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Que reste-t-il de nos lectures ? Sur l'air de "Que reste-t-il de nos amours"...

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Quand je vois la frénésie avec laquelle le plupart d'entre nous dévorons les livres, je me pose parfois la question de la finalité de toute cette voracité ! Oui, que reste-t-il de tout ce que nous lisons ? Est-ce seulement pour satisfaire un appétit exigeant ? Quelles traces toutes ces lectures laissent-elles chez nous ?

Nous avons tous fait l'expérience de livres dont nous avons complètement oublié la lecture, ou même dans le cas où l'on se souvient des titres, on est parfois bien incapable d'en dire plus de deux mots. Souvent ne reste qu'une impression générale, un détail, une vague intrigue. Reprenons la liste des livres chroniqués sur nos blogs et faisons l'expérience... Combien d'entre eux ont eu vraiment une importance pour nous. Un livre ce devrait être comme un voyage : pour Nicolas Bouvier, on ne fait pas un voyage, c'est lui qui nous fait ou qui nous défait. Quels livres nous ont réellement suffisamment marqués pour nous changer, nous faire évoluer ? Parfois on apprend avec les romans (car je parle essentiellement de romans), des précisions sur des pays, sur des cultures, des époques, des personnages, mais pour moi c'est quand même ce que l'on apprend sur l'âme humaine qui est le plus important !

Depuis très longtemps je note sur des répertoires tous les titres de livres que je lis.

Sur le premier qui va de 1984 à 1995, environ un quart ne me disent absolument rien et sans le carnet j'aurais mis ma main au feu que je ne les avais pas lus ! Pour un autre quart je peux dire un mot, pas plus ! (un pays, une ambiance..). Mais la moitié sont des auteurs que j'ai suivis par la suite, Paul Auster, Julian Barnes, Benacquista, Bowles, Biancotti, Castillo, Charyn, Chandler,... (pour ne parler que du début de l'alphabet).

Et sur le deuxième répertoire, que je tiens depuis 1996 (et qui est bientôt plein..), moins d'oubliés, pas seulement parce que c'est plus récent, mais parce que, j'allais dire "avec l'âge", je sélectionne davantage mes lectures. Moins de livres lus par habitude, moins de "séries de policiers", davantage de découvertes thématiques, par pays, par genre... Et les grands auteurs qui m'accompagnent et ne me déçoivent jamais, Auster bien sûr (l'ordre alpha...), Appelfeld maintenant (voilà une lecture qui restera !), Nicolas Bouvier, Philippe Claudel, Connelly pour les polars, Annie Ernaux, Jim Harrison, Mingarelli ....

Ces réflexions m'ont été inspirées par les "listes de livres lus" publiés sur de nombreux blogs et j'avais envie d'écrire quelques mots là-dessus. (je supprime ici un paragraphe qui a blessé certaines blogueuses alors que ce n'était pas du tout mon intention)

Et que cela ne vous empêche pas de lire un peu, beaucoup, et surtout PASSIONNEMENT :-)

 

Commentaires

  • Très intéressant ton billet. Justement, l'autre jour, je me demandais pourquoi je lisais. Et la réponse qui m'est venue est si complexe que j'ai pensé en faire un billet un jour, peut-être. La lecture du tien m'a amenée à une réflexion, c'est que pour ma part, j'ai du mal à passer d'un livre à l'autre. Lorsque qu'un livre m'a beaucoup plu, il me faut un temps de "récupération" avant de passer à autre chose. Ce temps me permet de prolonger l'atmosphère dans laquelle je me suis plongée le temps du roman et d'en faire en quelque sorte mon "deuil", c'est assez dur à expliquer. Par contre, lorsqu'un livre ne m'a pas transportée, là je peux passer de suite à autre chose.

  • Vaste question que tu poses là !
    Comme toi, il y a des livres que j'ai lus dont je serais incapable de dire deux mots. Mais je me dis que même ces livres-là nous servent à quelque chose : ils nous permettent d'affiner nos choix futurs, de mieux cerner ce qui nous convient. La preuve en est peut-être que tu te souviens mieux de tes dernières lectures (et pas seulement parce qu'elles sont plus récentes).
    Comparativement à d'autres, je ne suis pas un grand dévoreur de bouquins et quand l'un d'eux m'a bien marqué, il me faut une période de récupération, un sas de respiration, avant d'en entamer un autre.

