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ledun marin

  • Les visages écrasés. - Marin Ledun (Seuil, 2011)

    ledun2.jpgNous sommes en 2009 dans une entreprise qui ressemble beaucoup à Orange, à un moment où les suicides sur le lieu de travail se multiplient. L'histoire est racontée par le médecin du travail. Dans son cabinet elle reçoit les salariés malades du harcèlement, des rythmes effrénés, des objectifs inatteignables, du management à la menace, des restructurations et des mises au placard, de la hiérarchie elle aussi malade de la pression qu'elle subit et qu'elle doit faire subir à ses équipes. Angoisses, dépressions, insomnies, consommation de barbituriques; Que faire pour soulager ses patients qui fondent en larmes dans son cabinet ? Comment surmonter ses angoisses à elle qui ne réussit pas à jouer son rôle qui est de soigner, d'atténuer la souffrance ?

    Ce roman très noir (classé en "polar") est un véritable coup de coeur mais surtout un vrai coup de poing à l'estomac ! L'auteur, ancien ingénieur à France-Telecom, parti en 2008, démonte les rouages d'un système qui broie l'individu sans pouvoir accuser qui que ce soit. Les responsabilités sont diluées, le chef d'équipe obéissant au chef qui lui-même obéit au directeur. Chacun est pris dans une toile dont il ne peut s'échapper et qui le rend malade. Ce thème du harcèlement est décrit de manière remarquable dans ce roman que j'ai trouvé insoutenable à de nombreuses reprises. Et inutile de dire qu'il n'y a pas de happy end ! A lire et à offrir de toute urgence (il est paru en poche)

     

    Les avis d'Actu-du-noir , d' Aifelle,  Alex Cathulu Moustafette Saxaoul

     

  • L'homme qui a vu l'homme. - Marin Ledun (Ombres noires, 2014)

    ledun.jpgIban, jeune reporter d'origine basque, travaille dans un journal de Bayonne où il couvre les dégâts de la tempête Klaus en 2009. Mais il est rapidement mis sur une autre affaire, celle d'un militant basque, Jokin, qui a disparu depuis trois semaines. Avec Eztia, la soeur de Jokin, il apprend que les disparitions, séquestrations et tortures sont nombreuses chez les militants basques et la police française ne fait jamais d'enquêtes approfondies. Cette disparition dure beaucoup plus longtemps que d'habitude et Iban, bien que démis de l'affaire, continue ses recherches. Menacé, blessé (par qui ?) il continue ses recherches et avec un de ses collègues journalistes il remonte la piste des "GAL", "groupes antiterroristes de libération", qui sont des groupes para-policiers et para-militaires espagnols ayant comme objectif la lutte contre ETA, principalement sur le territoire français. Comment lutter quand la hiérarchie politique et juridique est impliquée ?

    Ce polar est un véritable coup de poing et vaut tous les documentaire ! A travers l'enquête de ce journaliste, sont évoqués tous les aspects de la lutte de l'ETA. Ses luttes internes et sa stratégie ne sont pas occultées, mais c'est bien sûr le rôle de ces fameux "GAL" qui est pointé du doigt. "A qui profite le crime" demande toujours Iban...Qui bénéficie des traitements de faveur, des nominations favorables, qui sont ces spécialistes des affaires non résolues, où vont les valises de billet qui circulent ?.... Ce roman montre encore une fois, s'il en était besoin, la force du roman policier français contemporain et son rôle dans la connaissance des grands conflits actuels. A lire absolument ! (et je vois que son précédent livre "Les visages écrasés" sur le harcèlement au travail a obtenu de nombreux prix...)