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  • Mes lectures jeunesse du mois

    tempete.jpgTempête au haras. - Chris Donner (Ecole des loisirs, neuf, 2012)

    Jean-Philippe nait dans un haras, il grandit en compagnie des chevaux et son plus grand rêve est de devenir un grand jockey. Mais un soir d'orage il va calmer les chevaux et c'est l'accident. Jean-Philippe ne marchera plus jamais. Pourtant sa vie est liée aux chevaux et il sait que Tempête, son poulain préféré, est promis à un grand avenir. Que peut-il faire ?

    Les jeunes amoureux des chevaux vont adorer ce roman où la relation intime entre l'enfant et l'animal est mise en valeur. Je craignais une fin mélo mais non, la fin est positive sans excès.

     

     

    detective.jpgDétective sur cour. - Romain Slocombe (Syros, Souris noire, 2012)

    Karima se retrouve les deux jambes dans le plâtre après un accident d'escalade. Pour la distraire, son kiné lui prête une paire de jumelles, comme dans le film Fenêtre sur cour. Elle se met donc à regarder l'immeuble d'en face et voit des scènes étranges. Un homme qui gifle une adolescente puis vide complètement une partie de l'appartement, des cambrioleurs qui visitent ce même appartement,... Karima ne sait pas quoi faire...

    Les références au film d'Hitchcock sont bienvenues, dans ce sympathique policier qui plaira aux jeunes. Un peu trop de facilité (le mot de passe de l'ordinateur) et une fin un peu mélo m'ont toutefois déçue.

     

     

    matisse.jpgL'affaire Matisse. - Georgia Bragg (Ecole des loisirs, Neuf, 2012)

    Matisse est le fils de la responsable sécurité du musée. Il aime par-dessus tout dessiner, peindre et copier les tableaux de maître. Un jour qu'il reproduit le Portrait de Pierre Matisse, le système d'alarme tombe en panne. Il ne peut s'empêcher de faire une bêtise : il décroche le vrai Matisse et accroche le sien, juste pour voir ce que ça fait d'avoir son oeuvre accrochée sur le mur d'un musée. Mais le système se met en route et il n'a pas le temps de faire l'échange. Que faire ? Changer les tableaux, mais comment ? Tout dire à ses parents et avoir la plus grande punition de sa vie ?....

    Là aussi c'est un policier sympathique. Ce n'est pas très vraisemblable mais la toile de fond du roman, la peinture et le musée, est originale.

     

  • Cyber China. - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2012)

    qiu.jpgNous retrouvons Chen, inspecteur de police à Shanghaï et amateur de poésie. Cette fois il est nommé conseiller spécial auprès d'une affaire délicate. Un cadre du parti a été victime d'un "lynchage" de la part d'internautes car il a été pris en photo tenant en main des cigarettes très luxueuses. Le parti le met en résidence surveillée dans un hôtel, mais il est retrouvé pendu. On conclut à un suicide. Pourtant Chen et son collègue Wei sont perplexes. Aussi quand Wei est victime d'un accident de la circulation, Chen décide d'enquêter de son côté sur ce soi-disant accident. Grâce à ces événements, il sera amené à côtoyer la charmante journaliste Lianping et aussi un internaute et blogueur très actif, Melong.

    Je lis cette série depuis sa création et c'est toujours avec plaisir que je retrouve Chen, policier original, fidèle au Parti mais lucide sur ses défauts, et aussi poète et traducteur. Les enquêtes sont toujours classiques mais c'est une agréable manière de découvrir la société chinoise de l'intérieur.

    Cette année j'ai eu le plaisir de voir Qiu Xialolong à Saint-Malo, notamment dans une rencontre sur le thème de la double culture. Je vous engage vivement à regarder ce débat passionnant qui comprenait aussi Dinaw Mengestu et Chahdortt Djavann :

     

  • Passagère du silence. - Fabienne Verdier (Le livre de poche, 2011)

    verdier.jpgL'histoire de Fabienne Verdier est littéralement extraordinaire. Etudiante des Beaux-Arts, elle part en Chine à vingt ans en 1983. Un voyage cauchemardesque, une arrivée difficile, une installation sommaire dans la sombre université de Sichuan... Une autre qu'elle aurait fait demi-tour. Mais elle est animée par la volonté inébranlable de s'initier à la calligraphie chinoise. Rien ne l'arrête : la méfiance des Chinois, l'hostilité du pouvoir communiste qui régit tout, la vie quotidienne digne d'un univers carcéral.
    Elle y reste six ans en reprenant depuis le début les cours d'histoire de l'art et de techniques artistiques. Elle réussit finalement à contacter un des derniers professeurs de calligraphie traditionnelle pour faire aboutir son projet. Là aussi le maître-mot est la patience. Elle doit là aussi reprendre tout depuis le début et faire et refaire inlassablement des traits horizontaux, puis des traits verticaux, avant de peu à peu diversifier son trait. Au bout d'années d'apprentissage patient auprès de ce maître qui lui enseigne autant une philosophie de la vie que la calligraphie elle-même, elle commencera à développer son propre style.

    Mes camarades Sylire, Milie, Mango, Aifelle, Cathulu,...avaient raison, c'est un livre magnifique et inoubliable. Je ne comprends pas que je l'ai raté à sa sortie ! Je l'ai acheté pour moi et je l'ai fait acheter pour ma médiathèque (il sera dans nos "coups de coeur").

    Et j'ai été surprise de retrouver dans ce récit l'ethnologue Yvonne Verdier, la tante de Fabienne que je connaissais pour son livre Façons de dire, façons de faire: la laveuse, la couturière, la cuisinière sur les traditions des femmes dans leur intérieur (le linge notamment et son "marquage" par le point de croix).

  • Chroniques de Jerusalem. - Guy Delisle (Delcourt, 2012)

    chroniquesdejerusalem.jpgGuy Delisle accompagne sa femme, employée à Médecins Sans Frontières, à Jerusalem pendant plusieurs mois. Alors qu'elle va travailler à Gaza, il reste en ville et s'occupe des enfants. Et surtout il découvre tout : Jérusalem Est et Jerusalem Ouest ; les magasins chrétiens fermés le dimanche, les musulmans fermés le vendredi et les juifs le samedi ; les embouteillages pour traverser la ville ; les check-points entre les différentes zones,...

    Comme dans Chroniques birmanes, Pyonguang et dans Sherzhen, l'auteur joue les naïfs mais nous donne une véritable leçon d'histoire en visitant la ville et ses environs. Il porte un regard étonné et bienveillant sur les gens et n'oublie pas de pointer les côtés drôles et parfois absurdes de la situation. Il aime surtout observer les détails dans les rues, sur les bâtiments, dans les relations avec les gens. Son trait est toujours sobre et c'est avec intérêt mais aussi inquiétude (la situation est parfois dramatique) qu'il nous propose une Jerusalem parfois insolite. Religion, histoire et conflits sont toujours présents mais il ne porte pas de jugement et il croque les situations avec humour et tendresse. Un album à lire pour sourire et réfléchir...

     

    Prix du meilleur album à Angoulême 2012

     

    Ils ont aimé : kathel,  JoëlleKeisha et Theoma

     

    Laurent avait lancé le débat sur Guy Delisle ici et ici, notamment sur son côté trop "occidental" et du coup trop "exotique". je vous laisse relire ses billets. Pour ma part j'imagine que je me renseignerais davantage si je partais habiter à Jerusalem... mais c'est aussi ce côté (faux)-naïf qui donne son charme au récit...