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Livre jeunesse - Page 5

  • Riki, un enfant à Jerusalem . - David Shahar (Folio Junior, Gallimard Jeunesse, 2003)

    35baca4b41542fd422e6f01b08ab6566.jpgCe n'est jamais facile d'aborder des sujets graves dans la littérature pour la jeunesse. Ici l'auteur, né en 1926 à Jerusalem, a vécu la création d'Iraël et la lutte pour l'indépendance et participé aux guerres de 1948, 1956 et 1967. Son oeuvre, traduite de l'hébreu, est largement inspirée de ses souvenirs d'enfance et ce roman, écrit à la première personne, est le point de vue clairement israélien d'un jeune garçon.

    On est en 1947. Le mandat britannique s'arrête cette année-là et les conflits sont latents entre partisans et opposants à la création d'un état d'Israël. A Jerusalem rapidement l'état de guerre s'installe entre population juive et Arabes; La ville est assiégée, il n'y a plus d'eau, les bombardements font rage. Riki a les oreilles grand-ouvertes d'un côté vers sa grand-mère qui est sûre du caractère sacrée de sa cause, et de l'autre son grand frère qui prône la lutte armée et rejoint rapidement un kibboutz. Riki est un jeune adolescent et par ses yeux se mêlent le tragique de la guerre et les petits détails absurdes et drôles de l'existence. Jerusalem assiégée devient un terrain de jeu, jusqu'au jour où il voit mourir des gens qu'il connait. Le kibboutz est tout nouveau pour lui, mais il risque sa vie pendant le voyage en camion.

    Même s'il est destiné à un public adolescent, ce petit roman est intéressant à lire car il nous plonge dans le quotidien de Jérusalem pendant ces années-là.  Il est clair que l'auteur a essayé de faire revivre ces années tragiques par la voix encore innocente d'un enfant.

  • Harry Potter et les reliques de la mort . - J.K. Rowlings (Gallimard, 2007)

    1986f2a7aae66a158e2d6d9243f08316.jpgDepuis le début je suis les aventures du célèbre sorcier, alors bien évidement je me suis précipitée la semaine dernière pour acheter le dernier volume !

    Pour ceux qui voudraient le lire, JE NE DIS PAS LA FIN !!!!

    A la fin du sixième volume, on savait Harry, Hermione et Ron investis d'une mission : trouver et détruire les sept "Horcruxes" qui constituent l'âme de Voldemort et ainsi lui ôter sa force. Inutile de dire que ce n'est pas chose facile ! Que représentent ces Horcruxes et où sont-ils cachés ? Ces questions vont occuper une bonne partie du livre, ainsi que la recherche des "reliques de la mort". Parallèlement, l'emprise de Voldemort se fait plus forte, il prend le pouvoir et détient désormais le Ministère de la Magie qui fait la chasse non seulement aux Moldus, mais aussi aux sorciers qui n'ont pas un sang pur. Nos trois amis vont devoir résoudre des énigmes et affronter des ennemis plus féroces et imaginatifs les uns que les autres. Heureusement de temps en temps ils reçoivent des aides inespérées....

    Voilà, j'espère avoir donné envie de lire ce dernier volume sans trop en dire..... Je dois dire qu'avec Harry Potter je retrouve vraiment le plaisir enfantin de lire un livre aux personnages récurrents auxquels on s'attache et que l'on est bien triste de quitter car les 800 pages se dévorent très vite. Au-delà de l'aventure proprement dite, les persécutions des sorciers de sang pas complètement pur rappelle des faits pas si lointains et apporte une dimension intéressante. Et les personnages eux-mêmes sont bien campés et l'auteur ne fait pas l'impasse sur les doutes et les faiblesses de chacun. Bref je suis bien triste que ce soit fini :-(((((

  • Le plus grand matin du monde. - Kochka (Thierry Magnier, 2006)

    medium_9782844203984.gifAprès la déception de "Maintenant c'est ma vie", voilà un magnifique petit roman pour adolescent.
    Jacques Morhange est architecte au Liban. Face à la guerre qui n'en finit pas, il préfère mettre sa femme, son fils et sa fille à l'abri en France pendant que lui travaille à la reconstruction de Beyrouth. Mais un jour il reçoit un coup de téléphone. Son fils est dans le coma. Tentative de suicide. Le récit sera un long chemin qu'il parcourera lentement pour retrouver son fils, ce fils qu'il n'a pas beaucoup vu et qu'il connaît mal. Ce seront de longues heures passées chaque jour à l'hôpital à côté de son lit pour essayer de rattraper ces années perdues.
    Comme souvent chez l'éditeur Thierry Magnier, les événements contemporains sont traités de façon pudique. Ici ce qui est doublement émouvant, c'est que l'on parle de la guerre du Liban des années 70-80, mais que, depuis, on a eu le conflit israelo-libanais de l'été 2006. Cette histoire est, hélas, intemporelle.

