J'ai fait durer le plaisir autant que je le pouvais, mais bon, il faut bien terminer ! J'ai donc lu aujourd'hui le 18ème et dernier volume de Monster ! Et voilà qui me réconcilie avec les mangas que j'avais pour l'instant moyennement appréciés, il faut dire qu'à part bien sûr Taniguchi, je n'avais lu que des histoires d'adolescents. Avec Monster, on est un niveau au-dessus.
Le contexte historique tout d'abord. L'histoire commence en 1986 en Allemagne, avant la chute du Mur de Berlin. Puis dix ans plus tard, en Allemagne puis à Prague.
Les personnages ensuite. Le héros, Kenzo Tenma, est un brillant neuro-chirurgien qui travaille à l'Hôpital de Düsseldorf. Apprécié par le directeur, fiancée avec sa fille, il est promis à un bel avenir. Pourtant, quand il ch
oisit de soigner en urgence un jeune garçon blessé plutôt que le Maire de la ville ("Chaque vie a-t-elle la même valeur ?"), il ne sait pas qu'il a sauvé la vie de Johann qui deviendra un terrible tueur en série. Accusé des premiers meurtres, Tenma devra quitter son travail, fuir et essayer de retrouver Johann. La soeur jumelle de Johann, Nina, cherche elle aussi à le retrouver. Runge, un commissaire brillant et obstiné, persuadé de la culpabilité de Tenma, va tenter de le retrouver et de l'inculper. Une multitude de personnages secondaires vont accompagner plus ou moins longtemps Tenma et Nina pendant deux longues années de poursuite.
L'action démarre très vite, en effet tous ces éléments nous sont donnés dès le premier volume, et les autres épisodes se succèdent avec bien sûr énormément de péripéties. Le suspense est vraiment bien ménagé et nous tient en haleine tout au long des 18 volumes.
L'auteur a su créer une atmosphère très particulière avec des personnages attachants dans une Allemagne à pein
e remise de la réunification. Dans Monster, on trouve certes de l'aventure et du suspense mais aussi de l'intolérance, de la corruption et la vision de l'Europe par un Japonais !
Urasawa a déjà vendu plus de 100 millions de livres dans le monde (impressionnant, non?). Après Monster, il a écrit deux autres séries, dont une qui est traduite en français ("20th Century's Boy") et qui est, parait-il aussi réussie que celle-ci.
et j'étais vraiment contente de l'entendre parler de ses autres livres, beaucoup plus sulfureux visiblement, notamment "Carnets d'une soumise de province". Bien que publié dans la collection Blanche de Gallimard, il a fait scandale à sa parution il y a quelques années. Caroline Lamarche a d'ailleurs évoqué Pauline Réage à propos de ce livre et du thème de la domination.
"Les plumes du coq" fait partie des romans autobiographiques de Conrad Detrez, auteur belge né en 1937, dont la vie a largement inspiré l'oeuvre. Elevé dans de sévères institutions religieuses, il envisage de devenir prêtre et entreprend des études au grand séminaire de Liège. Epris de liberté, il le quitte pour partir en Amérique du Sud où il découvre à la fois les grands combats politiques et l'homosexualité. Il partira ensuite enseigner en Algérie puis soutenir la Révolution des Oeillets au Portugal avant d'être nommé attaché culturel à l'ambassade de France à Managua. Il est mort du sida en 1985. Son oeuvre sera le résultat de ce mélange détonnant, notamment "L'herbe à brûler" qui relate sa vie et qui recevra le Prix Renaudot en 1978.
Panaït Istrati est surtout connu pour avoir écrit "Kyra Kiralina" et la suite, mais toutes ses oeuvres sont intéressantes.