Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • La vérité ou presque (de Sam Karmann, avec Karin Viard et André Dussolier, 2007)

    20094f10c5bc0610e82167be9b417486.jpgAnne, productrice de cinéma, se sent mal dans son couple entre son mari, universitaire charmant mais apparemment un peu ennuyeux, et son jeune fils qui ne correspond pas à ce dont elle rêvait. Vincent, écrivain homosexuel parisien, vient faire un colloque à l'université alors que son jeune amant semble vouloir le quitter. Anne et Vincent se rencontrent et se revoient dans le cercle des proches d'Anne (amie, ex-amant, vieille amie, etc...) et, peu à peu, s'apprivoisent et apprennent à se connaître. Tout ce petit monde a des secrets à cacher, des amours déçues ou des désirs inavoués. Mais faut-il vraiment tout dire ? Ou plutôt rester dans le vague et dire.... "la vérité ou presque"?

    Je n'ai réalisé qu'en voyant le générique de début que c'était tiré du roman de (mon cher) Stephen McCauley que j'avais lu à sa sortie. Il faut dire que les critiques parlaient de ce film qui se passe à Lyon alors que l'original était à Boston ! J'avais donc un a-priori très favorable et j'étais ravie de retrouver l'atmosphère intimiste et les tendres rapports entre les femmes et les homosexuels que McCauley sait tellement bien suggérer. Le film m'a un peu déçue. Le réalisateur ne fait qu'effleurer les personnages et prend beaucoup trop de temps pour une intrigue secondaire (l'histoire de la biographie) au détriment de l'approfondissement des personnages. En revanche Dussolier est excellent et interprète avec beaucoup de conviction et de finesse le personnage de Vincent. En résumé un film agréable quand même mais qui aurait pu être mieux réussi.

    L'avis de BMR&MAM

  • La pension Eva . - Andrea Camilleri (Métailié, 2007)

    abe5a97da07c49e6ece0483c5198ecd3.jpgVoilà un petit livre absolument délicieux avec lequel j'ai un moment très agréable. Le héros : Nenè, un adolescent . Le lieu : un village sicilien. L'époque : les années quarante. Et le sujet central :.... la pension Eva, mystérieuse bâtisse à l'entrée du village où les hommes vont passer un moment.....Nenè essaie parfois de voir l'intérieur, mais il est trop jeune pour y entrer.

    Lui ce qu'il aime c'est jouer au docteur avec sa cousine, et aussi suivre du doigt les contours des dessins de femmes de Gustave Doré dans le "Roland furieux" de l'Arioste ! Et, moment magique, suivre les contours de sa cousine dont les formes, plus rondes maintenant, le font frémir ! Mais le temps viendra de visiter le pension Eva et ses pensionnaires, de gentilles filles de la campagne qui, en plus de leur travail quotidien à la pension, vont initier Nenè et ses camarades aux joies de la chair. Mais la guerre arrive et vient tout bouleverser. Des flots de militaires se déversent à la pension, les filles ne peuvent plus changer toutes les quinzaines comme avant et elles commencent à se sentir chez elle dans cette pension, des liaisons se nouent, les chagrins commencent....Il grandit bien vite, le héros, entre les femmes de la pension et la guerre, mais le charme des premières lui fait un peu oublier la dureté de la seconde.

    Avec cet argot inimitable qui fait le charme de Camilleri, ce roman d'apprentissage fait l'effet d'un bonbon, tantôt sucré, tantôt piquant, que l'on n'a pas envie de quitter. Les descriptions coquines sont charmantes et les personnages très attachants. Voilà un petit plaisir à s'offrir ou à offrir :-)

    L'avis tout aussi positif d'Essel

     

  • Arlington Park . - Rachel Cusk (L'Olivier, 2007)

    7c9ac6277246f6ba1b48c98ca0ab89c6.jpgDans une banlieue résidentielle anglaise, quatre femmes nous font partager une de leurs journées. Des journées bien monotones sous une apparence de sérénité et de bonheur. Malgré les belles maisons, la voiture familiale et les enfants, chacune est mal dans sa vie. Vie professionnelle ratée, rêves de jeunesse brisés, jalousies et déceptions sont leur quotidien, un quotidien qu'elles cachent chacune à leur manière. Mais on entre dans la pensée de chacune et la différence entre ce qu'elles disent et ce qu'elles pensent est souvent dévastateur. Pas de politiquement correct ici, les valeurs les plus traditionnelles sur les femmes au foyer, le couple, l'amour ou les enfants volent en éclat.