  • @bladelor : c'est exactement ce que j'ai voulu exprimer, ce besoin "d'infuser" une lecture avant d'en commencer une autre et de ne pas "avaler" à toute vitesse :-)

  • @ InColdBlog : oui vaste question ;-)
    "Un sas de respiration", j'aime bien l'expression :-)

  • Un peu mélancolique ce billet, non ?
    Bon, je suis citée et un peu flattée mais je me demande si je ne dois pas plutôt froncer les sourcils pour ne pas me sentir pointer du doigt ... ??
    Mais tout va ! En fait, je parais une boulimique de la lecture, qui avale sans prendre le temps de souffler, avant de tout régurgiter. Mais non. En vrai, ça se passe différemment. J'ai plaisir à me plonger dans un nouvel univers, même si j'en quitte un qui m'a époustouflée. Je crois être dans une quête infernale, à vouloir retrouver quasi aussitôt une aussi belle envie, un aussi incroyable ahurissement.
    Mais je prends le temps. A ma façon. Je me rappelle le livre de Maylis de Kerangal 'dans les rapides', lu l'an dernier. J'ai été emportée par l'ensemble, qui s'est lu trop vite. Et je tenais à tout prix à renouer avec cette extase, alors j'ai pioché dans la collection naive, puis dans la bibliographie de l'auteur, mais ce n'était plus pareil.
    Alors j'ai replongé dans le livre et (bis repetita) ... :)
    Enfin je ne sais pas. C'est un état d'esprit aussi. Je m'extasie tout le temps, j'essaie de tirer toujours vers le haut et de positiver au maximum.
    Parfois aussi je me pose des questions et je doute. Egalement je consulte mes archives et je redécouvre quelques titres qui sont sortis de ma mémoire. Faut-il se morfondre pour autant ? Bah non. Je crois qu'il faut considérer la lecture comme un bonheur, un plaisir et un divertissement. Point à la ligne.
    Tant pis pour les livres qu'on loupe, pour ceux qu'on oublie. Et vive ceux qui nous renversent ! A ce jour, j'ai aimé beaucoup, beaucoup de livres. Cependant je reste reconnaissable jusqu'à la fin de mes jours (sic) d'être tombée dans Autant en emporte le vent et d'y avoir connu mes plus belles heures de lecture, à ne pas dormir, à rêver le jour, à sécher mes cours (oups) ...
    M'enfin ! ... Je recopie une phrase du dernier livre de Laurence Tardieu : « (...) j'ai compris que les livres étaient une des expressions les plus fortes, les plus troublantes et les plus vraies de la vie. »
    Et un autre petit bout extrait du dernier Pascal Garnier : « C'est bizarre, les livres, ça parle tout seul. »
    Tout simplement !!!! :))
    Faut pas se poser de questions, Cathe ! Faut juste lire, ou ne pas lire.

  • @ Clarabel : ah si il faut se poser des questions ;-)))

    Bien sûr tu es citée car justement je vois que l'on peut avoir des pratiques de lecture très différentes les uns et les autres, et c'est cette différence qui m'intéresse et dont j'avais envie de parler !

    J'aime beaucoup ton enthousiasme inaltérable et je suis contente que tu le développes dans ce commentaire :-)

    Quant à la mélancolie.... en effet la lecture c'est quand même une quête sans fin....

  • Ce que je trouve insupportable, finalement, c’est la modération. Je hais ce diktat que je trouve de plus en plus présent, aujourd’hui il faut tout faire « avec modération », pour pouvoir supposément en profiter un max : manger, boire, lire, dépenser… mais à vivre petit on se rétrécit l’âme.
    Tu termines fort justement ton billet, Cathe, par cet adverbe galvaudé, mais pourtant TELLEMENT important : passionnément.
    Vivons donc passionnément, quelle qu’en soit la forme choisie.

  • @ cuné : bien sûr, lisons ce que l'on veut, quand on veut, chacun à son rythme, mais surtout lisons passionnément :-)))

  • Il y a des familles de lecteurs et lectrices. Je crois que nous faisons parie toi et moi, Cathe de la même famille. Je me retrouve aussi dans ce que dit Bladelor. Il nous faut du temps pour chaque livre. Je n'ai pas la capacité de Cuné, Laure ou Clarabel d'enchainer. C'est impossible pour moi, et si je tente de le faire, je me sens oppressée. J'ai horreur des piles sur ma table de chevet, cela me stresse ! Mais bien évidémment je n'ai aucun jugement à émettre sur des pratiques différentes des miennes. Cela ne me gêne en rien. C'est un simple constat.
    Moi aussi je me pose des questions sur le pourquoi je lis et sur ce que j'en retire et c'est bien de s'en poser je trouve, j'aime me poser de temps à autre pour réfléchir à ce que je fais et pourquoi je le fais. La lecture m'apporte énormément de choses et plus encore depuis que je peux en parler (comité de lecture et blog). Cela fait partie de ma vie.
    Très intéressant ton article Catne !

