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  • Témoins d'un monde disparu. - Ella Maillart / Nicolas Bouvier (Mini Zoé,2002)

    temoins.jpgA Nicolas Bouvier qui lui demande un avis sur la route Genève-Madras, elle répond : "Partout où des hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi...". C'est pour rendre hommage et témoigner que Nicolas Bouvier écrit ce petit récit sur Ella Maillart.

    Plus âgée que lui de vingt six ans, elle sera un grand modèle pour lui et plus tard une véritable amitié va exister entre ces deux écrivains voyageurs exceptionnels. Tous deux ont été "témoins d'un monde disparu" car la seconde guerre, puis les années soixante et les bouleversements économiques et politiques vont transformer le monde et rendre difficiles ces voyages dans des contrées vierges de tout étranger.

    Pas de nostalgie chez eux mais bien un immense bonheur d'avoir vécu ces aventures et d'avoir découvert des hommes si loin de nous et pourtant si proches.

    Un carnet de très belles photos en noir et blanc complète ce petit récit.

  • Croisières et caravanes. - Ella Maillart (Petite Bibliothèque Payot, 1951)

    croisieres.jpgElla Maillart a à peine cinquante ans quand elle fait ce récit rétrospectif sur sa vie. Connue comme une voyageuse intrépide qui a parcouru de nombreuses contrées fermées aux Européens et surtout aux femmes européennes, elle éprouve le besoin de faire le point. Que cherche-t-elle par ce besoin incessant de voyager, va-t-elle continuer toute son existence, après quoi court-elle ?

    Enfant, elle habite en Suisse et elle découvre très tôt les plaisirs du ski, puis de la voile car ses parents passent l'été au bord du lac Léman. Ainsi, avec sa meileure amie, elles sont à peine 16 ans qu'elles régatent déjà et qu'elles commencent les compétitions de voile. Rapidement Ella fera partie de l'équipe suisse aux régates olympiques de 1924 dans la catégorie Voile en solitaire. mais c'est le ski qui restera la grande passion sportive de sa vie. Membre de l'équipe suisse de ski, elle défend, pendant quatre ans, les couleurs de la Suisse aux championnats du monde de ski : de 1931 à 1934.

    Puis c'est la découverte des grands espaces : Moscou, le Turkestan russe, puis le grand voyage en Asie d'Oasis interdites

    Ella continue de voyager pour le compte du Petit Parisien jusqu'en 1939 : La Turquie et l'Inde, à travers l'Iran et l'Afghanistan et donne des conférences dans plusieurs pays d'Europe.

    C'est en Inde ensuite qu'elle se plonge pour une véritable recherche spirituelle et plus tard, bien que continuant à voyager et faire des conférences, ce sera bien l'hindouisme qui mènera sa vie.

    Quelle femme étonnante et quel parcours hors du commun raconté avec modestie mais gourmandise par celle qui sera un modèle pour Nicolas Bouvier ! A lire pour élargir notre champ de vision et pour partager son bonheur de la découverte de l'autre !

  • Courrier de Tartarie. - Peter Fleming (Phébus, Libretto, 1936)

    courrier.jpgEn 1935, Peter Fleming, journaliste anglais, frère de Ian Fleming (James Bond), part avec Ella Maillart traverser l'Asie, de Pékin à l'Inde par des chemins interdits aux Occidentaux et rendus dangereux par la guerre civile. Ce voyage sera racontée par Ella Maillart dans Oasis interdites et je vous renvoie à mon billet.

    De son côté Peter Fleming fera aussi le récit de ce périple et c'est un régal de lire les deux livres presque à la suite ! En effet même si l'itinéraire est le même, on a vraiment l'impression de lire deux voyages différents !

    Peter Fleming, anglais flegmatique, est aussi posé qu'Ella est exaltée et impatiente. Il vit pleinement chaque jour et les péripéties qui paraissaient graves chez Ella semblent beaucoup plus anecdotiques chez P. D'autre part celui-ci ayant un solide sens de l'humour, il nous régale de petits apartés délicieux ! Ella s'intéresse beaucoup aux autres et à leurs cultures, Peter détaille davantage leur vie quotidienne, le trajet, les paysages...

    Ella avouait qu'elle avait beaucoup de mal à écrire alors que Peter adorait rédiger. C'est vrai que ce récit est peut-être plus fluide, plus enlevé... En tout cas c'est un incontournable pour qui aime les récits de voyage !

