Sa femme l'a quitté, sa librairie est fermée, Matthieu n'a plus aucune attache à Paris. Il décide de partir en Creuse dans une maison isolée ayant appartenu à un vieil oncle qui a fini sa vie comme un véritable ermite. Lui-même veut s'affranchir de tous les liens qui le relient encore à la civilisation. Ce que l'on nommerait un choix de "décroissance" est plutôt pour lui une manière d'oser exister seul, loin des autres, dans une solitude choisie. Les mois s'écoulent ainsi, entre la maison, les travaux des champs et sa vache, Io. Une jeune femme du pays, violoniste, tente de nouer quelques liens avec lui. Un voisin passe chaque jour à la même heure lui dire quelques mots. Un couple de randonneurs fatigués s'arrête chez lui. Comment faire coexister son choix de vie et sa relation aux autres ?
Le sujet est intéressant à une période de retour à la campagne et aux "vraies valeurs" . Le narrateur met en avant le choix presque philosophique de pouvoir vivre seul, avec juste la compagnie de quelques livres. Peux-on vivre seul, est-on plus libre quand on est seul ? Les péripéties montreront que ce choix n'est pas facile à assumer sur le long terme. Le ton utilisé est souvent ironique, parfois désespéré, comme si le narrateur se regardait lui-même essayer de vivre en ermite. L'ensemble donne un livre attachant, avec parfois un peu trop de références à l'Antiquité et de mots compliqués (l'occasion d'ouvrir le dictionnaire...). Sur un sujet similaire, le départ de Paris vers la campagne, lire le magnifique Bonheur fantôme d'Anne Percin.
Les avis de Dominique, Aifelle, Cathulu