  • ((( fichtre ! me suis pas relue et je voulais bien sûr écrire 'reconnaissante' au roman de M. Mitchell, pas l'autre faute de frappe incompréhensible ! mea culpa ! ! )))

    En fait, moi il m'arrive plus souvent de me poser la question : mais pourquoi je parle de mes lectures, et non pas pourquoi je lis, et pourquoi avec cette frénésie (qui varie, selon mon état d'esprit ! ze suis humaine aussi !!!). ;)

    Sans quoi, tant qu'il y a du plaisir ... blablabla.

  • @ sylire : tu as raison, il y a des familles de lecteurs et on doit faire partie de la même famille :-) D'ailleurs c'est ton post sur ta liste de livres lus qui m'avait fait penser à tout ça ;-)))

  • Bravo pour tes carnets ! J'aurais bien aimé en avoir fait autant... Mes lectures d'avant-blog sont un vague souvenir qui s'efface chaque jour davantage !!! ;-)

  • Je me dis souvent :"j'ai lu ce livre mais je ne sais plus de quoi il parle"... Et ça m'énerve ! Mais finalement, l'important, c'est peut être de passer des bons moments en lisant, de s'évader, de se distraire... et de temps en temps de retenir des choses....
    Les cinéphiles ne sont-ils pas confrontés au même problème que les lecteurs? Le problème de la mémoire est universel. Je crois que même si je lisais peu, j'oublierais beaucoup !

  • @ Tamara : j'ai commencé à tout noter sur un carnet quand j'ai commencé à travailler en bibliothèque car les lecteurs demandent toujours des idées de lecture (et à brûle-pourpoint je ne me souviens jamais de rien ;-)) )

  • @ saxaoul : tu as raison, pour les films c'est encore pire !!!! Je m'en souviens encore moins :-(

  • Peu importe pourquoi, comment on lit , ce qu'il en reste n'est pas forcément mesurable à l'aune de la mémoire "consciente"mais les livres nous façonnent autant que les rencontres, les échanges virtuels ou pas, non ?

  • Je rejoins ce qu'a dit Saxaoul. Le plus important n'est pas ce qu'on retient d'un livre mais le plaisir qu'il nous a apporté. Je note mes lectures depuis 1999. Je ne me souviens pas de toutes mes lectures mais, en général, à la lecture des titres; je me souviens si cela m'a plu ou non.

  • Tout d'abord, merci Cathe, de me citer : je suis sincèrement flattée ! En même temps, un peu gênée. Je ne suis pas sûre de mériter les compliments que tu me fais, en tout cas, merci pour "la fraicheur de lecture", je n'y suis pour rien ! et un peu gênée aussi, par quelques commentaires, parce que j'ai le sentiment qu'il faut toujours qu'on se justifie. Oui je travaille à temps plein, oui j'ai 3 enfants de moins de 14 ans, et oui je lis plus de 100 livres par an. Et alors ? Mon élu à la culture travaille à temps plein, a de grands enfants, mais lit plus de 300 livres par an, et intervient dans des revues littéraires à toute petite diffusion. Et alors ? On n'est pas normaux ? Faut nous enfermer ? On fait du mal à qui ? Et quelle importance qu'on ait un emploi ou non, en rapport avec le nombre de livres lus? Est-ce qu'on va demander à ceux qui passent leur week-end à la pêche pourquoi ils pêchent ?
    J'ai commencé mes petits carnets en 1986, j'avais 14 ans. Sans doute le moment où j'ai vraiment réalisé l'importance des livres dans ma vie. Je lis parce que j'en ai envie, parce que j'aime ça, parce que je ne regarde pas la télé, parce que je ne suis pas spécialement fêtarde et que dans ma campagne c'est un peu limité, je lis parce qu'en changeant de ville tous les 3 ans pour suivre mon coinjoint, les livres sont les seules relations qui me sont toujours resté fidèles.
    Qu'est-ce que je garde de mes lectures ? Souvent pas grand-chose, un titre, un auteur dans un carnet, un souvenir diffus, et pour les livres qui m'ont marquée, une affection très importante, parce que ces titres m'ont accompagnée à un moment de ma vie, ont eu une résonance particulière, m'ont aidée à avancer.
    Un besoin d'infuser, de me reposer entre deux lectures ? On est de mauvais lecteurs si on ne laisse pas infuser ? quel est le temps règlementaire de la digestion ? Il y a des livres qui m'ont tellement marquée que oui, j'ai eu du mal à commencer autre chose, oui, les nouveaux m'ont semblé fades juste après, mais voilà, ça passe, et les livres si frappants gardent une place particulière dans mon coeur, les seuls dont je me souvienne vraiment.
    Le métier de bibliothécaire est un métier frustrant : tout à portée de main, et si peu de temps pour lire... (tu es bien placée pour savoir qu'on n'a pas le temps de lire au travail, donc non, nous ne sommes pas payées à lire !) Je crois que l'insurmontable, c'est cette envie de toujours plus face aux tentations qui nous entourent... Mais on comprend vite que ce n'est pas possible, alors on se contente de notre rythme propre, et c'est tout... Et chacun est différent, pourquoi culpabiliser, dans un sens ou dans l'autre ?
    Les quantités de livres lus ont-elles réellement une importance ?
    Je garde juste dans mon coeur quelques auteurs irremplaçables, le reste n'a pas vraiment d'importance.
    Excuse-moi pour ce message spontané, rapide, le contenu du four se rappelle à mes narines et une voix à côté me demande "quand est-ce qu'on maaaaaannnge ?"

