».

Commentaires

  • Jacques Poulin écrit des fictions qui, étrangement, ressemblent à nos vies, ou à tout le moins à ce que nos vies pourraient être. Ses passions, ses réflexions, ses questionnements sont les nôtres. Il est toujours fascinant de découvrir nos pensées sous la plume d'un autre que nous.

    De plus, Jacques Poulin a le grand mérite d'être un auteur québécois qui ne joue pas la carte du bûcheron... Bien qu'il lui aurait été facile d'avoir recours aux clichés que sont la nature, l'hiver et la police montée (version 1860), Poulin s'attarde à l'histoire plutôt qu'aux décors. Les yeux de Mistassini offre une agréable lecture qui, une fois le roman terminé, nous laisse avec un profond sentiment de bien-être (la preuve qu'un bon roman peut se terminer autrement que par la mort ou l'exil).

  • Merci à un Québécois (si je ne me trompe pas) de me laisser un commentaire sur ce livre...

    Jacques Poulin est ma belle découverte du moment. Quel plaisir de se laisser glisser dans son univers où le quotidien est à la fois simple et magnifié. Je viens de finir "La Tournée d'automne" et j'en lirai sûrement d'autres par la suite.

  • Jacques Poulin, à découvrir ! Tous ses livres sont des merveilles de délicatesse, de tendresse. Je vous invite à lire les autres. et en particulier "la tournée d'automne" et aussi "wolkswagen blues" qui sont pour moi ses deux meilleurs. Il vit apparemment à Paris, mais n'écrivait plus beaucoup depuis un petit moment. J'espère qu'il va s'y remettre car fermer un livre de Jacques Poulin, c'est comme quitter un bon ami, on le fait toujours avec un pincement au coeur...

  • Coucou Philippe. Merci pour ce commentaire élogieux sur Poulin (là on est d'accord, pas comme sur Bret Easten Ellis ;-) ).
    C'est aussi ce que je ressens quand je quitte ses livres, un pincement au coeur.
    J'ai prévu de lire aussi "Volkswagen blues" après les deux autres...

  • Waouh ! Moi non plus je ne connais pas Jacques Poulin, ni ce livre ! Mais tu m'as donné l'envie de le lire, merci merci merci ! Cela semble... tout comme tu dis ! ;p

    Je note, je vais chercher ça ... vite ! ;)

  • Il ne s'agit pas d'un conte sur les livres et l'écriture,le roman de Jacques Poulin est beaucoup plus.C'est l'histoire d'amour entre l'écrivain et l'écriture,c'est la necessité d'écrire,c'est la connextion entre la vie et l'écriture.tout ça est réalisé par Jacques Poulin avec une simplicitè et une délicatesse de style éxtraordinaires.

  • Oui, c'est cela, simplicité et délicatesse de style, ça définit très bien Poulin !

Les commentaires sont fermés.