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  • L'homme qui avait soif. - Hubert Mingarelli (Stock, 2014)

    mingarelli._.jpgLe Japon en 1946. Hisao est revenu de la bataille avec une soif maladive. A cause d'elle, il descend du train et n'a pas le temps de remonter. Dans le train est restée sa valise avec, à l'intérieur, un cadeau pour sa fiancée. Il n'aura d'autre choix que de rejoindre à pied le terminus du train pour la récupérer. Mais cette soif le hante, ainsi que les souvenirs douloureux de la bataille et son ami perdu, Takeshi...

    Ce roman est dans la lignée d'Un repas en hiver et de Quatre soldats. Mingarelli met ses héros dans des situations extrêmes où ils ressentent des sentiments et des sensations basiques : la faim, la soif, la peur, l'angoisse... Son style poétique et minimaliste rend ses récits universels et intemporels et j'aime retrouver cet auteur au fil de ses livres.

     

    Hubert Mingarelli lundi dernier à Etonnants voyageurs

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  • Un repas en hiver. - Hubert Mingarelli (Stock, 2012)

    9782234071728.jpgTrois soldats allemands en Pologne pendant la guerre. Pour éviter de participer aux fusillades matinales contre les Juifs, ils préfèrent partir "en chasse", marcher pour essayer d'en débusquer. Ce sont trois solitudes qui s'unissent. La faim, le froid, la neige, le cafard, l'inquiétude de l'un d'entre eux pour son fils,... Marcher les unit mais le sens de tout cela leur échappe. Quand ils débusquent un jeune juif caché dans un trou, ils repartent avec lui mais la faim les tenaille depuis le matin. Ils s'arrêtent dans une maison abandonnée et tentent d'allumer un feu avec ce qu'il y a de sec, c'est-à-dire les chaises, les portes... tout ce qui va permettre de faire chauffer un peu d'eau et de semoule. Ils vont même jusqu'à laisser entrer un soldat polonais...

    J'associe complètement Mingarelli à Antoine Choplin. Tous les deux ont l'immense talent d'exprimer un torrent d'émotions avec un style minimaliste. Ici c'est toute l'horreur de la guerre qui s'exprime dans cette marche dans la neige. Comme dans Quatre soldats, cette expérience est universelle, elle pourrait se passer n'importe où et ce récit dénonce l'absurdité de la guerre et l'incompréhension qui anime ces hommes. Ce court récit de 130 pages me restera longtemps en mémoire.

  • La promesse. - Hubert Mingarelli (Seuil, 2009)

    promesse.jpgDepuis que j'ai découvert Hubert Mingarelli, il y a quelques années, je me fait une joie de lire ses parutions et je ne suis jamais déçue !

    Ici c'est une belle histoire d'amitié entre deux hommes qui est évoquée, alors qu'ils sont à l'école de mécaniciens maritimes au bord de la Baltique. Joie d'être ensemble, plaisir d'aller au bord du lac faire du feu et manger, excitation de construire un avion miniature et de le voir voler, moments  de bonheur partagés ensemble. Mais Fedia est seul aujourd'hui pour naviguer sur le lac et jouir au maximum de ces instants si particuliers car il a une mission douloureuse à accomplir.

    Ce n'est pas la peine de trop en dire, c'est l'atmosphère davantage que les détails qui séduit chez Mingarelli. Dans ces histoires sans lieux, sans date, presque sans nom, ne reste que l'essentiel. Ici ce sont des émotions, des instants de bonheur partagé qui lient deux hommes.

    Dans cette histoire d'amitié partagée entre deux hommes, comme souvent chez Mingarelli, c'est une promesse à la vie, à la mort qui court tout au long du livre, comme Fedia tout au long du lac et de la rivière. Reste l'intimité d'une relation évoquée avec pudeur dans un roman qui reste longtemps présent à l'esprit.

     

  • Marcher sur la rivière. - Hubert Mingarelli (Seuil, 2007)

    a062227733e150bd9d9e22eef4c608e2.jpgC'est toujours très difficile pour moi de commenter les romans de Mingarelli. C'est un auteur que j'ai découvert il y a quelques années et dont je lis tout ce qui paraît, et aussi les anciens récits, mais tout est dans l'atmosphère et surtout dans l'écriture, magnifique, dont il n'est pas facile de parler intelligemment !