  • @LAURE : il ne s'agit pas d'avoir à se justifier, me semble-t'il, nous échangeons ici sur nos pratiques de lecture. Entre blogueurs, je ne crois pas que l'on se juge ainsi.

  • @ Laure : tu sais comme j'aime ton blog et tout ce que tu y écris. Comme l'a dit justement Sylire, j'aime, nous aimons, échanger sur nos différentes pratiques de lecture et j'ai de l'admiration pour les grandes lectrices comme toi qui défendent avec passion la littérature française contemporaine. J'apprécie d'ailleurs ta longue tirade spontanée.

    Bien sûr que tout le monde n'est pas obligé de laisser "infuser" ses lectures entre deux, bien sûr que personne n'a à se justifier de lire au lieu de faire.... le ménage, le repassage ;-))))

    Mais justement la manière dont les gens lisent, pourquoi, comment, m'intéresse toujours et c'est un sujet que j'aborde souvent avec des proches qui lisent. Voilà pourquoi j'ai eu envie de parler de ma pratique personnelle.

    Et bien sûr je suis à l'écoute de toutes les autres pratiques. Si cela n'avait pas été le cas, j'aurais fermé les commentaires :-)))

  • @ cathulu : d'accord avec toi. Mais quand même quand on voit que l'on a toutes les deux tout oublié du polar scandinave dont parle Gachucha aujourd'hui, je me demande quand même si je n'ai pas perdu mon temps avec cette lecture "jetable" ! Quand je pense que je n'ai pas lu Faulkner et que je passe deux heures à lire un polar que j'oublie aussitôt ;-))))

  • @ naina : oui, des fois c'est juste un plaisir immédiat, d'autres fois c'est un plaisir qui dure :-)

  • Une jolie réflexion sur la lecture...
    On me demande souvent pourquoi je lis. On me regarde bizarement quand je dis que j'ai toujours un livre et un carnet dans mon sac. On me demande aussi comment je trouve le temps de lire. Que répondre ?
    Lire pour moi est un plaisir, un besoin vital... J'étais enfant unique avec des parents très occupés et peu d'amies... Je passais mon temps à lire, à m'évader, à rêver et à construire mon propre univers. Lire c'est comme respirer... Parfois, je regrette de devoir dormir parce que je n'ai pas envie de quitter le livre...
    Je ne note mes livres que depuis 2004... Certains titres ne me disent plus rien. Certains par contre restent vivants en moi et je les défend...
    Mais mon compagnon n'est pas toujours très heureux de mon besoin de lecture :( Je le comprend...

  • @ LaurenceV : moi aussi je suis fille unique et, comme toi, les livres ont été mes compagnons depuis aussi longtemps que je me souvienne :-)

  • J'aime cette évasion que me procure la lecture et quand un livre m'a marquée, touchée en plein coeur, je ne peux m'en séparer et je note sur un carnet ces passages pour les relire, m'en repaître...Je ne me suis jamais posé la question, pourquoi je lisais, c'est peut-être que tout simplement, j'aime les mots, l'écriture.
    J'arrive trop tard pour le paragraphe effacé, mais en ce qui concerne les pratiques de lectures, cela dépend, j'aime prendre mon temps, mais enchaîner ne me dérange pas non plus, car, même en lisant un autre livre, cela ne m'empêche pas de repenser au précédent qui continue, dans ma tête, son petit bonhomme de chemin... ;-)

  • @ florinette : on voit que tu approfondis tes lectures avec le messages sur l'auteur et l'éditeur, c'est toujours intéressant :-)

  • Merci beaucoup Cathe, j'avais envie de le faire, comme une sorte de remerciement, car, sans eux, on ne vivrait pas ces moments de pur bonheur ! :-)

  • Tu te laches Cathe !!! Quel post ! didiou...

