La danseuse de Mao . - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2008) (23 juin 2008)
Voilà un auteur que je suis depuis le début et ses romans ont toujours été de bonnes surprises. L'intrigue n'est en général qu'un prétexte pour montrer la formidable évolution de la Chine à la fin des années 1990 et l'auteur réussit à bien nous accrocher avec son sympathique héros, l'inspecteur Chen, amateur de littérature et poète à ses heures.
Dans ce nouveau récit, c'est la période concernant Mao qui est évoquée. Le gouvernement confie à Chen une enquête portant sur un document compromettant concernant Mao, et que détiendrait Jiao, petite-fille d'une amie proche de Mao. Pour mener son enquête, Chen doit revenir sur la période de la Révolution culturelle et sur la vie privée de Mao. Révéré comme un Dieu, il avait quand même des préoccupations très humaines et ses "petites concubines" ont été nombreuses et parfois maltraitées. L'une d'elles aurait donc eu des documents ou photos compromettantes et les aurait légués à sa fille puis à sa petite fille.
Cette fois encore l'aspect policier est presque secondaire par rapport aux questions qui se posent dans le Shanghai actuel. La cohabitation des jeunes et des anciennes générations, la spéculation immobilière, les intérêts financiers, la "mode Mao", tout cela est décrit de manière très agréable. J'avais été déçue par son précédent livre, De soie et de sang, qui était une banale histoire de serial killer, mais celui-ci m'a beaucoup plu. Les citations, extraits de poèmes et évocations culinaires qui émaillent le récit, donnent un ton particulier et original à ces romans. Et j'avais eu le plaisir de rencontrer Qiu au Salon du livre sur la Chine il y a quelques années et de parler avec lui (en anglais...) et j'imagine toujours Chen avec son visage sympathique et souriant !
11:17 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : qiu xiaolong, chine | Imprimer | del.icio.us | Facebook |
Commentaires
Je n'ai lu que "Visa pour Shanghai". Même si le côté policier n'est pas trop prononcé, il me rebute quand même un peu.
Écrit par : Naina | 23 juin 2008
@ naina : trop policier ? C'est amusant car on trouve souvent que ses livres ont une intrigue un peu "poussive" et qu'il parle surtout de Shanghai ;-) Mais c'est vrai que tu lis beaucoup de littérature asiatique et pas du tout policière :-)
Écrit par : cathe | 23 juin 2008
il s'enfonce dans ma PAL, mais il sera bientôt lu... content de ton commentaire car comme toi le dernier m'avait déçu
Écrit par : Michel | 23 juin 2008
@ michel : j'ai hâte de voir ton avis, mais je suis à peu près sûre qu'il te plaira (bien qu'il n'y ait pas beaucoup de cadavres, et des cadavres pas bien importants....)
Écrit par : cathe | 23 juin 2008
j'ai lu un roman de lui, j'avoue honteusement avoir oublié lequel (il est quelque part sur mon blog de toute façon!) mais j'avais beaucoup aimé et j'ai très envie d'en lire d'autres !
Écrit par : Emeraude | 24 juin 2008
J'avais acheté "Meurtre d'une héroïne rouge" et ton commentaire me rappelle qu'il attend toujours que je le lise !
Écrit par : Brize | 24 juin 2008
Je l'ai aperçu sur les rayons mais pas encore lu ...
Je ne suis pas d'accord avec ton avis sur De soie et de sang. c'est certes un histoire de serial killer, mais elle n'est pas banale et sert de prétexte à une revisite de la Revolution Culturelle et de ses conséquences.
L'intérêt de Xiaolong Qiu par rapport à d'autres auteurs plus "commerciaux" et surtout, plus américains, est que pour lui, l'origine du mal est à rechercher dans l'histoire de la société et des individus, alors que les serial killers américains moyens sont une sorte de Mal incarné, métaphysique, sans aucune cause extérieure.
J'avais animé la rencontre avec Xiaolong Qiu à Ombres Blanches à Toulouse et l'avais enregistré. Elle devrait paraître dans un futur Temps Noir, sinon je la mettrai en ligne sur mon blog.
Écrit par : Jean-Marc Laherrère | 24 juin 2008
@ emeraude : alors tu peux lire celui-là en toute confiance si tu en as aimé un
@ brize : "Mort d'une héroine rouge" est l'un des meilleurs
@ jean-marc laherrère : tu as sans doute raison pour le "serial killer", j'ai un peu caricaturé ;-)
Je guetterai ton billet sur la rencontre avec Qiu
Écrit par : cathe | 24 juin 2008
Tu peu développer mon gout supposer pour les cadavres. cela m'intrigue.
Écrit par : Michel | 24 juin 2008
@ michel : ce n'est pas ce que je voulais dire ;-)))) Mais en le lisant, comme le premier meurtre n'est pas avant la page 100 ou 150, je me suis dit qu'il ne plairait peur-être pas aux "vrais" amateurs de policiers !
Écrit par : cathe | 25 juin 2008
Ma bibliothécaire me conseille souvent cet auteur, mais je n'arrive toujours pas à me décider, pourtant le livre que tu présentes est bien tentant !
Écrit par : Florinette | 25 juin 2008
@ florinette : ta bibliothécaires est de très bon conseil :-)
Écrit par : cathe | 25 juin 2008
C'est tout à fait le genre de policier qui peut me plaire !
Écrit par : sylire | 25 juin 2008
@ sylire : oui, je parie que ça ta plaira ;-))
Écrit par : cathe | 26 juin 2008
On m'a tellement conseillé cet auteur de romans qu'il faut que je commence par un de ses ouvrages, mais je ne sais lequel, tant ils me paraissent tous bons, Cathe. Celui-ci me paraît intéressant car il allie enquête policière et histoire politique de la Chine communiste ... Tout un programme. C'est Qiu Xiaolong qui a écrit "Mort d'une héroïne rouge", ou je me trompe ??
Écrit par : Nanne | 03 juillet 2008
@ nanne : le mieux est de commencer par le premier puis de les lire dans l'ordre. Mais tu peux aussi lire directement "Mort d'une héroïne rouge", ou celui-là :-)
Écrit par : cathe | 04 juillet 2008
Je viens de le finir.
Moi aussi j'avais été déçu par le Qipao et le serial-killer de Soie et de Sang.
La Danseuse de Mao renoue avec le meilleur de Qiu Xiaolong.
L'intrigue policière est effectivement très secondaire (sans même de véritable dénouement) , l'intérêt de ce bouquin est dans l'exploration de la vie amoureuse et poétique de Mao, dans la plongée dans les années terribles de la Révol Cul (jamais aussi détaillées chez Qiu Xialong), et bien sûr, on a maintenant l'habitude, de la vie contemporaine de Shanghaï (avec même une petite excursion à Beijing).
Écrit par : BMR | 12 juillet 2008