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  • Maintenant c'est ma vie . - Meg Rosoff (Albin Michel, 2006)

    medium_9782226170064.gifC'est la curiosité qui m'a poussée à lire ce livre. En effet à l'origine il s'adresse aux adolescents mais il a reçu des tas de prix prestigieux à l'étranger et, en France, on ne parle que de lui dans les revues pour ados.

    L’histoire : de nos jours, Daisy, 15 ans, quitte les USA, son père et sa belle-mère pour rejoindre des cousins en Angleterre. Là-bas elle fait la connaissance d’une famille hors du commun. Ses quatre cousins s’élèvent quasiment tout seuls dans une grande maison à la campagne, leur mère étant souvent en déplacement. Mais la guerre se déclare, une guerre assez effrayante, un mélange de terrorisme et d'occupation. Leur maison est réquisitionnée et ils sont séparés, Daisy avec sa cousine et ses trois cousins ensemble. La vie quotidienne sera dure, avec beaucoup de moments insoutenables et quelques instants de répit parfois. Les retrouvailles auront lieu mais sans que ce soit non plus une happy end.

    Les critiques et la plupart de mes collègues sont plein d’enthousiasme pour ce roman, louant la poésie, le scénario, les personnages. Je dois dire que je ne suis pas de cet avis. Certes c’est ce qu’on appelle un " roman d’apprentissage ", où Daisy passe de l’enfance à l’âge adulte le temps du récit, mais le reste est décevant. Un vocabulaire et un style plats. Une histoire qui piétine (j’ai failli, à la moitié du livre, aller voir directement la fin), beaucoup de longueurs. Et une hésitation perpétuelle entre le roman d’anticipation et " Jeux interdits " ! Quant à la fin, on devine que ça va se terminer comme avec Amélie Poulain et son fiancé dans " Un long dimanche de fiançailles ".

    Je suis bien sévère avec ce roman, mais j’ai été tellement enthousiasmée par d’autres romans pour ado (" A la croisée des mondes " de Pullman, les romans de Christian Lehmann, " Le passage " de Sachar, etc…) que je suis devenue difficile. Mais si certains l’ont aimé, je suis ouverte à la discussion !….

  • Le gone du Chaâba ; Beni ou le paradis privé ; Le marteau-pique-coeur . - Azouz Begag (Seuil)

    medium_images.28.jpeg"Le gone du Chaâba", voilà un livre que j'avais prévu de lire depuis longtemps. Je connaissais l'histoire, je connaissais l'auteur (notre actuel "ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances") mais j'ai quand même été bluffée ! Récemment je lisais Annie Ernaux qui disait qu'entre l'enfance de son père et celle de François Mauriac (qui étaient contemporains) , il semblait y avoir trois siècles de distance. Entre l'enfance de Begag et la mienne, à peine plus récente, il y a aussi des siècles. Son jeu préféré, avec ses copains, était d'aller fouiller dans les ordures quand la benne venait les déverser au bout de leur bidonville par exemple, et je parle de la ville de Lyon dans les années soixante, pas de Calcutta ou du Caire ! Bien sûr pas d'eau courante, de la terre sur le sol des baraquements, aucun moyen de faire les devoirs correctement. Malgré cela, il est le seul dans la famille qui ne se débrouille pas trop mal à l'école. Mais le livre s'arrête alors qu'il est en sixième.. Vite il me faut la suite.....

    Dans "Béni  ou le paradis privé" c'est son adolescence qu'il raconte. Cette fois lui et sa famille ont été relogés dans un HLM à Lyon avec le confort moderne. Moins de misérabilisme donc mais le dur apprentissage pour Azouz du racisme latent dans la cité et dans la vie quotidienne. Un passage émouvant, celui où il va pour la première fois en boîte avec des copains, pas plus riches que lui mais à la peau plus claire. Tout le monde entre dans la boîte.. sauf lui à qui on medium_images.29.jpegdemande sa carte de membre !!

    Le tout est écrit sans haine ni esprit de revanche. C'était comme ça, c'est tout. Et il avait la chance de bien "apprendre à l'école" comme disait ses parents; Même si je trouve qu'il est allé se fourvoyer dans ce gouvernement, je reconnais qu'il doit beaucoup à l'école de la république et que c'est sans doute dans cette continuité qu'il essaie de faire quelque chose maintenant au niveau de l'Etat.

    Le troisième livre, "Le marteau-pique-coeur", est très émouvant car il traite de la mort de son père. Les souvenirs qui affluent, l'enfance qui revient, et surtout le côté arabe qui revient très fort car l'enterrement doit bien sûr se faire en Algérie avec toutes les traditions. Un très beau livre à lire et à offrir.