    Comme d'habitude, l'histoire n'est située ni dans le temps ni dans l'espace. Dans ce lieu indéterminé, une petite ville ouvrière, des personnages se croisent. Le narrateur, un jeune homme dont la jambe droite "n'obéit pas", rêve d'un ailleurs indéfini où il pourrait aller voir la mer et peut-être soigner sa jambe. Il annonce à tout le monde qu'il va partir, et un jour il part, ou plutôt il suit pendant quelques kilomètres le lit de la rivière avant de tomber sur un étrange camionneur qui a enlevé les roues de son camion, a monté une tente et commencé à creuser un trou. Pourquoi le narrateur ne l'aiderait-il pas à faire quelques courses à la ville, à acheter de l'essence ou de la nourriture ? Mais, au fil des jours, le départ annoncé et espéré se fait de plus en plus utopique. Mais l'important n'est-il pas de le rêver ?

    Les phrases courtes et le langage simple utilisés par  Mingarelli donnent une impression d'immobilité à ce monde où le cb0dc2b85a3447359894f1261729abfe.jpgtemps parait suspendu. La grande économie de mots accentue à la fois la détresse et les espoirs des personnages et rend universel un univers si loin et si proche de nous.

    «N’est-ce pas là le travail de l’écrivain?", écrit Mingarellli,  "Pourquoi en garder plus que l’on en a besoin? Je passe mon temps à effacer des mots. Je cherche à dire les choses avec trois bouts de ficelle, en évitant toute la quincaillerie.»

    A ceux qui ne connaissent pas Mingarelli, je conseillerais de commencer par Quatre soldats (il avait eu le prix Médicis en 2003) qui est le moins "déroutant" et le plus universel.

  • Océan Pacifique. - Hubert Mingarelli (Seuil, 2006)

    medium_9782020827034TN.3.gifC'est la première fois que Mingarelli publie des nouvelles, encore que ses romans publiés en collection jeunesse pourraient être qualifiés de nouvelles par leur taille et par leur "unité".

    Ici l'auteur nous fait entrer dans trois histoires avec la mer comme toile de fond. Dans la première, trois marins se retrouvent sur un bâteau dans le Pacifique au moment d'un essai nucléaire. Comme tout bon marin (et tout bon héros de Mingarelli...) , ils étaient déjà plutôt silencieux, mais ce nuage atomique les laisse sans voix. Seuls les souvenirs de leur mère au loin leur apportent un peu de réconfort. Le réconfort, voilà également ce qu'apporte le chien Giovanni dans la seconde nouvelle. Pour les marins présents, il symbolise celui auquel on peut parler, et même se confier, sans être ridicule. Et enfin le jeune garçon qui monte sur le toit de sa maison avant de partir, le lendemain, sur un bâteau, cherche à emmagasiner des souvenirs et à être rassuré par un père encore très proche.

    On retrouve les thèmes chers à Mingarelli, les relations à deux, les relations père-fils, la solitude enfin, inéluctable, quelques soient les relations tissées avec les autres, avec un style épuré et minimaliste où chaque mot est indispensable.

  • Le voyage d'Eladio. - Hubert Mingarelli (Seuil, 2005)

    C’est toujours un plaisir de découvrir un nouveau livre de Mingarelli. On sait que l’on va y trouver des personnages seuls avec eux-mêmes dans une atmosphère intemporelle et fascinante.

    Ce roman est le récit d’une fuite dans les montagnes qui ressemble à un voyage au bout de soi-même. Eladio s’occupe de la maison d’Alavaro Cruz, un fonctionnaire d’Amérique Centrale. Des guérilleros de passage s’arrêtent pour boire et le chef met les bottes d’Alavaro avant de partir. Ce sera pour Eladio une histoire d’honneur de les suivre dans les montagnes pour récupérer ces bottes. Mais la montée est interminable et Eladio ira jusqu’au bout de lui-même, pas tant pour retrouver les bottes que pour se prouver qu’il peut encore et toujours continuer…