La première fois on pardonne. - Ahmed Kalouaz (Le Rouergue, Coll. doAdo, 2010)
Elodie est en vacances chez sa grand-mère. Inlassablement elle feuillette les albums-photos de la famille, cherchant dans les images le bonheur perdu et surtout le moment où "ça" a commencé. "Ca" c'est le moment où elle a compris que son père frappait sa mère. Les photos font revivre en elle des souvenirs parfois joyeux, souvent douloureux. Mais comment en parler et à qui ?
Un livre délicat sur un sujet délicat. Toutefois certaine scène sont très explicites, donc à ne pas mettre entre des mains trop jeunes.
Tout le monde est une idole. - Marie-Sophie Vermot (Editions Thierry Magnier, 2010)
Matthias prend le train pour aller chez son grand-père en Italie. Nous sommes en pleine année scolaire. Que s'est-il passé ? Matthias cherche non pas à oublier, mais à fuir l'horreur de ce jour où un ancien élève du lycée est venu tirer aveuglément sur les élèves de sa classe. Il est le seul à avoir été seulement blessé. Comment se reconstruire après un tel drame ?
L'auteur exprime avec beaucoup de délicatesse ce que ressent cet adolescent, la manière dont il tente de reprendre peu à peu pied dans la vie, comment il réagit aussi avec agressivité à des scènes anodines. C'est un sujet difficile à traiter mais l'auteur a su le faire avec sensibilité.
J'ai le vertige. - Jennifer Roy (Editions Alice jeunesse, 2010)
Jennifer Roy est américaine, elle a écrit de nombreux libres pour la jeunesse. C'est en parlant avec sa tante Syvia, âgée de soixante ans, qu'elle apprend que celle-ci faisait partie des huit enfants retrouvés vivants dans le ghetto de Lodz. Pendant plusieurs mois, elle recueille son témoignage et en fait ce récit qu'elle écrit à la première personne.
Lodz, Pologne, 1939. Syvia a quatre ans et demi quand elle quitte sa maison avec ses parents et sa soeur de dix ans. Ils s'enfuient car des bruits courent que les Juifs vont être arrêtés. Mais ils ne peuvent aller loin et doivent rejoindre eux aussi le ghetto. Ici plusieurs dizaines de milliers de juifs sont parqués dans des conditions précaires. Au mieux ils doivent travailler, au pire ils sont brutalisés sans raison. Ils y resteront jusqu'au 19 janvier 1945. Entre temps, beaucoup de juifs ont dû quitter le camp de force en prenant le train et tous les enfants ont été obligés de quitter le ghetto. Tous sauf huit qui ont été cachés par leurs parents. Syvia en faisait partie.
La dureté de ce récit est quelque peu adoucie par sa narration qui est faite par la jeune Syvia. Elle ne perçoit alors qu'une partie de la réalité et est surtout marquée par la sensation de faim, par l'ennui qu'elle ressent quand elle doit rester cachée pendant des mois dans le petit logement et par sa terreur quand elle se cache avec son père dans le cimetière. Ce témoignage est capital pour comprendre la vie quotidienne dans un ghetto pendant la seconde guerre. Un petit récapitulatif historique débute chaque chapitre afin de remettre en perspective les propos de la petite Syvia. Un livre pour adolescents et aussi adultes.