  • Mes lectures jeunesse du mois

    maud l.jpgMarre de l'amour. - Maud Lethielleux (Thierry Magnier, 2011)

    Pierrot  regarde avec envie tous ses copains et copines : tous ont des parents séparés et ainsi ils ont davantage de jouets, de bonbons, de liberté aussi. Chez lui c'est tout le contraire, ses parents s'adorent et ça commence à l'agacer. Comment faire pour qu'eux aussi se disputent et peut-être même divorcent ? Avec ses copains il va imaginer plein de pièges à leur tendre...

    Maud Lethielleux sait merveilleusement manier la tendresse et l'humour sur un sujet comme celui-ci. L'amour est décrit de manière légère et ce sont les petits détails et les petites attentions qui rendent le quotidien si agréable. Un livre drôle et optimiste à faire lire aux petits et aux grands !

     

     

    gudule.gifL'inconnu de la ville fantôme. - Gudule (Mic-Mac poche, 2011)

    Valentine est ravie. Pendant les prochaines vacances elle va tourner dans un film, un western, où elle jouera une jeune Indienne. Son journal intime va nous faire partager sa joie de tourner et de monter à cheval. Mais un mystère plane sur l'endroit du tournage... Valentine va enquêter...

    Voilà une jolie aventure qui fera rêver les amoureuses des chevaux et du cinéma (les deux ensemble c'est encore mieux !).

  • Mes lectures BD du mois

    lomax.jpgLomax, collecteurs de folk songs. - Duchazeau (Dargaud, 2011)

    John et Alan Lomax ont réellement existé. Ces deux passionnés de musique ont sillonné le Sud des Etats-Unis dans les années trente pour recueillir et enregistrer le chant des Noirs : blues, ballades, folk songs. Souvent mal accueillis, ils iront pourtant jusqu'au bout de leur quête. Ensuite ils mettront en valeur cette musique qui deviendra un patrimoine des Etats-Unis.

    Un très bel album hommage avec ses dessins noir et blanc et une liste de musiciens à la fin. Car cette Bd donne très envie d'écouter de la musique...

     

     

    fete des morts.jpgFête des morts. - Olivier Cinna et Stéphane Piatzszek (Futuropolis, 2011)

    Serge se retrouve au Cambodge pas complètement par hasard. C'est lui, le flic français désabusé et aigri, qui doit enquêter et démanteler des réseaux de pédophiles. Mais comment rester neutre quand la saleté et l'horreur vous sautent au visage ? Et coment garder encore une once d'espoir ?

    Voilà un très bel album, très noir bien sûr, sur un sujet brûlant, le tourisme sexuel. Le dessin noir et blanc ne fait aucune concession et alourdit encore l'atmosphère irrespirable du récit. Mais quand on est amateur de récits noirs, on apprécie cette BD qui sort de l'ordinaire.

     

     

    club suicide.jpgLe club du suicide.- Baloup et Vaccaro (Noctambule, 2011)

    Un étrange club existe à Londres, le Club du suicide. Ses clients : des aventuriers. Ses armes : des cartes. Sa raison d'être : donner des frissons à ses participants puisque chaque soir les cartes vont désigner celui qui gagnera la mission de tuer et celui qui gagnera celle d'être tué. Victime ou bourreau ? Le prince Florizel de Bohême et le colonel Geraldine sont présents ce soir. Se laisseront-ils convaincre de jouer ? Ou seront-il horrifiés par cette pratique ?

    Tirée de la nouvelle de Robert Louis Stevenson, cette BD en exprime bien l'atmosphère fièvreuse, enfumée et mystérieuse. Le travail à l'aquarelle de Vaccaro est magnifique et ses tons sepia collent parfaitement à l'histoire. Une belle BD à découvrir.

     

    busquet.jpgL'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. - Busquet, Mejan, Sanvi (Delcourt, 2011)

    On connait l'intrigue du roman de Stevenson. le mystérieux Mr Hyde est hébergé chez le Dr Jekyll, que l'on ne voit plus guère d'ailleurs, et qui l'a désigné comme légataire universel.

    Ce livre mythique est très connu et a déjà été adapté de nombreuses fois, ce n'est donc pas facile d'innover. Cet album en effet reste tout à fait fidèle au récit et évoque bien l'atmosphère étrange et inquiétante des lieux. Attendons le volume 2 pour voir comment les auteurs terminent le récit...

     

  • Alzheimer mon amour. - Cécile Huguenin (Héloïse d'Ormesson, 2011)

    alzheimer.jpgEntre deux récits de voyage, voilà un très beau récit sur un sujet difficile.