    Bien loin de la série  "Desperate housewives" auxquelles on pourrait identifier ce livre de prime abord, il est plus proche de Virginia Woolf et de son "flux de conscience". L'auteur réussit à donner une image mélancolique de ses personnages sans jamais tomber dans le cliché et ce n'était pas gagné au départ.

    Rien à redire à ce livre sinon que je n'ai quand même pas réussi à m'intéresser à la vie de ces femmes riches et oisives.....Allez savoir pourquoi.... Question de moment sans doute ... (suis pas franchement riche et oisive en ce moment ;-))))   )

    L'avis de Clarabel beaucoup plus développé que le mien et beaucoup plus positif et celui de Cathulu

  • Ceux qui restent ( de Anne Le Ny, avec Emmanuelle Devos et Vincent Lindon)

    04fca09bb5ab70e69fead75a030b1faa.jpgUn hôpital en région parisienne. Un homme qui vient voir sa femme atteinte d'un grave cancer au sein. Une femme qui vient voir son ami qui a un cancer du colon. Deux rencontres de hasard chez deux êtres complètement happés par l'accompagnement de leur conjoint et l'inquiétude face à la maladie. Et pourtant la vie existe au dehors et il peut même se produire des événements imprévus, drôles, voire carrément loufoques (la boite de nougats !). Presque malgré eux, un attachement se construit peu à peu...

    Si je précise que l'on ne voit jamais les malades, même jamais l'intérieur des chambres. Si je rajoute qu'Emmanuelle Devos joue le rôle de "la grande gueule qui parle avant de réfléchir", et que parfois c'est bien de parler avant de réfléchir....  Vous saurez que c'est un film comme on en voit peu, bousculant les clichés (non on ne pleure pas sur les malades, non parfois on n'est ni généreux, ni patient ni aimant face à un malade), traitant du quotidien mais en faisant ressortir ce qu'il y a de plus vrai et de plus sincère dans l'individu. Les deux acteurs sont excellents, chacun dans son rôle. La réalisatrice met vraiment le minimum de pathos dans son scénario (juste un peu à la fin, mais comment faire autrement), ce qui donne un film qui vous remue complètement mais sans être larmoyant, un film superbe que l'on a plaisir à voir pour l'histoire et aussi pour tout ce qu'il évoque !

    L'avis tout aussi enthousiaste de BMR-MAM

  • Cochon d'allemand . - Knut Romer (Les Allusifs, 2007)

    0294076af2518b6942dc7ec4424e49d8.gifVoilà, je crois un des petits bijoux de la rentrée. L'auteur, danois né en 1960, retrace ici l'enfance qu'il a passée dans une petite ville du Danemark marquée par le souvenir de la guerre et la haine des Allemands.


    Lui, fils d'un Danois et d'une Allemande, est traité de "cochon d'allemand" à l'école et subit brimades et humiliations. Sa mère, traitée de nazie alors qu'elle était résistante, est malmenée par les voisins et ne réussira jamais à être autre chose que "l'allemande". Autour de cet univers marquée par un père amoureux de sa femme mais désemparé, l'auteur nous fait découvrir une extraordinaire galerie de portraits de sa famille, et c'est ce qui fait, en plus d'une écriture vive et pleine d'humour, la réussite de ce livre. Le grand-père paternel, craint par tous, tentera mille entreprises et échouera mille fois. La grand-mère maternelle se fera toute petite aux côtés de ce personnage. Le grand-père maternel, beau-père en fait de la mère, mettra du temps à accepter cette belle-fille. Et la grand-mère maternelle, brûlée pendant une explosion, restera défigurée et passera le reste de sa vie derrière un voile. Et, autour de ce cercle, nous trouvons les oncles, tantes, tout aussi bien campés.


