Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Palmarès annuel...

    palmares.jpg

     

    Comme chaque année, Laurent nous propose le palmarès des bibliothécaires des Yvelines pour la rentrée littéraire.

    Tiens, il y a plusieurs titres en coup de coeur que je n'avais pas repérés... Encore des idées de lecture !!!

    (bon je suis un peu fâchée que personne n'ait mis le Mingarelli en coup de coeur, mais bon, je n'avais qu'à y participer, bien fait pour moi...)

     

    C'est ici

     

  • Toni Morrison. - Home (Bourgois, 2012)

    9782267023831.jpgFin de la guerre de Corée. Un homme, Frank, erre, en proie à des pensées noires et à des angoisses. Il n'a pas réussi à avoir une relation stable avec sa petite amie, trop envahi par ses démons. Et là il a appris que sa petite soeur avait besoin de lui et il va parcourir plusieurs centaines de km pour la retrouver. Ycidra avait quitté leur village natal en se mariant. Après cette expérience qui s'est avérée désastreuse, elle a trouvé du travail chez un médecin mais celui-ci a mis sa vie en danger en réalisant des expériences sur elle. Tous deux vont retrouver leur village natal, ce "Home" qui a été si douloureux et pesant pendant leur enfance et apparait maintenant comme un havre de paix.

    Parrallèlement à cette trame, c'est l'atmosphère de l'Amérique des années cinquante qui est évoquée dans ce récit. La pesanteur des traditions et de la morale, l'opprobre jetée sur les Noirs et encore plus sur les femmes noires, la pauvreté d'une majorité de citoyens, c'est tout cela que Toni Morrison exprime avec beaucoup de talent. Son style riche et poétique donne de l'épaisseur à ces personnages qui, dans ce court roman, font figure de personnages universels.

  • Rue des Voleurs. - Mathias Enard (Actes Sud, 2012)

    9782330012670.jpgLakhdar est un jeune Marocain élévé selon les principes de la religion musulmane.  Il a appris le français au lycée et dévoré tous les polars qu'il trouvait. Quand son père le découvre en compagnie de sa cousine, il le bat et le met à la porte. Commence alors une longue errance qui se termine par une aide providentielle : les Frères musulmans proposent de l'héberger et lui demandent de s'occuper de leur petite librairie. Lakhdar en profite pour lire encore plus, toujours les polars mais aussi le Coran. Mais le Printemps arabe est lancé, les manifestations se multiplient, la radicalisation de certains mouvements aussi. Quand Lakhdar se retrouve seul à la mosquée au moment des premiers attentats, il prend peur et s'enfuit. Mais la chance est encore avec lui : un européen lui propose de travailler à la numérisation d'ouvrages et d'archives, puis le fait entrer dans une compagnie maritime. Il peut ainsi subvenir à ses moyens et continuer de voir Judit, une jeune espagnole qui étudie l'arabe. Son destin l'amènera enfin en Espagne...

    A travers le périple de ce jeune marocain, l'auteur fait un panorama de la situation actuelle dans les pays arabes. Le quotidien, la montée des extrêmes, le poids de la religion, mais aussi l'ouverture au monde grâce aux médias. Lakfdar et Bassam, son ami d'enfance, auraient pu avoir une destinée commune. Qu'est-ce qui fait que l'un s'émancipe de son milieu et que l'autre rejoint les extrêmes ? C'est presque une épopée que nous narre Mathias Enard dans un style riche, lyrique et sans concessions. Il m'a manqué un je-ne-sais-quoi dans l'histoire pour être vraiment emportée, le côté démonstratif est peut-être trop appuyé, mais j'ai, comme avec Parle-moi de batailles, de rois et d'éléphants, été séduite par l'écriture de l'auteur. En fait c'est Zone du même auteur que j'aimerais lire...

  • Un repas en hiver. - Hubert Mingarelli (Stock, 2012)

    9782234071728.jpgTrois soldats allemands en Pologne pendant la guerre. Pour éviter de participer aux fusillades matinales contre les Juifs, ils préfèrent partir "en chasse", marcher pour essayer d'en débusquer. Ce sont trois solitudes qui s'unissent. La faim, le froid, la neige, le cafard, l'inquiétude de l'un d'entre eux pour son fils,... Marcher les unit mais le sens de tout cela leur échappe. Quand ils débusquent un jeune juif caché dans un trou, ils repartent avec lui mais la faim les tenaille depuis le matin. Ils s'arrêtent dans une maison abandonnée et tentent d'allumer un feu avec ce qu'il y a de sec, c'est-à-dire les chaises, les portes... tout ce qui va permettre de faire chauffer un peu d'eau et de semoule. Ils vont même jusqu'à laisser entrer un soldat polonais...

    J'associe complètement Mingarelli à Antoine Choplin. Tous les deux ont l'immense talent d'exprimer un torrent d'émotions avec un style minimaliste. Ici c'est toute l'horreur de la guerre qui s'exprime dans cette marche dans la neige. Comme dans Quatre soldats, cette expérience est universelle, elle pourrait se passer n'importe où et ce récit dénonce l'absurdité de la guerre et l'incompréhension qui anime ces hommes. Ce court récit de 130 pages me restera longtemps en mémoire.

  • La nuit tombée. - Antoine Choplin (La fosse aux ours, 2012)

    choplin.jpgGouri quitte Kiev sur sa moto à laquelle il a attaché une remorque. Son voyage commence, plein de douleur et de souvenirs, en direction de la "zone". La "zone", c'est celle qui se trouve à proximité de Tchernobyl, là où il habitait, un endroit maintenant interdit à toute personne. Il veut ramener une seule chose, la porte de la chambre de sa fille, là où il a fait des encoches au fur et à mesure qu'elle grandissait. En passant il s'arrêtera voir quelques amis et évoquer la vie d'avant, avant la catastrophe...

    Comme d'habitude Antoine Choplin me ravit avec son écriture minimaliste qui réussit quand même à exprimer tellement de sentiments et de sensations. Dans cette histoire ne restent que les relations humaines, l'amitié, l'amour, pour donner encore un sens à la vie. Un récit certes sombre mais illuminé par le personnage de Gouri qui est poète et sait mettre des mots sur ce qui est souvent indicible.