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  • Les courants fourbes du lac Tai. - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2010)

    9782867465451.jpgChen, inspecteur principal et amateur de poésie, se voit proposer un séjour dans une luxueuse résidence au bord du lac Tai. Ce lieu est réservé aux cadres du Parti, aussi Chen apprécie cet honneur et compte bien se reposer. Mais il ne peut s'empêcher de s'intéresser à un drame qui vient d'avoir lieu : le directeur de la plus grande usine de la région vient d'être assassiné. Parallèlement il rencontre une charmante jeune femme, ingénieur dans le domaine de l'environnement, qui a remis un rapport dénonçant la pollution du lac créée par les déchets toxiques qui y sont versés. Cette usine est le plus grand pollueur. L'assassinat du directeur a-t-il un lien avec cet état de fait ?

    Comme d'habitude les romans policiers de Qiu sont des prétextes pour mettre en avant un aspect de la Chine actuelle. Dans celui-ci nous voyons les désastres d'une industrialisation à outrance qui privilégie le profit au détriment de l'environnement. Ces romans policiers sont extrêmement attachants avec leurs intrigues ancrées dans le monde actuel et leurs références à la Chine traditionnelle et à la poésie.

    J'attends bien sûr le commentaire avisé d'InColdBlog ;-)

  • Un sari couleur de boue. - Kashmira Sheth (Ecole des loisirs, Medium, 2010)

    61ta6N4KPdL__BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpgNous sommes en Inde en 1920. Leela a treize ans, elle est mariée mais habite encore chez ses parents, elle doit rejoindre sa belle-famille l'année prochaine. Quand tout à coup son mari est piqué par un serpent et meurt. Elle est donc veuve à treize ans. Et, comme c'est dit sur la quatrième de couverture, il y a pire que d'être intouchable, c'et être veuve. Pendant un an elle va devoir vivre cloîtrée chez elle, avoir la tête rasée et porter un sari "couleur de boue". Elle ne devra jamais se remarier et portera malheur pendant toute son existence.
    Leela et sa famile doivent donc respecter les traditions et fermer leur porte à tous pendant un an. Cette petite fille insouciante doit tout à coup accepter cette situation sans rien dire.
    Pendant ce temps en Inde un personnage commence à bousculer les traditions et les consciences et à tenir tête aux Anglais. C'est Gandhi. Grâce à lui en Inde on commence tout doucement à imaginer que l'on peut désobéir, ne pas tout accepter et même parfois se révolter. Ce mouvement servira Leela qui pourra demander à suivre les cours de son institutrice chez elle, et même peut-être continuer ses études après cette année de réclusion et seulement si son père est d'accord...

    Cette histoire est le récit de la vie de la grande tante de l'auteur et celle-ci restitue merveilleusement bien la vie dans une famille indienne à cette époque. Sans exagération ni pathos, elle nous fait partager le quotidien de cette enfant insouciante qui peu à peu va mûrir et être amenée à se poser des questions sur son existence, sur les inégalités hommes-femmes, sur l'action de ce Gandhi qui va dans le sens de ses interrogations personnelles. J'ai vraiment eu un coup de coeur pour ce roman qui est publié dans une collection pour adolescents (l'excellente collection Medium de l'Ecole des loisirs) mais peut tout à fait intéresser un public adulte.