    Les réactions sont intressantes aussi : d'ailleurs à ce propos, pas du tout mais pas du tout d'acccord avec Clarabel... "Faut pas se poser de questions, Cathe ! Faut juste lire, ou ne pas lire."

    Je n'ai pas de réflexions intéressantes à apporter à ces propos sauf que les gens qui lisent, souvent, gardent leur tête plus longtemps... et ça, ça m'interpelle...

  • Je veux ajouter quelque chose sur ma pratique de lecture : il m'arrive de lire plusieurs livres à la fois. En effet, j'ai remarqué que je n'avais pas toujours la même capacité de me fondre dans un livre. Ma lecture dépend beaucoup de mon état d'esprit.

  • @ philippe : alors toi tu vas la garder longtemps, ta tête, avec tout ce que tu lis ;-)

    @ naina : alors là je t'admire parce que je suis incapable de lire plusieurs livres à la fois !! Mon mari lui aussi lit facilement un roman, un essai et une biographie en même temps, selon le moment !!! Pour moi c'est inconcevable ;-))

  • ( ... euh Philippe, si j'invite Cathe à ne pas se poser des questions, c'est parce que je me mettais un peu à sa place, dans le sens où quand je commence à cogiter ça part dans tous les sens et ça me mine profondément ! ... Pas contre, se poser des questions pour avancer, comme ce billet de Cathe, c'est ok ! Mais c'est juste que je trouvais sa réflexion un peu tristounette, et je m'imaginais une Cathe dans le creux de la vague. Vala tout ! ) :))

    PS Cathe : tu sais ce que je penses du paragraphe supprimé ? c'est pas bien du tout ! ;)

  • @ clarabel : ben moi je trouve que c'est mieux ;-)))

  • Que reste-t-il de nos lectures ?
    Je rejoins cathulu pour dire qu'elles nous aident à nous construire comme tout le reste :voyages, rencontres, famille, art...
    Je sais que pour moi la lecture a longtemps été une fuite pour oublier le réel, j'enchainais livre sur livre et pourtant il me semble que je me souviens de toutes ces lectures parce que je les vivais avec beaucoup d'intensité comme une véritable aventure. Je n'ai qu'à "feuileter des yeux" les titres de ma bibliothèque (à l'époque je n'avais pas de carnet de lecture) pour que tous les souvenirs me reviennent : personnages, décors, émotions...
    Maintenant, je cherche du sens alors je prends plus de temps pour digérer mes lectures, mais j'aime bien lire de temps en temps des choses très légères même si je sais que je vais les oublier très vite, du moment que j'y prends du plaisir, quelle importance ?

  • les plats ordinaires donne tencore plus de relief aux palts succulents, je pense qu'il en est de même pour les livres! :)

  • @ papillon : j'aime beaucoup ton commentaire. Et il n'est pas si loin du mien ;-)

    @ cathulu : la métaphore culinaire est tout à fait adaptée :-)

  • Très beau billet. Je me pose souvent cette question, sur la lecture ou sur l'aquarelle, que je pratique également pour le plaisr. Je me dis à quoi bon passer tout ce temps à lire ou peindre alors que finalement ca ne me "rapporte" rien... de concret?
    Justement pour cela, pour le plaisir de ce rien. faire quelque chose sans but, sans visée. Juste pour moi, parceque ca me plait de ressentir les milles émotions des personnages de mes romans (quand j'écris aussi) pour la satisfaction de voir la couleur glisser sur le papier s'entreméler avec une autre encore humide. Parceque tout ne peut et ne doit pas être rationnel. Ce serait trop triste!

  • @ la nymphette : pour le plaisir je suis bien sûr d'accord. Ce qui m'interrogeait c'était ce qu'il m'en restait après ;-))) Des fois rien, des fois un peu, des fois beaucoup :-)))

  • Ton billet est très intéressant, Cathe !!!

    Pour ma part, je suis une boulimique de lectures. Il m'arrive très rarement de faire des pauses entre des livres, il faut que j'enchaîne. Une impression de perdre mon temps sinon... Parfois, je me dis que ce n'est pas raisonnable. Surtout quand je me rends compte tous ces livres que j'ai oubliés... Les livres qui comptent, j'en ai. Mais pour moi, la lecture, c'est surtout dans l'instant. Un livre va m'apporter beaucoup de choses pendant sa lecture et puis ensuite, je vais l'oublier. Mais ce n'est pas grave, car ce qui compte, c'est le moment de la lecture pour moi. Et peut-être est-ce aussi pour ça que je relis très peu de livres.

