Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dessaint pascal

  • Le chemin s'arrêtera là. - Pascal Dessaint (Rivages, 2015)

    dessaint.jpgDans le Nord, sur une zone industrielle portuaire, là où les usines, les friches et les entrepôts abandonnés forment un paysage hors du temps, les habitants vivent au jour le jour. Mona qui vit avec son père, Cyril, dans une caravane. Wilfried dont le seul plaisir est le surf casting. Gilles qui cherche à tuer un phoque pour enfin faire plaisir à son père dévasté par ses années de chômage. La misère économique et affective est partout. Sauf peut-être chez Louis qui est élevé par son oncle Michel et reçoit beaucoup l'amour...

    Pascal Dessaint décrit un univers désespéré où le malheur des gens vient autant de leurs difficultés financières que de leur misère affective. Peu d'amour réel et généreux mais des petits arrangements, des hasards malheureux et des vengeances tragiques. Le tout forme un tableau très noir. Seuls les trois adolescents gardent un peu d'espoir dans l'avenir malgré l'atmosphère sombre. Pour deux d'entre eux il y aura une lueur... L'auteur a décidément beaucoup de tendresse pour ses personnages paumés, un peu à la "Olivier Adam", et il a le grand mérite de faire de ces "invisibles" de réels personnages de roman !

    Suite au commentaire de Cathulu, je précise en effet qu'il y a aussi de l'humour, très noir mais de l'humour ! En fait il y a aussi un côté déjanté qui, quand je l'ai lu, m'a fait penser aux romans de Pascal Garnier. Avis aux amateurs...;-)

     

    L'avis très enthousiaste de Clara et de Cathulu

     

    Pascal Dessaint à Saint-Malo en juin dernier

    dessaint photo.jpg

     

  • Les derniers jours d'un homme. - Pascal Dessaint (Rivages, 2010)

    derniers jours.jpgNoyelles Godault dans le Pas-de-Calais, siège de l'usine Metaleurop, usine métallurgique qui transformait des métaux lourds. Ses activités ont été à l'origine de pollutions chroniques par le plomb. En 2003 l'usine ferme, mettant 830 ouvriers au chômage.

    Dans ce récit, Judith, dix-huit ans, essaie de mieux connaître son père, mort alors qu'elle avait cinq ans. Dans ce village qui ne vit que grâce à l'usine, c'est aussi à cause d'elle que les enfants ont un taux inquiétant de plomb dans le sang, que les ouvriers ont des cancers foudroyants et qu'il est interdit de manger des légumes du jardin et de jouer dehors. Là-bas la fumée de plomb est un poison. Et pourtant c'est leur gagne-pain, et quand quelqu'un essaie de monter un comité pour porter plainte contre l'usine, tout le monde réagit violemment. Le père de Judith essaie de s'interposer. Treize ans après Judith veut comprendre la vie d'alors, quand il y avait encore l'usine et quand son père était vivant.

    J'avais repéré ce livre depuis longtemps d'après d'excellents billets et, je confirme, ce roman est d'une force inouïe avec une histoire que l'on n'est pas prêt d'oublier : le quotidien des ouvriers avec cette usine qui leur assure certes leur quotidien mais qui les rend malades ou qui les tue quand il y a un accident, et il y en a souvent. L'horizon se ferme quand l'usine s'arrête et avec elle les seuls emplois du coin. Pascal Dessaint mêle la dimension sociale à la dimension intime de ces vies comme les autres, et cela donne un récit poignant et douloureux. C'est un bel hommage à l'histoire de cette usine et de ses ouvriers et plus largement aux ouvriers victimes des fermetures d'usine.

    Les avis de ClaraCathulu, Cune