    Bref ce petit roman (c'est une spécialité des Allusifs, les petits récits) est vraiment très réussi : les portraits pathétiques des membres de la famille, l'attitude de la mère qui garde son âme allemande, l'enfance terrible du narrateur qui se reproche de s'être laissé faire sans rien dire. La seule faiblesse du livre est, à mon avis, une certaine confusion entre les époques et les nombreux personnages car les paragraphes se succèdent et c'est au lecteur à chaque fois de resituer de qui on parle, dans quelle lignée et à quelle époque. Ce bémol mis à part, c'est une belle découverte !


    L'avis de Anne-Sophie et de Fashion victim

     

  • Le canapé rouge . - Michèle Lesbre (Sabine Wespieser, 2007)

    Je poursuis mes lectures de la rentrée dans la perspective de la présentation que nous faisons, fin octobre, de la rentrée littéraire. Vous devriez aussi voir fleurir des critiques chez Laurent car il fait aussi partie du "staff" (hein Laurent, tu n'oublies pas ? )

    b924590eb38028713e8fe7a28cf168fa.jpgSans nouvelles de Gyl parti en Russie et qu'elle a autrefois aimé, Anne décide de le rejoindre en prenant le Transsibérien. Ce long voyage est l'occasion pour elle de mettre en ordre ses souvenirs, de faire revivre les bons moments, de rencontrer quelques personnages attachants. C'est aussi l'occasion de se rendre compte de la place qu'a prise sa voisine, Clémence, une vieille dame pleine de fantaisie qui l'attend chaque jour sur son canapé rouge pour qu'elle lui fasse la lecture....

    Le ton est résolument mélancolique, empreint d'une tendresse pudique. Un charme nostalgique se dégage des silhouettes fugitives que la narratrice nous évoque.

    Je dois dire que je n'ai pas complètement adhéré à ce charme, mais je pense que c'est vraiment une question de moment et ce livre trouvera certainement son public grâce au bouche à oreille et peut-être aux blogs...

    L'avis de Fluctuat

     

  • A l'abri de rien . - Olivier Adam (L'Olivier, 2007)

    7937a96243441ddbc80d3eb87d7137cd.jpgDans une ville côtière face à l'Angleterre, les réfugiés Kosovars, Kurdes, Ethiopiens,... errent dans l'attente d'un hypothétique passage. Après la fermeture du camp de Sangatte, ils n'ont plus aucun abri et leur misère apparait au grand jour, sauf que personne ne les regarde !  Même Marie qui habite là depuis toujours ne les a jamais regardés, sauf ce jour où l'un d'eux l'aide à changer la roue de sa voiture. Est-ce pour cela qu'elle s'arrête devant cette tente et, presque sans le vouloir, commence à aider, à faire de "l'humanitaire" ? Mais Marie est très fragile, dépressive, elle a du mal à assumer son quotidien et celui de son mari et de ses enfants. Qu'est-ce qui la pousse tout à coup à sacrifier les siens pour se mettre à sauver les autres ?

    Olivier Adam a du talent et il en faut pour traiter ce sujet délicat. Je trouve très intéressantes et très émouvantes ces pages sur ces réfugiés qui n'ont pratiquement aucune chance d'avoir une vie meilleure. On est pris par l'histoire et on s'attache aux personnages. J'ai en revanche quelques réserves sur l'ambiance lourde et poisseuse et le destin dramatique de Marie. L'enfance pas drôle, la soeur morte, le chômage, le dépression, ... Peut-être Olivier Adam en fait-il un peu trop...

