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  • La maison de l'été . - Patrick Cauvin (Nil, 2008)

    9ada2d14637eef269c3c5f775e052261.jpgPuisque, contrairement à Flo ;-)
    - je ne trouve pas que la Touraine soit trop au Nord
    - j'avais aimé La maison du retour de Kaufmann dans la même collection
    - j'avais aussi bien aimé les romans de Cauvin quand j'étais plus jeune,
    j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.

     

    Avec ses cachets de droits d'auteur, et fortement influencé par sa famille, Cauvin décide d'acheter une maison de campagne, lui le citadin forcené ! Le choix se fait naturellement pour une bâtisse de caractère à proximité des châteaux de la Loire. Il mettra du temps à s'habituer à cette maison, et c'est au fil des années, des étés, des séjours d'amis, que peu à peu il ressentira qu'elle a vraiment une âme. Elle se laissera peu à peu apprivoiser, laissant des messages mystérieux "On l'a mis sous la pierre de l'entrée " (un cadavre ??), faisant entendre des soupirs asthmatiques la nuit, rapprochant les résidents dans sa cuisine trop petite,...

     

    Le livre de Cauvin n'est pas comparable à celui de Kauffmann qui nous livrait, grâce à cette maison, son état d'esprit après son retour de captivité du Liban, mais j'ai trouvé que ce livre avait beaucoup de charme. Pas de caricature de Parisien à la campagne, pas d'anecdotes exagérées sur les mésaventures d'un propriétaire terrien. Tout est en finesse dans une jolie évocation de la manière dont on s'attache peu à peu à un lieu. Vraiment une lecture agréable où l'on apprend à mieux connaître son auteur.

     

  • Michael Tolliver est vivant . - Armistead Maupin (L'Olivier, 2008)

    28c36a3a77ce6c2db439a16e397a6b30.jpgAprès la mise en bouche de InColdBlog et son interview de Maupin, j'avais hâte de découvrir ce livre !

     

    Chronologiquement, il se situe vingt ans après le dernier volume des Chroniques de San Francisco. Ces six volumes retraçaient de manière romanesque, et même rocambolesque, les aventures de la communauté homosexuelle de San Francisco dans les années 70 et 80. Traduits en français dans les années 85 si je ne me trompe pas, ces romans ont été lus par des milliers de lecteurs qui ont alors découvert le 28 Barbary Lane, Anna Madrigal et bien sûr Michael Tolliver. Ils étaient alors jeunes, beaux, découvraient que l'on pouvait afficher son homosexualité et même sa transexualité, et le monde était à eux. Puis ce sont les années Sida, les désillusions et les tragédies.

     

    Dans ce livre, très autobiographique puisque Maupin a une soixantaine d'années, Michael a cinquante-quatre ans, beaucoup de ses amis sont morts. Heureusement il vient de rencontrer Ben, qui a vingt ans de moins que lui mais avec lequel il noue une relation solide, d'ailleurs ils se marient. Pourtant sa famille n'a toujours pas bien accepté sa manière de vivre, et quand il apprend que sa mère est mourante, ce n'est pas simple d'y aller avec Ben par rapport à sa mère mais aussi par rapport à son frère, sa belle-soeur et son petit neveu.


    Ce livre est très différent des Chroniques. Même si l'on aperçoit de temps en temps des personnages de celles-ci (amis, enfants d'amis, vagues relations, ..), le livre est essentiellement centré sur le personnage de Michael, et les questions qui se posent à lui sont graves et, à mon avis, universelles. Bien sûr il est question d'un couple homosexuel, mais il est surtout question d'amour, de fidélité, de tendresse, de vieillesse, de mort,... Quelles sont les valeurs que l'on choisit de privilégier, quels sont les véritables liens qui nous attachent à la famille et aux amis proches ? Heureusement Maupin nous surprend avec ses traits d'humour que l'on avait découverts dans les Chroniques et l'on se surprend à rire tout haut alors que l'on était terriblement ému quelques instants avant. Vraiment un très beau livre qui touchera sans doute particulièrement la communauté homosexuelle mais aussi bien sûr tous les aficionados des Chroniques !

     

  • Ma Dolto . - Sophie Chérer (Stock, 2008)

    af1d850fcf4a90dfceea4206d1da84f9.jpgOn connait surtout Sophie Chérer comme auteur pour adolescent. Ici elle écrit un essai sur quelqu'un qu'elle a toujours beaucoup admiré, Françoise Dolto.