    Mais peut-être qu'avec l'âge... ;-)

  • @ Caro[line] : oui tu verras quand tu auras notre âge ;-)))))
    Et le plaisir en effet peut être immédiat ou peut durer... C'est un peu comme l'amour la lecture.... Tiens ce serait à creuser comme métaphore :-)

  • C'est un beua billet que voilà, et de beaux commentaires! C'est vrai que parfois, à enchainer deux romans, je me demande ce que je fais là! Et je me demande ce qui me pousse à lire autant et si vite! Et puis ça me passe avant de me revenir!
    Je crois que tout est question de moment, d'envie, de besoin. Et que même la littérature "jettable", quand elle nous a amené quelque chose sur le moment, du plaisir ou de l'évasion, ou l'oubli recherché, a son intérêt! Rien de plus naturel que l'oubli! Il faut faire de la place! Et il reste toujours des auteurs, des titres qui ont eu plus d'importance que les autres.
    C'est amusant parce que j'ai un usager de la bibliothèque où je travaille qui m'a demandé si pour moi, lire c'était vivre. D'une certaine manière oui! Parce que le plaisir et l'évasion! Enfin bon, je divague un peu!! Et j'arrête là avant de tartiner des lignes et des lignes!

  • @ chiffonnette : je vois que tu te poses les mêmes questions que moi :-) Et bien sûr il n'y a pas de réponses ;-))) Mais j'aime bien le "rien de plus natuel que l'oubli" :-)

  • Bonsoir Cathe,
    J'ai lu ton article avec plaisir.
    Ce que l'on retient des livres est bien curieux. Avec le temps, certaines lectures s'effacent et d'autres non.
    Même des lectures "coup de coeur" peuvent se dissiper alors que des livres anodins continuent leur chemin dans notre tête, à notre insu.
    Savoir pourquoi on lit est compliqué !
    Je sais simplement que pour ma part lire me nourrit, m'apprend des vies possibles, l'humanité. Lire ouvre au monde, c'est certain, et c'est déjà beaucoup.
    Je n'aime pas "compter" mes lectures. Mon plaisir est de découvrir de belles écritures, de belles histoires, et de me faire surprendre, toujours.
    Bonne soirée !!

  • Ouf ! Quelle leçon de chose...

    Bon, et bien ça me donne envie d'ajouter ma pierre à l'édifice.

    JE N'AIME PAS LIRE !!!

    Suis-je fou ? Oh ! oui sûrement ! D'ailleurs c'est pour cela que je lis si peu. J'ai l'impression de perdre mon temps. Je pourrais faire tant d'autres choses : manger, faire l'amour, marcher (ah ! marcher ! rien ne vaut marcher, pas même le plus beau livre), parler, voir, entendre, sentir...
    Chaque fois que je lis je rentre dans ma bulle. En ce moment je lis dans les transports en commun (bus, métro, tramway), j'ai une heure le matin, autant le soir et j'avale des livres et les journaux gratuits, c'est infernal, j'en oublie de regarder mes voisins, le paysage, les bouchons (il y en par ici, c'est incroyable). Je suis plongé dans une bulle intime, fermée, où n'existe plus que les mots, les phrases, les images qui défilent devant mes yeux, et mon esprit qui vagabonde, saute, court, vole dans tous les sens, gravit des montagnes, traverse des océans, gouverne des pays entiers, rencontre des personnages passionnants (ça y est, je l'ai casé le mot, celui qu'il ne fallait surtout pas oublier...). Mon esprit qui s'échauffe, se faufile entre les vies des passants et des autres voyageurs sans les voir et moi dans tout ça : je souffre. Oui, je souffre de ne pouvoir écrire moi-même ma vie dans un livre, être moi-même le personnage principal de mes lectures, je souffre de ne pouvoir contredire Francis Fukuyama, siroter un génépi avec Bertrand Russel, m'assoir sur le sofa avec Sophie et contempler ce cadavre en décomposition, souffler dans ma trompette dans le café de cette vraiment - très - ravissante tenancière, devant mes amis de la fanfare... J'aurais tant aimé trouver le dernier Dodo assis sur mon dromadaire. Je suis atteint de formication chaque fois que je prend un livre en main, c'est comme si je revêtais une cuculle et me soustrayait du monde vivant pour me retrouver dans celui de l'esprit.
    Non, croyez-moi, il existe tant d'autres choses bien plus passionnante que de perdre son temps avec un livre. Si vous saviez tout ce que j'ai fait dans ma jeunesse. J'ai construit un pont sur la rivière Kwaï ; je suis tombé en amour avec Chloé, "debout dans la sacristoche, [nous recevions] des poignées de main et des injures pour [nous] porter bonheur", "Alise et Chick, Isis et Nicolas, recevaient aussi des poignées de main" ; j'ai dormi dans un "trou de verdure où chante une rivière", près d'un "soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu"...
    J'ai cueilli le Lotus Bleu, porté le Bouclier Averne, et j'ai une marque jaune sur le coeur. Ah ! si vous saviez tout ce qu'il y a à faire hors les livres, mais vous les lâcheriez tout de suites et fonceriez tremper vos petons dans les rivières vertes et silencieuses du royaume de Kensuké. Mes amis se nomment Schlemiel, Nasr Eddin, Ignace et je les aime tous.

