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  • Calibre 16 mm. - Jean-Bernard Pouy (Editions in8, coll Polaroid, 2013)

    pouy.jpg"Une gueule de notaire, va décrire, tiens, bon courage. Généralement ça sent le moisi". Vincent, prof retraité, est convoqué chez le notaire car une certaine Maatilda Rosken l'a choisi comme légataire. En effet il se souvient d'elle pendant sa jeunesse étudiante quand il était passionné de cinéma. Elle lui lègue une centaine de boîtes de films 16 mm, d'auteurs d'avant-garde, oubliés aujourd'hui. Il les visionne un par un, ravi de retrouver ses passions d'étudiant. Mais il s'avère qu'un de ces films (lequel ?) a de l'imortance pour quelqu'un car il il est menacé, puis gravement blessé. Qui peut vouloir récupérer un de ces vieux films ?

    C'est toujours un plaisir de retrouver le style de Pouy, plein d'humour, d'esprit et aussi de franche rigolade et les clins d'oeil au cinéma d'avant-garde des années 60 ou 70 sont irrésistibles !

  • Le Diable s'habille en Voltaire. - Frédéric Lenormand (Lattès, 2013)

    voltaire.jpgUn meurtre a lieu au séminaire Saint-Nicolas. Le suspect : le Diable lui-même puisqu'il y a des traces de pieds de bouc et une odeur de soufre. Le père Pollet, voulant à tout prix éviter le scandale, ne fait pas appel à la police. Qui appeler pour l'aider si ce n'est ce mécréant de Voltaire ? Et voilà notre philosophe qui doit tenter de comprendre pourquoi on assassine les séminaristes et qui est celui qui se fait passer pour le Diable ! Pour mener son enquête il sera forcé de quitter son appartement douillet et sa robe de chambre moelleuse, de visiter des lieux que la morale réprouve et se faire aider de sa chère Emilie marquise du Châtelet. Tout en surveillant les répétitions de sa dernière pièce de théâtre.

    J'ai mis longtemps à ouvrir ce livre car je n'aime ni les romans historiques ni, surtout, les romans policiers historiques ! Et les reprises par l'auteur des enquêtes du juge Ti ne m'avait pas du tout convaincue. Mais je dois dire que j'ai été ravie par le ton de ce livre ! L'intrigue n'est qu'un prétexte pour mettre en scène Voltaire et l'auteur en fait un personnage à la fois agaçant et extrêmement attachant. Persuadé de son génie, imbu de lui-même, aveugle à toute critique, il réussit pourtant à être sympathique car il porte un regard féroce sur ses contemporains et aussi sur lui-même ! Il a un sens de la formule qui nous régale et il manie l'ironie avec bonheur ! Bref je suis conquise par ce Voltaire et vais sans doute lire d'affilée les quatre romans de la série ! Il faut dire qu'après les deux excellents mais éprouvants livres de Marin Ledun j'avais besoin d'un peu de fraîcheur :-)

    L'avis tout aussi enthousiaste de Sandrine. Je la cite : "C'est un registre d'érudition joyeuse et un feu d'artifice d'esprit".

  • Mon père, soldat de 14-18. - Christophe Malavoy (La Martinière jeunesse, 2014)

    mon pere soldat.jpgLe 2 août 1914 c'est la mobilisation générale. Et c'est le début de la guerre raconté par un enfant. Le père qui doit partir, les lettres qui racontent la vie au front, les annonces des premiers morts, les rares permissions, la vie qui doit s'organiser sans les hommes. Et la joie du retour.

    Le parti-pris de raconter la guerre vue par les yeux du petit garçon est intéressant. Il permet de retracer les grandes étapes de la guerre telles qu'elles sont racontées par les adultes, mais aussi de comprendre les émotions d'un enfant qui vit sans son père pendant quatre ans. Beaucoup de sensibilité et d'émotion mais aussi de fraîcheur dans ce livre pour la jeunesse.

     

    Merci à Babelio

     

  • Dragon bleu, tigre blanc. - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2014)

    qiu.jpgL'inspecteur Chen, attaché à la brigade des affaires spéciales de Shanghai, apprend qu'il est démis de ses fonctions. On lui propose une promotion qui est destinée, il le comprendra vite, à l’éloigner des affaires qu'il suivait jusque là. Mais quelle affaire est assez explosive pour une telle décision ? Il va prendre du temps pour réfléchir en s'occupant de la sépulture de son père, mais il est rapidement rattrapé par ses enquêtes. Pendant ce temps en ville on ne parle que des membres du parti qui gravissent rapidement les marches du pouvoir...

    Je lis depuis le début les aventures de Chen (depuis 2001...) et je suis habituée au rythme lent de ses enquêtes, entrecoupées de réflexions sur l'évolution de la Chine actuelle, et aussi des noms des thés qu'il déguste régulièrement (je m'en inspire pour choisir mes thés... je vous conseille notamment le thé vert "Puits du dragon", délicieux, un des préférés de Chen)

    Bien que les enquêtes ne soient souvent que des prétextes pour parler de son pays et des grands changements qui s'y produisent, Qiu n'oublie pas qu'en Chine comme ailleurs (en Laponie avec Olivier Truc, en Mongolie avec Ian Manook ou au pays basque avec Marin Ledun), c'est l'appétit du pouvoir et de l'argent, donc la corruption, qui mène le monde ! Donc oui on le sait déjà, mais on lit toujours des polars pour se rendre compte jusqu'où les hommes peuvent aller pour en obtenir toujours plus !

     

    Edit du 13/06/2014 : Qiu Xiaolong à Etonnants voyageurs

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  • Les visages écrasés. - Marin Ledun (Seuil, 2011)

    ledun2.jpgNous sommes en 2009 dans une entreprise qui ressemble beaucoup à Orange, à un moment où les suicides sur le lieu de travail se multiplient. L'histoire est racontée par le médecin du travail. Dans son cabinet elle reçoit les salariés malades du harcèlement, des rythmes effrénés, des objectifs inatteignables, du management à la menace, des restructurations et des mises au placard, de la hiérarchie elle aussi malade de la pression qu'elle subit et qu'elle doit faire subir à ses équipes. Angoisses, dépressions, insomnies, consommation de barbituriques; Que faire pour soulager ses patients qui fondent en larmes dans son cabinet ? Comment surmonter ses angoisses à elle qui ne réussit pas à jouer son rôle qui est de soigner, d'atténuer la souffrance ?

    Ce roman très noir (classé en "polar") est un véritable coup de coeur mais surtout un vrai coup de poing à l'estomac ! L'auteur, ancien ingénieur à France-Telecom, parti en 2008, démonte les rouages d'un système qui broie l'individu sans pouvoir accuser qui que ce soit. Les responsabilités sont diluées, le chef d'équipe obéissant au chef qui lui-même obéit au directeur. Chacun est pris dans une toile dont il ne peut s'échapper et qui le rend malade. Ce thème du harcèlement est décrit de manière remarquable dans ce roman que j'ai trouvé insoutenable à de nombreuses reprises. Et inutile de dire qu'il n'y a pas de happy end ! A lire et à offrir de toute urgence (il est paru en poche)

     

    Les avis d'Actu-du-noir , d' Aifelle,  Alex Cathulu Moustafette Saxaoul