Journaliste belge, née en 1953, Lieve Joris fait partie d'une famille nombreuse. Celle-ci attend toujours avec impatience les séjours de l'oncle missionnaire au Congo et c'est par lui que Lieve attrape le virus du voyage.
Dans les années 80, elle décide de partir sur ses traces au Congo belge qui est devenu le Zaïre. Pour s'imprégner peu à peu de ce que son oncle a pu connaître, elle fait le voyage en bateau, et cette traversée est déjà le début du voyage. En effet cohabitent sur ce navire aussi bien des missionnaires (de moins en moins nombreux il est vrai..), des Congolais/Zaïrois (étudiants ou salariés), et des Belges installés là-bas. Ces derniers vont spontanément proposer à Lieve de se joindre à eux, mais leurs préjugés, idées toutes faites et autres comportements colonialistes vont tout de suite hérisser Lieve ! Il faut dire que celle-ci joue un peu "la naïve qui découvre l'Afrique" et elle veut absolument partager la vie des Africains comme son oncle la partageait !
Pendant son séjour elle découvrira combien le pays est compartimenté, d'abord entre Blanc et Noirs, et aussi entre différentes ethnies Zaïroises. La toute-puissance de Mobutu a déteint sur bon nombre d'habitants et le système de corruption s'est généralisé. Lieve a beaucoup de mal à retrouver le Congo bon enfant que son oncle lui décrivait...
La période à laquelle Lieve fait ce voyage est très intéressante car c'est après la "zaïrianisation" du Congo et le pays est soumis à des forces violentes et souvent opposées. Les Blancs (Belges surtout), veulent conserver leurs acquis, les autochtones sont ballotés entre les conflits de pouvoir. Bref Lieve découvre un pays loin du pays "de carte postale" de son oncle missionnaire !
Je suis plus réservée sur la forme du récit que j'ai trouvé très journalistique. Lieve parle très peu de ses propres sentiments (sauf lorsqu'elle se retrouve en prison...). Elle décrit surtout les lieux et les hommes mais ses réactions personnelles restent timides.
Ce récit reste toutefois un témoignage intéressant. Il faut dire que j'avais rencontré Lieve Joris à Etonnants Voyageurs en juin dernier, et elle avait séduit tout le monde par sa gentillesse. A noter qu'elle a fait ensuite de nombreux et longs séjours en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe de l'Est, qu'elle a racontés dans ses livres.
Commentaires
Lu il y a une dizaine d'années c'est un livre qui m'a poussé ensuite à lire sur l'Afrique. je suis assez d'accord avec toi sur l'aspect un peu extérieur de Joris, sa non implication, dans son dernier livre : Hauts plateaux (j'ai lu sans faire de billet) on retrouve aussi cela, elle court avec son guide des dangers important et pffft pas d'émotion apparente
@ dominique : alors nous somes d'accord !
La suite de mes lectures sera beaucoup plus excitante... mais je sais que tu connais déjà...
Personnellement, j'ai aimé son style d'écriture que vous trouvez un brin journalistique. Moi je trouve au contraire qu'elle a eu la décence de ne pas entrer dans les sentiments personnels car elle donne tout de même ses ressentis mais elle a la sagesse de ne pas en faire des pages à coups d'adjectifs ce que je n'apprécie pas pour ma part car cela à tendance à m'endormir. Trop d'adjectifs tuent le récit à mon goût...et nous sommes là pour découvrir la réalité du Congo pas pour faire des pages de dissertations d'émotions personnelles qui ne sont pas importantes du tout, qui pourraient être même déplacées si on connait bien ce pays. Enfin nous sommes aussi dans l'histoire du Congo belge, c'est un point à ne pas omettre! Donc j'apprécie beaucoup la façon dont elle parle de ce pays à travers ses expériences et découvertes, elle sait rester en humble observatrice, je ne crois pas que ce sois de la "timidité" . J'ai tout simplement adoré "Mon oncle du Congo".
C'est une voyageuse avant tout et"les Hauts Plateaux" le confirme .
@ zamba : nous n'avons pas tous les mêmes goûts, c'est ce qui fait la richesse des échanges sur les blogs :-)