    Cécile Huguenin est psychologue et coach. Très sensibilisée à la maladie d'Alzheimer par son travail, elle a essayé de garder auprès d'elle le plus longtemps possible son mari malade. Elle a aussi su trouver les mots pour parler de cette maladie et surtout de son ressenti à elle pendant ces quatre années.

    Comment exprimer la beauté qui se dégage de ce livre sans paraître mièvre. Il y a de plus de plus de récits sur cette maladie (j'avais lu le très beau L'éclipse de Serge Rezvani), les symptômes nous sont bien connus et autour de nous des proches y sont confrontés, souvent de manière dramatique.

    Le grand talent de Cécile Huguenin est d'avoir en parler avec beaucoup de justesse. Décrire l'espoir insensé d'une amélioration. La résignation du renoncement. Les élans d'amour que l'on ressent mais aussi les pulsions de haine dont on a honte. La souffrance de vivre 24h sur 24h avec un malade. La sensation de vide intense quand on le laisse pour la première fois dans une institution. L'impossibilité de "profiter" de ces heures de liberté.

    Pour Cécile Huguenin, l'apaisement est venue quand elle a pu, comme après un deuil, le remercier d'avoir su la rendre heureuse pendant trente ans.

    Les avis positifs de Brizecathulul'encreuse,chiffonnette, keisha et bien d'autres

     

     

  • Oasis interdites. - Ella Maillart (Petite bibliothèque Payot, 1936)

    oasis.jpgEn 1935, Ella Maillard, jeune femme suisse d'une trentaine d'années, fait un périple de 6.000 km et sept mois en Asie centrale de Pékin à l'Inde à pied, à cheval et en chameau. Elle est envoyée par le journal "Le Petit Parisien". Elle y rencontre Peter Fleming (le frère de Ian Fleming / James Bond), qui est journaliste au Times. Elle parle le russe car elle a déjà fait un périple dans des provinces russes profondes, et lui connait un peu le chinois. Mais, douée d'un solide tempérament, elle hésite à accepter d'être accompagné par un Occidental pour ce périple. En effet elle n'aime rien tant qu'être seule avec les nomades, vivre leur vie quotidienne, découvrir chaque jour, chaque paysage, seule pour les apprécier pleinement.

    Leur souhait est de faire cette traversée alors qu'une partie des routes est interdite et contrôlée par l'armée. Et de toutes façons c'est interdit aux Occidentaux, l'expédition Citroën de la "Croisière jaune" n'en est pas revenue. La guerre civile fait rage et le Japon tente d'envahir les provinces chinoises. C'est dans ces conditions extrêmes qu'ils traverseront ces contrées accompagnés de guides, de chevaux, de chameaux, partageant complètement la vie des nomades, ils suivront même la suite d'un prince. Les rencontres se font naturellement, l'hospitalité prime partout.

    Malgré tout, rien n'est écrit et pendant ces mois il faudra mener une vie très dure, l'eau n'est pas forcément au rendez-vous, les réserves de fruits secs et de thé s'épuisent. Heureusement Peter Fleming est un bon tireur et les joies de la chasse les distraient et les nourrissent !

    Dans ces conditions on ne peut plus difficiles, Ella Maillart resplendit de bonheur d'être dans ces contrées lointaine où aucun Occidental n'est jamais venu. Cette petite femme a une énergie et une aptitude à l'allégresse qui transporte littéralement le lecteur ! Comment ne pas être séduit par son humanité, son amour des gens, son admiration de la nature, son respect de l'autre !

    Mes deux livres de voyage "culte" étaient L'usage du monde de Nicolas Bouvier (autre Suisse, admirateur et ami d'Ella Maillart, qui a d'ailleurs fait la préface de ce livre), et Le temps des offrandes de Patrick Leigh Fermor. Celui-ci vient avec enthousiasme compléter ce choix ! Je vais avoir beaucoup de mal à me mettre dans la rentrée littéraire après ces envolées superbes et cette écriture riche d'émotions. J'ai d'ailleurs continué avec Ella pendant encore deux livres... Et je viens de trouver le récit de Peter Fleming, Courrier de Tartarie, où il raconte le même périple (merci Dominique pour la suggestion)


    Un aparté pour les collègues bibliothécaires : quel bonheur de lire autre chose que les "nouveautés", et tant pis si j'ai du mal à conseiller ce livre. Dans ce métier, on lit trop rarement des livres "anciens" qui pourtant apportent souvent plus de bonheur que les nouveautés ! Et je trouverai bien quelques (rares) lecteurs intéressés !