Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bialot joseph

  • 8,20 g de cholestérol.-Joseph Bialot (Fayard, 2006)

    Plus connu pour ses polars et, depuis peu, pour ses bouleversants récits de déportation à Auschwitz " C'est en hiver que les jours rallongent " et " La station Saint-Martin est fermée au public ", Joseph Bialot s'essaie ici à la nouvelle. Sous des formes différentes telles que le conte, le courrier ou la fable, il fustige ici le conformisme, la consommation, la méchanceté et la bêtise.
    Comme tous les recueils de nouvelles, c'est inégal. Personnellement j'ai un faible pour la lettre que Frédo-Doigts-de-Fée, (cambrioleur en prison) envoie à un inspecteur des impôts. En effet on lui reproche de ne pas avoir compté le montant de son hold-up dans sa déclaration de revenus (c'est tiré d'une histoire vraie… çà ne s'invente pas). Il précise que les personnes volées majorent le montant de leurs pertes, donc çà lèse le voleur. Et que doit-il déclarer exactement dans " Traitements et salaire " ? Et quand on lui demande son domicile, doit-il préciser qu'il est en prison pour un certain temps ?…
    Quand même plutôt noires que roses, ces nouvelles peuvent se résumer par ce mot que rappelle Bialot : "Dieu aime les pauvres et donne aux riches" !

  • La station Saint-Martin est fermée au public. - Joseph Bialot (Fayard, 2004)

    Découvert moribond sur une route allemande en 1945, un homme est ramassé par les soldats américains. Il est amnésique, et la seule trace l’identifiant est un tatouage fait à Auschwitz. Pendant des semaines il réapprendra peu à peu à s’alimenter, à ne plus être terrorisé. En revanche il lui faudra l’aide d’un narcotique pour que des images de son passé lui reviennent en mémoire. Son arrestation, les convois en train, les camps… Mais ce n’est qu’à Paris, en parcourant inlassablement les rues, qu’il parviendra à reconnaître des détails familiers, des magasins, sa station de métro (fermée au public depuis 1939) et, enfin, sa maison.

    Tiré d’un fait réel, ce très beau récit est dans la lignée de "C’est en hiver que les jours rallongent". De nouveau l’inimaginable nous est décrit, cette fois par bouffées au fur et à mesure que les souvenirs reviennent. Le retour à Paris des prisonniers et des rapatriés des camps est aussi un moment très fort. Difficile d’en dire davantage tant l’émotion est palpable face à de tels récits.

  • C'est en hiver que les jours rallongent. - Joseph Bialot (Seuil, 2002)

    Hasard des lectures, je prends ce livre juste après avoir lu celui de Marie Chaix sur son père collabo ! Même époque mais changement d’ambiance. Là où certains profitaient au maximum de la situation politique, c’est la déportation pour des millions d’autres.

    Il est toujours difficile de faire un compte-rendu des livres sur les camps de concentration. Quand on a lu Primo Levi, on "sait". Ce que Bialot nous décrit, on le "reconnaît". Et pourtant c’est unique parce que c’est son histoire, son arrestation, son arrivée à Auschwitz, son expérience de l’entraide, de la traitrise, de la souffrance, de la mort, de l’inhumain surtout, puis la libération des camps et le retour en France.

    Joseph Bialot est surtout connu comme auteur de romans policiers (une vingtaine). Il a attendu plus de cinquante ans avant de pouvoir témoigner sur cette période et son livre se termine sur un hommage à tous ceux qui n’ont pas réussi à "re-vivre" au retour des camps et se sont donnés cette mort qu’ils avaient évitée au Lager. Parmi les plus connus, Primo Levi, Bruno Bettelheim, la mère de Art Spiegelman, mais aussi tous les autres.