    Elle reprend les principaux événement de la vie de Dolto qu'elle entrecoupe de cas d'enfants traités par elle. S'entremêlent alors les histoires d'enfants traumatisés ou perturbés par ce qui s'est passé dans leur vie, et la vie de Dolto, pas vraiment rose, surtout au début. La vie familiale bascule quand elle fait sa communion et que sa mère lui demande de prier pour que sa soeur aînée, atteinte d'une leucémie, ne meurt pas. Mais la soeur meurt, Dolto n'a pas assez bien prié ! La vie devient difficile, sa mère ne se remet pas du choc. Et Dolto doit décrypter cette "folie" tout en poursuivant son chemin. Sa mère ne la réveille pas le jour de son Bac ! Elle refuse qu'elle fasse médecine ! Mais sa volonté passera par-dessus tous les obstacles et elle deviendra "médecin d'éducation" après sa psychanalyse avec Laforgue. On connait la suite et sa carrière passionnante puisqu'elle sera à la fois proche de Lacan, et proche du grand public avec ses émissions de radio.


    Le ton de Sophie Chérer est gai et enlevé et c'est un plaisir de lire cet ouvrage, même si on n'apprend rien sur Dolto b7a9416461d4f5f7374e36370b269012.jpgquand on a lu "Autobiographie d'une psychanalyste". L'auteur fait sonner "Ma Dolto" comme "Ma Dalton" et elle met l'accent sur l'aspect pétillant de Dolto qui fait fi des conventions pour être vraiment à l'écoute des enfants. Voilà un joli livre pour découvrir Dolto ou pour le plaisir de la retrouver !


    J'aime cette photo de Dolto jeune !


    L'avis tout aussi positif de Cathulu

     

  • Rue 89 : le stress mortel des blogueurs de fond

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    Laurent me fait suivre cet excellent article de Rue89 sur les blogueurs. Il me parait bienvenu en cette période où certain(e)s d'entre nous commencent à se lasser de bloguer.

    http://www.rue89.com/et-pourtant/le-stress-mortel-des-blogueurs-de-fond : commentaires insultants, angoisse de "l'écran blanc", course aux clics... petite enquête mondiale sur une activité à hauts risques.

  • Il y a longtemps que je t'aime (réalisé par Philippe Claudel, avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein), 2008

    c6b5e8472ed912ab32c7ded961aa7572.jpgAlors qu'elle sort de prison, Juliette est accueillie chez sa soeur Léa qu'elle n'a pas vue depuis leur enfance. Léa la reçoit avec joie, les enfants aussi, mais le mari le Léa ne réussit pas à masquer son hostilité. Il faut dire que le secret que porte Juliette est lourd. Si elle a passé quinze ans en prison, c'est pour le meurtre de son fils. Elle-même ne réussit pas à reprendre pied dans la vie normale. Autour d'elle c'est soit la gêne, soit l'interrogation. Pourtant le policier chargé de la voir deux fois par mois connait son fardeau et commence une liaison amicale avec elle. Mais comment se réinsérer après ce qu'elle a vécu ? Et surtout pourquoi ce meurtre ? On attendra la toute fin du film pour que ce secret soit révélé et que les soeurs aient des relations plus claires.


    Je n'avais lu aucune critique de ce film et suis allée le voir sur le seul nom de Philippe Claudel, comme beaucoup de lectrices je crois. Après avoir jeté un coup d'oeil sur AlloCiné, il me semble que les critiques ont descendu ce film mais que le public a beaucoup aimé ! Je dirais que c'est un très joli film, très émouvant (encore que, j'étais tellement préparée à pleurer que je ne l'ai pas fait..) mais bien sûr il ne révolutionne pas la mise en scène ! Le thème de la sortie de prison est bien vu, Kristin Scott Thomas est excellente et on la voit évoluer physiquement le long du film. Les réflexions sur la prison sont justes et on retrouve même mot pour mot des extraits du livre de Philippe Claudel "Le bruit des trousseaux" (il a été visiteur de prison). En revanche la narration elle-même est très classique, quelques scènes sont franchement superflues, comme celle dans la grande maison qui est visiblement un hommage à Claude Sautet mais n'apporte rien au récit. Mais bon globalement Claudel a réussi à faire passer des choses sur ce sujet et je lui garde tout mon admiration !


    L'avis mitigé de Papillon et celui, plus enthousiaste de Philippe

     

  • Richard Galliano

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    Longtemps j'ai détesté l'accordéon. Il était associé pour moi au lever aux aurores, le lundi matin, pour le départ en pension. Et la radio (RTL ?)  passait alors un accordéon musette que je détestais !

    J'ai mis longtemps avant d'associer l'accordéon à des moments agréables.