  • Maintenant c'est ma vie . - Meg Rosoff (Albin Michel, 2006)

    medium_9782226170064.gifC'est la curiosité qui m'a poussée à lire ce livre. En effet à l'origine il s'adresse aux adolescents mais il a reçu des tas de prix prestigieux à l'étranger et, en France, on ne parle que de lui dans les revues pour ados.

    L’histoire : de nos jours, Daisy, 15 ans, quitte les USA, son père et sa belle-mère pour rejoindre des cousins en Angleterre. Là-bas elle fait la connaissance d’une famille hors du commun. Ses quatre cousins s’élèvent quasiment tout seuls dans une grande maison à la campagne, leur mère étant souvent en déplacement. Mais la guerre se déclare, une guerre assez effrayante, un mélange de terrorisme et d'occupation. Leur maison est réquisitionnée et ils sont séparés, Daisy avec sa cousine et ses trois cousins ensemble. La vie quotidienne sera dure, avec beaucoup de moments insoutenables et quelques instants de répit parfois. Les retrouvailles auront lieu mais sans que ce soit non plus une happy end.

    Les critiques et la plupart de mes collègues sont plein d’enthousiasme pour ce roman, louant la poésie, le scénario, les personnages. Je dois dire que je ne suis pas de cet avis. Certes c’est ce qu’on appelle un " roman d’apprentissage ", où Daisy passe de l’enfance à l’âge adulte le temps du récit, mais le reste est décevant. Un vocabulaire et un style plats. Une histoire qui piétine (j’ai failli, à la moitié du livre, aller voir directement la fin), beaucoup de longueurs. Et une hésitation perpétuelle entre le roman d’anticipation et " Jeux interdits " ! Quant à la fin, on devine que ça va se terminer comme avec Amélie Poulain et son fiancé dans " Un long dimanche de fiançailles ".

    Je suis bien sévère avec ce roman, mais j’ai été tellement enthousiasmée par d’autres romans pour ado (" A la croisée des mondes " de Pullman, les romans de Christian Lehmann, " Le passage " de Sachar, etc…) que je suis devenue difficile. Mais si certains l’ont aimé, je suis ouverte à la discussion !….

  • Lapoigne à la Foire du Trône. - Thierry Jonquet (Folio junior, 2006)

    medium_9782070571796.gifThierry Jonquet fait partie des "polardeux" français que j'adore et dont je lis à peu près tout, aussi bien en adulte qu'en jeunesse. Ici il s'agit d'un petit polar pour adolescent où l'on retrouve la verve et l'humour de l'auteur.

    Le héros, Lapoigne, est un clochard sympathique au grand coeur. Pour débarrasser son amie la mère Muzard qui a des explosifs dans sa cave, il emprunte la camionnette d'un copain qui tient un stand à la Foire du Trône. Mais en chemin il percute une automobile qui contient une jeune fille ligotée ! Pas question de livrer cette histoire à la police qui ne croirait pas ses déclarations, il va s'occuper lui-même (avec quelques amis) de cette embrouille !

    Le style est truculent, les personnages attachants. Bref ça plaira aux jeunes et je le conseille aussi aux parents au passage !

  • L'Or de Cajamalca. - Jakob Wassermann (L'Ecole des Loisirs, coll Medium, 1990)

    Ce livre est édité en collection jeunesse, mais il pourrait tout aussi bien être chez un éditeur pour adulte. En effet, d'une part l'histoire est celle d'un épisode véridique de l'arrivée des Espagnols au Pérou au XVIè siècle, d'autre part le style est superbe, précis, le vocabulaire riche et évocateur. L'auteur, un allemand mort en 1934, a eu à souffrir de l'antisémitisme. Il était considéré par Thomas Mann comme un des grands romanciers du XXè siècle.

    Dans ce récit, les Espagnols, pour assouvir leur soif d'or, ont l'idée de faire prisonnier le "Grand Inca", Atahualpa, pour l'échanger contre de l'or. Les Incas ne comprennent pas cette fièvre qui s'empare des Européens dès que de l'or est en jeu. Alors que ceux-ci devraient être des êtres modérés qui apportent la civilisation (et aussi le catholicisme), ils se comportent comme des Barbares. Les scènes sont vues par un chevalier espagnol qui comprend peu à peu à quel point les moeurs espagnoles sont cruelles. Le pire est atteint quand, bien qu'Atahualpa ait donné tout l'or promis aux Espagnlos, il est tué par ceux-ci. 

