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  • Intermède. – Owen Martell (Autrement, 2013)

    intermede.jpgQuelques semaines dans la vie de Bill Evans… En 1961, Bill Evans, pianiste de jazz génial et tourmenté, est terrassé par la mort de son bassiste, Scott Lafaro et sombre dans une profonde dépression. Son frère l’invite chez lui quelques jours, puis ses parents, tous essaient de l’aider et de l’éloigner de ses mauvais démons (drogue et alcool). Un personnage tel que Bill est forcément le centre de la famille et chacun se positionne par rapport à lui, revient sur les souvenirs communs, essaie de le soutenir sans déséquilibrer sa vie familiale.

    Ce récit très littéraire et très poétique n’est pas du tout une biographie de Bill Evans, juste une évocation de ce musicien à un moment particulier et dans son contexte familial. L’auteur insiste sur les réminiscences que sa présence provoque chez ses proches, et le musicien lui-même n’est souvent vu qu’à travers le regard des autres. Un récit original mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer, malgré toute l’admiration que j’ai pour la musique de Bill Evans.

     

    L'avis enthousiaste de L'Ivre de lire

  • Un notaire peu ordinaire. - Yves Ravey (Les éditions de Minuit, 2013)

    notaire.jpgQuand Madame Rebernak voit arriver son cousin Freddy, sorti de prison après treize ans pour le viol d'une petite fille, elle commence à s’inquiéter pour sa fille adolescente Clémence et même pour son fils. Pourquoi revient-il ici, comment l'empêcher de tourner autour de sa maison ? Inlassablement elle va tout faire pour surveiller sa fille (elle est souvent chez le notaire car elle flirte avec Paul, le fils), jetant par la même occasion un œil sur les allées et venues du cousin. Mais Clémence est à un âge où l'on n'aime pas être surveillée et sa mère ne peut pas toujours savoir exactement avec qui elle est. D'ailleurs n'est-elle pas en sécurité avec Paul et son père ? C'est bien son cousin qui l'inquiète...

    En une centaine de pages, l'auteur réussit à créer un climat très inquiétant et on ne lâche pas ce récit, persuadé que ça va mal se terminer... Bien sûr ce n'est pas de la manière que l'on imaginait et l'auteur a beaucoup de talent pour distiller l'inquiétude dans cette province tranquille et traditionnelle en peu de pages et avec un style minimaliste.

     

    Keisha, Yv, Elodie, Sandrine et Clara l'ont lu aussi

     

  • La Lettre à Helga. - Bergsveinn Birgisson (Zulma, 2013)

    lettre helga.jpgArrivé à la fin de sa vie, Bjarni écrit une lettre à celle qui a été le grand amour de sa vie, Helga. Agriculteur passionné par son travail, ses moutons, son pays, l'Islande, il a des accents lyriques pour parler de son quotidien et de la nature. Ses accents sont aussi lyriques pour évoquer Helga, sa voisine, qu'il a passionnément désirée, qu'il a aimée pendant une année, et qu'il a continué à chérir le reste de sa vie.

    Ce petit livre a été un vrai bonheur de lecture et un réel coup de cœur pour moi. La coexistence d'envolées poétiques , de considérations pratiques sur la vie des éleveurs, de détails crus sur son désir et sa relation avec Helga, et les épisodes franchement drôles (le saloir...) donne un charme fou à ce petit texte. Certains ont été agacés par le personnage de Bjarni, égocentrique et lâche. Pour ma part j'ai appréhendé ce texte un peu comme un racontar de Jorn Riel avec des détails réels mais aussi des exagérations propres aux récits nordiques, donc j'ai été émue mais j'ai aussi éclaté de rire à certains passages. Un récit original à découvrir...

    Les avis de Fransoaz, Midola, Jérôme, Hélène

  • Paris chaos. - Noël Simsolo (L'Archipel, 2013)

    simsolo.jpgNous sommes à Paris le 5 juin 1944. Un officier allemand est assassiné alors que Jean Leblanc, illusionniste et pickpocket, s'apprêtait à lui dérober une précieuse enveloppe. C'est Paul, jeune étudiant (et voisin de l'écrivain Céline) qui s'en empare. Le contenu l'intrigue : de l'argent, des messages secrets, une liste de noms (une conspiration contre Hitler ?). Leblanc va tenter de retrouver le voleur car il y avait aussi la mystérieuse photo d'un Vélasquez dans cette enveloppe...La réalité et la fiction prennent corps sous nos yeux avec la Libération, les opposants, les opportunistes, les intellectuels d'alors (Céline, Cocteau, Camus,...) dans ce feuilleton trépidant.

    Le roman est léger, le rythme enlevé, les dialogues vivants. Pourtant, est-ce la multiplicité des personnages qui m'a perdue, ou ce mélange que j'ai trouvé artificiel entre la réalité et la fiction ? En tout cas je n'ai pas du tout accroché à ce roman dont l'intrigue policière se perd rapidement.... Des avis plus élogieux, d'autres plus modérés, sur Babelio que je remercie pour cet envoi.