    Vivez, que diable, ne vous laissez pas obscurcir par les livres. Ces objets sont dangereux, nombres de gens intelligents l'ont bien compris :ils ont inventé les autodafé, la censure, les fatwas... bénissez les !!! C'est pour votre bien, ils vous protègent !

    Qu'allez-vous donc chercher dans les livres ?

    - du plaisir ?
    - de la connaissance ?
    - du sens ?

    Fichtre ! Diable ! Qu'est-ce donc que cela ?

    Non, ce qu'il vous faut c'est de la luxure, de la gourmandise, de la paresse. Quoi, vous n'avez pas envie ? Quel orgueil ! Vous allez me mettre en colère avec votre avarice.

    JE HAIS LES LIVRES... de statistiques, ceux qui comptent, organisent, gèrent, ordonnent, toisent, classent, évaluent, prévoient, envisagent, listent et oublient de nous dire pourquoi il faut les lire ces maudits livres...

    JE N'AIME PAS LIRE... ces livres là !!!

    Je préfère boire mon génépi et cueillir des argouses...

    P.S. : j'ai aussi horreur des blogs, on trouve de ces atrocités dans certains...

  • @ Jean-François : tu pourras dire que tu m'a rire dès le matin (bah oui, je me lève tard le samedi ...).
    Et.... tu la publies quand, ta nouvelle ? ;-)))
    Mais tu n'as pas tort de poser la question de lire ou/et de vivre surtout. Comme le lecteur de Chiffonnette qui lui demandait si lire c'est vivre, ou si vivre c'est lire !

  • @ antigone : j'aime beaucoup quand tu dis "Même des lectures "coup de coeur" peuvent se dissiper alors que des livres anodins continuent leur chemin dans notre tête, à notre insu". C'est tout à fait vrai !

  • Bonjour Cathe, bonjour a tous ceux qui ont deja longuement repondu sur ce topic PASSIONANT !

    Je debarque sur ce blog qui a largement retenu mon attention et mon appetit de lectrice se reveille en trouvant tous ces coups de coeur litteraires qu il me reste a decouvrir...! Chouette ! Mon profil est celui d une lectrice assidue, compulsive, boulimique si le livre est vraiment bon...J ai moi aussi un carnet de livres preferes puisque ma memoire ne tient pas les annees et cela m a souvent permis de partager avec mon entourage les bouquins que j avais notes. La seection est toutefois tres severe et je n y inscris que ceux qui m ont vraiment plu...Je fais partie d un cercle litteraire amateur sur ma ville, ou nous elisons chaque annee le meilleur roman sur une selection libraires des nouveautes parues en septembre; j ai cree aussi une association benevole de partage de coups de coeur avec lectures d extraits dans le cadre d une bibliotheque, qui a super bien marche et que j ai du arreter en partant a l etranger. La bas j ai pu rejoindre plusieurs groupe de bibliotheque tournante tres conviviaux. Je finis cette longue presentation en disant juste que lire est un plaisir pur, et que partager ce qu on lit est au moins aussi divertissant et constructif. Lire me permet de decrocher du quotidien, de me detendre, de rentrer dans ces mondes paralleles, d enrichir mon imaginaire personnel, de voyager et evidemment d apprendre... Et meme si, c est vrai, je ne retiens pas longtemps le livre lu, j aime l atmosphere, le climat, le style et, au-dela de l histoire, c est ce que je retiens souvent d un voyage litteraire reussi...
    Lire est enfin une grande source d inspiration pour mes propres ecrits, je me laisse traverser, embarquer, toucher, je lis en empathie totale et il n est pas rare que mes textes surgissent lors de lectures particulierement fortes. Mes auteurs favoris sont Alice Ferney, pour sa subtilite et sa sensibilite dans les caracteres et situations de ses personnages, Somerset Maugham et W.Wilkie Collins car la litterature britannique est un bijou croustillant, Maxence Fermine pour la poesie fantasmagorique, John Irving, une initiation nouvelle a chaque fois, Dostoievski, pour la psychologie et les etats d ame, Alison Lurie, une anglaise contemporaine cette fois...Mais bon, au risque de vous lasser, je m arrete pour cette fois ! Rendez moi visite sur mon blog, j ai mis le votre dans mes liens favoris,
    a bientot,
    Claire
    http://chacun-son-truc.over-blog.com/

