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  • Modeste participation au challenge Proust...

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    J'avais prévu de relire au moins un volume de La Recherche cet été pour participer à ce challenge, mais je me suis immergée dans plusieurs récits de voyage et j'ai enchaîné les livres de Sylvain Tesson au lieu de ceux de Marcel... Pas pareil direz-vous, mais les deux procurent du plaisir ;-)

    Je m'interrogeais aussi sur la teneur d'un billet sur une œuvre telle que celle de Proust. Comment être originale et modeste pour parler d'un des chefs d’œuvre de la littérature... J'aime beaucoup le billet de Keisha qui correspond à la manière dont je relis des passages de La Recherche : tiens je n'avais pas remarqué ces détails, et cette description j'avais oublié que c'était aussi beau, et ce passage sur les Verdurin qui me fait toujours rire, et là il bouscule la chronologie,... Car Proust c'est souvent drôle, et on découvre des pépites d'humour à chaque lecture...

    Pour cette modeste participation, je vais "recycler" un petit billet que j'avais fait avant ce blog sur mon ancien site il y a une dizaine d'années, juste pour le plaisir et pour donner quelques pistes ;-)

     

     Clés pour ne pas avoir peur de découvrir Marcel Proust





     Lire Proust doit être un plaisir, un régal même, et pas une corvée.

    Pour cela quelques pistes :

    1) Faire connaissance avec les personnages en regardant "Un amour de Swann" de Schlöndorff. Avantage : on sait qui est qui. Inconvénient (mais en est-ce vraiment un ? ) : on imaginera toute sa vie Odette sous les traits d’Ornella Muti.



    2) S’imprégner de l’atmosphère réellement proustienne en regardant "Le temps retrouvé" de Raoul Ruiz, superbe évocation de l’imaginaire proustien et du processus de va-et-vient présent-passé-présent, littérature-vie réelle-littérature.





    3) Etre sensible à l’humour dans la Recherche, omniprésent, fin, moqueur,….



    4) Aller visiter la maison de tante Léonie à Illiers-Combray (de préférence avec Anne Borrel comme conférencière)



    5) Aller visiter "sa" chambre au 102 bd Haussmann. L’appartement a toujours le même agencement (bien qu’un banque y soit installée) et la chambre (avec le liège) a été restaurée. Emotion garantie (je viens de vérifier et il n'est plus possible désormais de faire cette visite.... Reste le "fac-similé" de sa chambre au musée Carnavalet)

    Bon voyage ;-)

     

  • L'axe du loup : de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du goulag. - Sylvain Tesson. - Pocket, 2006

    axe.jpg(billet rédigé avant son accident de la semaine dernière)

    Sylvain Tesson, passionné par le récit de Slavomir Rawicz A marche forcée, refait le long voyage des évadés du Goulag, de la Sibérie à l'Inde. Six mille km qu'il parcourt en majorité à pied et pour une petite partie à cheval et à vélo. Il découvre le lac Baïkal, la taïga, la steppe mongol, le désert de Gobi. Même si l'exploit sportif est bien là, il profite aussi complètement des magnificences de la nature. Et, contrairement aux évadés, il peut se montrer au grand jour et il découvre l'hospitalité légendaire des Russes, surtout quand on est français ! Bien sûr il faut aimer la vodka (pas de problème pour Tesson !) et accepter d'en boire de grandes quantités et à n'importe quel moment de la journée (au petit déjeuner par exemple). Mais la beauté des paysages et les rencontres humaines sont prétexte à des descriptions pleines de lyrisme et de poésie.

    Tesson précise dès le début qu'il ne fait pas ce voyage pour vérifier si cette aventure est possible ou pas. D'abord parce qu'il n'est pas dans les mêmes conditions. En effet même s'il fait à pied des milliers de km, il emporte quand même de l'eau pour la traversée du désert de Gobi et il ne se sent pas obligé de manger du serpent ! Il veut avant tout rendre hommage à tous ceux qui ont fui un régime totalitaire et qui ont marché au péril de leur vie pour un seul but, la liberté.

    Jusqu’à maintenant j'étais un peu agacée par la sur-médiatisation de Sylvain Tesson, son ego démesuré et son  narcissisme. Je dois faire mon coming-out : d'accord le personnage est parfois agaçant mais l'écrivain fait tout pardonner ! Les voyageurs c'est bien, mais les écrivains-voyageurs c'est mieux, et Tesson est aussi un écrivain. Le talent qu'il déploie pour décrire la nature ; le lyrisme, la poésie dont il fait preuve pour nous faire voir, ressentir, toucher presque ce qu'il a autour de lui m'a séduite et je vais faire un petit bout de chemin (c'est le cas de le dire) avec ses livres !

    Toujours le billet de Keisha

     

  • A marche forcée : à pied du Cercle polaire à l'Himalaya 1941-1942. - Slavomir Rawicz. - Phebus, 2002

    a marche forcée.jpgEn 1940 Slavomir Rawicz, soldat polonais, est condamné à 25 ans de travaux forcés en Sibérie. Après plusieurs semaines d'un terrible voyage en train dans des conditions indescriptibles, puis à pied dans la neige, il arrive dans le nord de la Sibérie où il construit un camp avec plusieurs milliers de camarades. Plutôt qu'attendre soit la mort, soit 25 ans, il décide de s'évader avec six camarades avec comme cap l'Inde. Sans carte, sans boussole, sans vêtements autres que ceux qu'ils portent, et avec des vivres pour quelques jours, ils vont traverser la Sibérie, les bords du lac Baïkal, la Mongolie et son terrible désert de Gobi, un peu de la Chine, l'Himalaya et le Tibet. Leur principale peur : se faire prendre et devoir retourner au camp. Donc ces milliers de km qui vont durer presque deux ans vont être faits en évitant toute rencontre et donc sans aucune aide. Leur groupe est constitué d'hommes costauds mais complètement différents (polonais, russe, américain,..) et il faudra aussi apprendre à vivre ensemble, à prendre des décisions, à s'encourager quand il n'y a plus d'espoir, et aussi à surmonter les drames.

    On dévore ce récit comme un thriller et on vit avec ces hommes cette incroyable aventure ! Ou comment le désir de vivre permet d'aller bien au-delà des capacités humaines habituelles !

    Certes la véracité de ce récit a été mise en cause, certains oublis ou certaines incohérences ayant été pointés (traverser le désert de Gobi sans eau ni nourriture par exemple). Dans mon prochain billet je chroniquerai le livre de Sylvain Tesson L'axe du loup - de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du Goulag et celui-ci pense que ce récit, écrit plus de dix ans après les faits, et sans aucune notes écrites, doit être vrai. Il veut le croire et je veux aussi le croire !

    (edit du 22/08 à 19h : je vois à l'instant que Tesson vient de faire une chute et qu'il est dans le coma.....)

    A noter que mes collègues m'ont tout de suite parlé du film qui en avait été récemment tiré, Les chemins de la liberté. Je ne l'ai pas encore vu mais je l'ai réservé à la médiathèque. J'ai visionné la bande-annonce et c'est très fidèle au livre.

    Lisez le billet très positif de Keisha