    Et puis un jour je suis allée voir Marc Perrone ! Vous savez, ce fils d'immigré italien qui vous met le coeur à l'envers avec son accordéon diatonique en recréant des morceaux mi-musette, mi-jazzy.

    Et puis j'ai découvert ce fou de Bernard Lubat avec l'inclassable "Scatrapjazzcogne" et sa pêche extraordinaire.

    Et puis j'ai entendu Richard Galliano. Vous connaissez ? Mais si, le générique de la série "P.J.", c'est lui ! De l'accordéon où le musette est revu et mâtiné de jazz et de tango !

    C'était la première fois que je le voyais en scène cette semaine et je l'aurais écouté pendant des heures :-)

     

  • Le bourreau de l'amour . - Irvin Yalom (Galaade, 2007)

    c88e4f455199bd107aaf0a244297e6a4.jpgComme Papillon, je succombe au charme d'Irvin Yalom ! A travers dix récits vécus, ce psychanalyste américain nous entraîne dans les tréfonds de l'âme à la fois des patients mais aussi de lui-même !

     

    Les cas qu'il décrit sont tous très intéressants et pourraient être des voisins ou connaissances. Une brève histoire d'amour, huit ans auparavant, rêvée et magnifiée d'une femme avec un homme plus jeune, histoire qui l'obsède nuit et jour. Une jeune femme obèse qui cherche à retrouver la joie de vivre mais ne voit que des causes extérieures à son problème. Une femme en deuil de son fils qui est quittée par son mari et dont les fils sont délinquants. Un homme qui a un cancer très grave et ne pense qu'à essayer de séduire des femmes. Un comptable qui se met à avoir des migraines terribles à chaque fois qu'il fait l'amour, et ceci depuis six mois. Il mettra du temps à admettre qu'il y a six mois il a pris sa retraite et qu'il y a peut-être un rapport entre ces deux faits...

     

    Et ce qui est vraiment passionnant, c'est que Irvin Yalom est un conteur-né ! Quelle manière vivante de raconter ces séances parfois ennuyeuses, parfois exaltantes ! Et bien sûr c'est particulièrement intéressant de voir l'analyse côté analyste, ses doutes, ses questionnements, le fameux "contre-transfert", etc.. Mais il faut dès le départ admettre que la psychanalyse américaine n'est pas la psychanalyse européenne et qu'un certain nombre de pratiques ne sont pas envisageables en Europe (aller chez l'analysant, lui donner des conseils, lui faire des révélations personnelles,...). Vraiment je suis séduite par Irvin Yalom et "Mensonges sur le divan" m'attend déjà !

     

  • Un coeur simple (réalisé par Marion Laine, avec Sandrine Bonnaire, Marina Foïs, Pascal Elbé,..., 2008)

    069fbbdaafe6c62413e4da5de1b6bc42.jpgDans la Normandie du 19è siècle, une jeune paysanne, Félicité, a un coeur "simple" et entièrement tourné vers les autres. Déçu par son premier amour, Théodore, elle va travailler chez Mathide, une bourgeoise veuve et austère, qui élève ses enfants avec dureté. Félicité va reporter tout l'amour qu'elle a en elle sur ces enfants, sur Clémence surtout, puis sur son jeune neveu Victor. La vie n'est vraiment pas facile pour une domestique à cette époque, et encore moins dans cette famille où le silence de la mère pèse comme une chape de plomb. Félicité passera son existence à essayer d'exprimer maladroitement ses sentiments à ses proches, et, pour finir, à son perroquet !

     

    Tiré du conte de Flaubert, ce film est une belle évocation de la vie telle qu'elle devait être à cette époque. Après avoir lu le récit de Flaubert (ce que l'on a fait aussitôt rentré du cinéma !), on s'est rendu compte que la réalisatrice avait rajouté un certain nombre de faits importants qui permettent de rendre moins linéaire le récit de cette vie. Les sentiments, même cachés, y apparaissent plus violents. Les passions inavouées transparaissent. Quelques actions rythment davantage ce film qui demeure toutefois encore très linéaire.

     

    Mais le gros atout de ce film et la raison pour laquelle je ne m'y suis pas du tout ennuyée, c'est la présence de Sandrine Bonnaire ! Quelle actrice ! Elle était déjà excellente quand elle était très jeune, comment peut-elle encore se bonifier ? Et pourtant dans ce rôle où elle ne parle pas beaucoup, elle exprime tant de sentiments et de manière tellement subtile que l'on ne peut être qu'admiratif ! Décidément cette actrice ne me déçoit jamais !