  • @ claire : merci pour ton message qui m'a permis de découvrir ton blog et qui enrichit tous ces commentaires bien plus intéressants que mon billet de départ ;-)
    Et je vois que, comme beaucoup d'entre nous, tu es une lectrice "assidue, compulsive, boulimique" ;-)

  • Comme toi, j'ai un carnet dans lequel je note mes lectures (moi j'ai commencé en 2004, j'ai encore de la place!). Ca me permet de savoir ce que j'ai lu, quand et mon blog affine tout cela.
    Comme tout le monde, certains livres ne m'ont pas marquée, c'est normal, il n'y a pas de remords/regrets ou autres à avoir.
    Malgré le fait que je lise pas mal, certains livres se détachent nettement des autres; ce n'est donc pas cette "boulimie" de lecture qui m'empêche de me souvenir de certains ouvrages, mais bien le fait que je n'ai pas accroché.
    Continue sur ta lancée, en sélectionnant davantage, comme nous tous.

  • @ sophie : ah, heureusement qu'il y a les "petits carnets" :-)

  • Merci Cathe de nous rappeler que certaines lectures ne nous laissent pas un souvenir impérissable. C'est un peu la loi de la jungle de l'édition, avec tous ces livres qui paraissent régulièrement, que l'on lit - parfois sans enthousiasme - et que l'on oublie à peine la dernière page finie. Certains auteurs nous marquent plus que d'autres, peut-être en raison de leur style bien personnel, ou des sujets traités auxquels nous sommes sensibles. Personnellement, il m'arrive de devoir lire deux fois certains livres pour me les remémorer ; d'autres que je ne touche plus jamais ... parce qu'ils ne m'ont pas du tout inspirée. Et puis, il y a la magie des "petits carnets" dans lesquels on consigne tout ce qui nous marque en tant que lecteur assidu, compulsif, maniaque, obséssionnel ... Que ferait-on sans ces objets indispensables ??? Je vous le demande o)))

  • @ nanne : je crois qu'on est d'accord sur l'essentiel :-)

  • Ton billet m'avait échappé en janvier... Il faut dire que depuis un moment, je papillonne sur les blogs ici et là...
    J'aime ton billet. Parce qu'il parle de tout ce que je remet en question en ce moment. Du plaisir qui en vient peu à peu à m'échapper...
    Tu met en mots ce que je tente de m'expliquer moi-même... Merci de me l'avoir signalé!

  • @ Allie : on a tous besoin de faire le point au bout de quelque temps ...

  • Je trouve la réflexion très pertinente et le questionnement essentiel, précisément. Je lis ces lignes ce jour. Je ne sais donc pas ce qui a pu blesser. Il est très difficile - mais cela existe, bien sûr - d'être un "gros" et un "grand" lecteur. Très rares sont ces êtres exceptionnels. D'ailleurs, j'irai plus loin en disant que les véritables lecteurs sont une espèce menacée. J'ai une perception peut-être élitiste du lecteur, mais un lecteur, c'est pour moi quelqu'un qui sait déchiffrer le latent d'un texte et qui choisit ses lectures avec exigence, selon des critères d'excellence. Reste à définir ce qu'est l'excellence... Cela s'accorde, au final, assez mal avec la quantité ou le volume, parce que les livres géniaux ne sont pas légion. Proust, Céline ou Shakespeare n'ont pas fait beaucoup d'émules ou de petits. Plutôt que de livres, je préfère parler de "textes". Ne pas confondre volupté de la lecture et l'acte, plus solennel, du "lire". Les deux peuvent se rejoindre ; les deux sont nécessaires au lecteur véritable. Ce n'est qu'un avis d'une passante.
    Et c'est une grosse lectrice qui écrit ces mots.

  • @ hollyG : merci pour ces lignes qui expriment très bien ce que je ressens

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