    Le style donne à ce récit une profondeur et une universalité étonnantes. Et rappelons-nous que Atahualpa Yupanqui, célèbre chanteur sud-américain, a pris ce nom en hommage au sacrifice du "Grand Inca".

  • Une épopée littéraire.-Jorn Riel (Gaïa, 2006)

    Si je vous parle d'un Islandais qui triche aux cartes grâce à sa chienne avec laquelle il parle ; d'un petit chasseur moche et bourré de complexes qui devient un véritable héros polaire ; de trente-huit boîtes de sardines qui sauvent un chef d'oeuvre littéraire ; et d'un capitaine qui va regretter de ne pas s'être occupé de cette histoire de rat ! Vous aurez compris que l'on est dans le monde merveilleux des racontars de Jorn Riel. On retrouve son âme d'enfant à lire ces histoires extraordinaires ! Ces quatre nouvelles ont déjà été éditées, elles ressortent ici dans une collection pour la jeunesse (oui çà peut être lu très tôt !)

     

  • L'Agenda.-Hélène Montardre (Rageot, 2006)

    Un jour Jérémie trouve par hasard un agenda au CDI. il s'apprête à le rendre à sa propriétaire (c'est sûr, il appartient à une fille !) mais il n'y a pas de nom ! Pourtant c'est quelqu'un d'extrêment populaire, il y a des mots écrits partout, des dessins, des photos, des coeurs ! Poussée par la curiosité, il se met à le lire, soir après soir, et dans la journée il essaie de mener son enquête. Il est d'autant plus étonné que la fille de l'agenda note qu'elle vient de perdre sa mère il y a quelques semaines. Il allait presque abandonner quand il voit que la propriétaire de l'agenda a un rendez-vous demain à 15 h dans le parc... Il va enfin savoir qui c'est...

    C'est un roman sympathique qui fait bien revivre le monde du collège avec ses histoires, ses clans, ses amitiés. La relation entre Jérémie et la propriétaire de l'agenda sont bien vus. J'ai toutefois regretté que la postface vienne complètement retourner l'histoire ! Je trouve qu'elle était suffisamment romanesque pour ne pas en rajouter une couche qui la rend, certes, intéressante, mais quand même un peu confuse.

  • Les brûlures du jour.-Hubert Ben Kemoun (Nathan poche, 2006)

    Le célèbre metteur en scène Jean Corrèze vient faire travailler les élèves d'un collège. Au programme, le Cid. Sabine, l'amie de Max, est Chimène. Romain est Rodrigue. Mais Max est jaloux. Est-ce lui qui a agressé Romain sur son vélo ? En tout cas c'est bien Max qui décide de provoquer un drame pendant une répétition pour se venger de la trahison de Sabine. Mais bien sûr le destin en décidera autrement...

    L'intrigue policière est classique, mais la description des répétitions est bien vue. Et cette querelle de collégiens prend tout à coup des airs de tragédie classique...

  • Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé. - J.K. Rowling (Gallimard, 2005)

    C'est toujours difficile de s'extirper du monde d'Harry Potter. Pendant une semaine on vit au rythme de Poudlard, des cours de potions magiques et de défense contre les forces du mal, et on est tout étonnés quand nos enfants nous demandent de leur faire réciter de l'histoire-géo !

    J'ai trouvé ce volume particulièrement intéressant justement parce qu'il n'y avait pas trop "d'effets spéciaux". C'est l'avant-dernier de la série, on se doute que le dernier va être très fort, aussi celui-ci met peu à peu en place des éléments. Harry grandit, il réagit de plus en plus en adulte, il comprend que grandir c'est devoir être seul et prendre seul des décisions.

    En fait, quand on le termine, on n'a qu'une hâte : que le dernier volume paraisse ! Comment l'auteur va-t-elle terminer cette série ? Le duel Voldemort-Harry est inévitable et la victoire de Harry est attendue, mais observons le dénouement de deux autres séries similaires, "Le Seigneur des Anneaux" et "A la croisée des mondes". Dans les deux, même si l'honnêteté, la droiture, l'innocence et la jeunesse triomphent du "mal", c'est toujours au prix de douloureux sacrifices (un peu comme dans la vie...).

    Non, franchement, J.K. Rowling, comme Tolkien et Pullman, ne créent pas un monde caricatural où tout serait soit blanc soit noir. Bien sûr le thème en est le combat du Bien contre le Mal, bien sûr le fil conducteur est la magie, mais les personnages sont suffisamment bien caractérisés pour pouvoir rappeler bon nombre de personnes réelles et pour permettre aux lecteurs à la fois de rêver et de s'identifier. Que demander de plus à un roman d'aventure pour la jeunesse ??......