Une lointaine Arcadie. - Jean-Marie Chevrier (Albin Michel, 2011) (05 décembre 2011)
Sa femme l'a quitté, sa librairie est fermée, Matthieu n'a plus aucune attache à Paris. Il décide de partir en Creuse dans une maison isolée ayant appartenu à un vieil oncle qui a fini sa vie comme un véritable ermite. Lui-même veut s'affranchir de tous les liens qui le relient encore à la civilisation. Ce que l'on nommerait un choix de "décroissance" est plutôt pour lui une manière d'oser exister seul, loin des autres, dans une solitude choisie. Les mois s'écoulent ainsi, entre la maison, les travaux des champs et sa vache, Io. Une jeune femme du pays, violoniste, tente de nouer quelques liens avec lui. Un voisin passe chaque jour à la même heure lui dire quelques mots. Un couple de randonneurs fatigués s'arrête chez lui. Comment faire coexister son choix de vie et sa relation aux autres ?
Le sujet est intéressant à une période de retour à la campagne et aux "vraies valeurs" . Le narrateur met en avant le choix presque philosophique de pouvoir vivre seul, avec juste la compagnie de quelques livres. Peux-on vivre seul, est-on plus libre quand on est seul ? Les péripéties montreront que ce choix n'est pas facile à assumer sur le long terme. Le ton utilisé est souvent ironique, parfois désespéré, comme si le narrateur se regardait lui-même essayer de vivre en ermite. L'ensemble donne un livre attachant, avec parfois un peu trop de références à l'Antiquité et de mots compliqués (l'occasion d'ouvrir le dictionnaire...). Sur un sujet similaire, le départ de Paris vers la campagne, lire le magnifique Bonheur fantôme d'Anne Percin.
Les avis de Dominique, Aifelle, Cathulu
05:37 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : chevrier jean-marie | Imprimer | del.icio.us | Facebook |
Commentaires
Sur le coup j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Quelques mois plus tard, je dois bien reconnaître qu'il ne m'en reste pas grand chose .. peut-être parce que je ne me suis pas attachée au narrateur.
Écrit par : Aifelle | 05 décembre 2011
@ aifelle : en effet ce ton très détaché empêche que l'on s'identifie complètement au narrateur
Écrit par : cathe | 05 décembre 2011
@Cathe : pourquoi pas, le sujet de la solitude m'intéresse...
Écrit par : sylire | 05 décembre 2011
@ sylire : en effet ça parle de solitude ;-)
Écrit par : cathe | 06 décembre 2011
Un livre que j'ai aimé mais je fais le même constat qu'Aifelle il ne m'en reste qu'un souvenir léger
mais y a t il tant de livres que ça qui restent fortement dans nos mémoires ?
Écrit par : Dominique | 07 décembre 2011
@ dominique : non, pas tant que ça en effet ;-)
Il n'empêche que l'on peut prendre du plaisir à lire des livres pas inoubliables mais agréables...
En tout cas dans mes "inoubliables" de 2011, il y aura Ella Maillart :-)
Écrit par : cathe | 07 décembre 2011
Je me souviens qu'Aifelle en avait parlé, il est à la bibli, mais j'hésite, ce roman n'a pas l'air de laisser des souvenirs forts?
Écrit par : keisha | 03 janvier 2012
@ keisha : je dirais attachant mais pas inoubliable !
Écrit par : cathe | 03 janvier 2012