    En résumé un bon livre bien sûr avec une écriture percutante mais pas le meilleur d'Olivier Adam à mon avis (je sens que je vais me faire lyncher par les afficionados...)

    L'avis de Clarabel, toujours inconditionnelle, du Blog des Livres, plus nuancé

  • Une année à la campagne . - Sue Hubbell (Folio, 2006)

    fd607398293cb5e6e43869a8e7c04f9b.jpgAprès les articles d'Allie et de Flo, j'avais hâte de découvrir ce livre qui, bien qu'à l'opposé de ma façon de vivre (je suis citadine dans l'âme et j'avoue que je commence à m'ennuyer à la campagne au bout de deux semaines...), m'attirait beaucoup.

    Ce livre n'est pas un roman, c'est le récit d'une femme, biologiste et bibliothécaire, qui a souhaité retrouver une vie dans la nature avec son mari dans le Missouri dans les années soixante-dix (le livre date de 1983). Son mari part au bout de quelques années et elle se retrouve seule pour s'occuper de ce qui la fait vivre désormais, ses abeilles. Ce récit est une suite de chroniques où elle nous parle de la nature environnante tout au long de l'année. Ses abeilles bien sûr, mais aussi la faune, la flore, le voisinage, ses impressions, sa vie quotidienne.

    Le tout est écrit avec à la fois beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de poésie et cela donne un livre extrêmement attachant. D'abord parce qu'il faut de cran pour vivre comme elle le fait, loin de tout, en s'occupant de ses abeilles et ensuite de la distribution de son miel. Ensuite, et c'est ce qui est extraordinaire pour moi qui ne sais même pas reconnaître quelle bestiole me bourdonne aux oreilles ou quel oiseau chante devant ma fenêtre, parce qu'elle réussit à comprendre la nature et à être en symbiose avec elle ! Avant tout, les animaux sont chez eux dans la nature et Sue le comprend peu à peu. Leurs déplacements, leurs couleurs, leurs bruits, tout a un sens et au bout de toutes ces années elle a presque tout compris et elle-même fait partie intégrante de cette nature qu'elle aime tant. L'épisode où elle choisit d'aller dormir dehors parce qu'elle "étouffe" dans sa maison et que son chien gémit parce qu'il veut rentrer, lui, est symptomatique ! Elle est désormais moins "apprivoisée" que lui !

    Je dois dire que j'ai souvent pensé à Allie en lisant ce livre, elle qui nous parle tellement bien de la nature sur son blog Vivre à la campagne que je vous invite à découvrir si vous ne le connaissez pas !

  • Le dernier frère . - Nathacha Appanah (L'Olivier, 2007)

    4b22ed327c922c50ab5bc3bb1c070d78.jpgVoilà le premier livre de la rentrée littéraire que je lis, et c'est une bonne surprise.

    Le sujet d'abord qui fait référence à un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale. En 1940 un navire avec 1500 juifs à bord voulant rejoindre la Palestine est déporté à l'île Maurice et ses occupants sont internés dans la prison de Beau-Bassin jusqu'en 1945.

    Autour de cet épisode véridique, Natacha Appanah écrit une belle histoire d'amitié. Le jeune Raj vit misérablement avec ses parents et ses deux frères. Mais un cyclone vient détruire une partie de la famille et ils vont s'installer auprès de la prison de Beau-Bassin. C'est là que Raj va rencontrer David. Une rencontre qui, de haut de ses dix ans, prend une importance exceptionnelle. Cette amitié, magnifiée par le temps et par le destin tragique de David, revit chez Raj au crépuscule de sa vie...

    Les sentiments du narrateur, tristesse, remords, nostalgie, sont exprimés avec délicatesse et on ressent aussi nettement le climat lourd et pesant de cette île malmenée par le climat. Le contexte historique est suffisament tragique pour ne pas en rajouter. C'est un livre intelligent, bien écrit et qui traite d'un sujet original, pas mal non ?

    L'avis de Clarabel

    Ce livre est le lauréat de la 6e édition du Prix du Roman FNAC