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chine

  • Passagère du silence. - Fabienne Verdier (Le livre de poche, 2011)

    verdier.jpgL'histoire de Fabienne Verdier est littéralement extraordinaire. Etudiante des Beaux-Arts, elle part en Chine à vingt ans en 1983. Un voyage cauchemardesque, une arrivée difficile, une installation sommaire dans la sombre université de Sichuan... Une autre qu'elle aurait fait demi-tour. Mais elle est animée par la volonté inébranlable de s'initier à la calligraphie chinoise. Rien ne l'arrête : la méfiance des Chinois, l'hostilité du pouvoir communiste qui régit tout, la vie quotidienne digne d'un univers carcéral.
    Elle y reste six ans en reprenant depuis le début les cours d'histoire de l'art et de techniques artistiques. Elle réussit finalement à contacter un des derniers professeurs de calligraphie traditionnelle pour faire aboutir son projet. Là aussi le maître-mot est la patience. Elle doit là aussi reprendre tout depuis le début et faire et refaire inlassablement des traits horizontaux, puis des traits verticaux, avant de peu à peu diversifier son trait. Au bout d'années d'apprentissage patient auprès de ce maître qui lui enseigne autant une philosophie de la vie que la calligraphie elle-même, elle commencera à développer son propre style.

    Mes camarades Sylire, Milie, Mango, Aifelle, Cathulu,...avaient raison, c'est un livre magnifique et inoubliable. Je ne comprends pas que je l'ai raté à sa sortie ! Je l'ai acheté pour moi et je l'ai fait acheter pour ma médiathèque (il sera dans nos "coups de coeur").

    Et j'ai été surprise de retrouver dans ce récit l'ethnologue Yvonne Verdier, la tante de Fabienne que je connaissais pour son livre Façons de dire, façons de faire: la laveuse, la couturière, la cuisinière sur les traditions des femmes dans leur intérieur (le linge notamment et son "marquage" par le point de croix).

  • La danseuse de Mao . - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2008)

    12a456742cd83abc4cc091a0d27e7fe3.jpgVoilà un auteur que je suis depuis le début et ses romans ont toujours été de bonnes surprises. L'intrigue n'est en général qu'un prétexte pour montrer la formidable évolution de la Chine à la fin des années 1990 et l'auteur réussit à bien nous accrocher avec son sympathique héros, l'inspecteur Chen, amateur de littérature et poète à ses heures.


    Dans ce nouveau récit, c'est la période concernant Mao qui est évoquée. Le gouvernement confie à Chen une enquête portant sur un document compromettant concernant Mao, et que détiendrait Jiao, petite-fille d'une amie proche de Mao. Pour mener son enquête, Chen doit revenir sur la période de la Révolution culturelle et sur la vie privée de Mao. Révéré comme un Dieu, il avait quand même des préoccupations très humaines et ses "petites concubines" ont été nombreuses et parfois maltraitées. L'une d'elles aurait donc eu des documents ou photos compromettantes et les aurait légués à sa fille puis à sa petite fille.


    Cette fois encore l'aspect policier est presque secondaire par rapport aux questions qui se posent dans le Shanghai actuel. La cohabitation des jeunes et des anciennes générations, la spéculation immobilière, les intérêts financiers, la "mode Mao", tout cela est décrit de manière très agréable. J'avais été déçue par son précédent livre, De soie et de sang, qui était une banale histoire de serial killer, mais celui-ci m'a beaucoup plu. Les citations, extraits de poèmes et évocations culinaires qui émaillent le récit, donnent un ton particulier et original à ces romans. Et j'avais eu le plaisir de rencontrer Qiu au Salon du livre sur la Chine il y a quelques années et de parler avec lui (en anglais...) et j'imagine toujours Chen avec son visage sympathique et souriant !