     

    tous les livres sur Babelio.com
  • Avis d'obsèques. - Michel Embarek (L'Archipel, 2013)

    avis.jpgDe nos jours en Bretagne, un magnat de la presse régionale est retrouvé assassiné. Il avait hérité cet empire de son père, toujours vivant, et l'avait developpé de manière très (trop ?) importante. Bref il s'avère qu'il brassait des sommes faramineuses, qu'il avait aussi beaucoup de crédits à rembourser et qu'à côté de cela il menait une vie de fêtard. Mais cela ne suffit pas à se faire assassiner et il est difficile de deviner qui avait intérêt à le supprimer. L'enquête est menée par les policiers locaux qui connaissent bien le milieu ambiant et qui vont se faire aider par Victor Boudreaux, un privé héros récurrent de Embarek (pour ma part c'est le première enquête que je lis avec lui), forte personnalité, haut en couleur, ancien lanceur de poids et passant la moitié de sa vie à la Nouvelle-Orléans. Il doit doit, parallèlement, régler une sombre histoire de vol d'objets sacrés dans les églises.

    Cette première lecture d'un livre de Michel Embarek est une très bonne surprise pour moi. En effet il se situe dans la lignée des polardeux français que j'adore tels que Daeninckx, Pouy et toute la bande. L'intrigue est fouillée, les personnages vraiment bien campés, l'auteur prend le temps de décortiquer les liens entre presse, économie  et politique (passe moi la rhubarbe...) et il faudra chercher plus loin dans le passé pour comprendre les rouages de cette histoire. Le ton est plein de verve, de gouaille même (un peu trop parfois ?) mais le tout se lit avec plaisir et dénonce avec férocité les magouilles locales !

     

    L'avis de Jean-Marc Lahérerre dans Actu du Noir

  • Transatlantic. - Colum McCann (Belfond, 2013)

    irlande1845. Frederick Douglass, noir américain défenseur de la cause noire, est invité par son éditeur à faire une tournée en Irlande pour la sortie de son livre. Il est ovationné par les Irlandais. Sans doute influencée par ses idées, la jeune femme de chambre de son éditeur, Lily, quitte ses employeurs et prend le bateau pour les Etats-Unis. Son destin et celui de ses descendants en seront bouleversés.

    1919. Alcock et Brown tentent la première traversée de l'Atlantique en avion. Parmi les journalistes, Emily Ehrlich (fille de Lily) et sa fille, Lottie, jeune photographe. Elles confient aux pilotes une lettre à remettre en Irlande, ce sera le premier courrier postal aérien.

    1929. Emily et Lottie partent en Angleterre, puis en Irlande, rencontrer Brown, le héros de la traversée de l'Atlantique.

    1998. Le sénateur américain Mitchell est délégué pour mettre en place les pourparlers de paix en Irlande. Il y rencontre une drôle de journaliste, l'esprit encore alerte dans son fauteuil roulant, Lottie Ehrlich.

    2011. Hannah, la fille de Lottie, petite fille d'Emily et arrière petite-fille de Lily, a en sa possession la lettre confiée à Brown en 1919. Ce document a de la valeur car il parle d'un épisode de la vie de Frederick Douglass.

    Quand le roman de termine, la boucle est bouclée. McCann réussit avec ce roman à donner du souffle à une épopée individuelle, celle de Lily, qui est le symbole du courage des émigrants irlandais. L'histoire est magnifique, la construction parfaite et les personnages attachants. Comme Papillon je reste toutefois un peu sur ma faim car j'aurais, moi aussi, aimé cotoyer plus longuement ces personnages féminins hors du commun (et peut-être abréger un peu le périple de Douglass...). J'avais lu et adoré Le chant du coyote et Les saisons de la nuit et j'avais ensuite avandonné McCann...; j'ai eu tort car c'est un excellent raconteur d'histoires.

  • La confrérie des moines volants. - Metin Arditi (Grasset, 2013)

    arditi.jpgEn 1937 en Russie la répression contre les religieux est à son comble. Les moines sont massacrés, les églises vandalisées. Quelques moines toutefois réussissent à s'échapper et se regroupent dans la forêt. Quel rôle peuvent-ils jouer, comment peuvent-ils s'opposer au régime ? Ils décident d'aller récupérer les quelques trésors religieux pas encore volés et de les cacher en les enterrant. En 2000 à Paris, Matthias, photographe talentueux, apprend à la mort de son père que celui-ci fabriquait en cachette des icônes et les envoyait en Russie. Il apprend également que sa grand-mère était russe et que son grand-père était un moine. Tout s'enchaîne pour lui, il part là-bas, enquête, essaie de faire revivre cette période et de remettre au jour les trésors cachés...

    Metin Arditi a un réel talent de conteur et on suit avec plaisir cette histoire basée sur des faits réels. Tout s'enchaîne bien et on s'attache aux personnages ainsi qu'à cette histoire hors du commun. La seconde partie est peut-être un peu moins forte et un peu plus "attendue" mais ne boudons pas notre plaisir pour un auteur qui sait nous embarquer dans une belle histoire.

     

    Hélène est de mon avis