1957. Alger. Trois personnages vont se croiser, s'affronter, s'estimer aussi. Le capitaine Degorce qui doit démanteler tout le réseau de l'ALN (Armée de Libération nationale, bras armé du FLN), un à un il arrête, interroge, torture, avec des sursauts d'humanité parfois. Il ne peut que se répéter qu'une personne arrêtée signifie des attentats en moins, donc des victimes en moins. Comment parler de cela dans les lettres à son épouse, comment exprimer ses interrogations, ses doutes. Le lieutenant Andreani qui travaille avec Degorce et joue le rôle du méchant, de celui qui torture et ne se pose pas de question. Pourtant une longue amitié lie les deux hommes et leur cohabitation sera difficile parce que plombée par la situation en Agérie. Et Tahar, commandant de l'ALN, qui sera finalement arrêté.
Ce roman montre à travers le destin des trois hommes tous les enjeux et toutes les contradictions de la Guerre d'Algérie. Au delà des revendications nationalistes, chacun des hommes joue un rôle qu'il n'a pas forcément choisi. Degorce et Andreani ont été victimes (déportation, Dien Bien Phu,...) et deviennent bourreaux dans cette guerre qu'on a appelée la "guerre sans nom", ou "maintien de l'ordre". Tahar, lui, vit pour la libération de son pays.
Ce roman fort et exigeant dans le sujet et dans la forme (longs monologues) restera dans ma mémoire comme un bel exemple de la frontière ténue entre le Bien et le Mal.
Merci à Obiwi
Commentaires
J'ai adoré l'an dernier "un dieu un animal", aussi avais-je aussi noté celui-ci....
déjà noté comme "à lire"... Même si je n'ai pas lu le précédent.
Il m'attend depuis quelques temps sur ma table de nuit, mais je retarde sans cesse le moment de me plonger dedans car je me doute qu'il va s'agir d'une lecture éprouvante...
@ hélène : pas lu le premier mais j'en ai entendu beaucoup de bien
@ keisha : je guetterai ton billet
@ midola : en effet l'atmosphère est lourde...
Ravie de ton avis positif, je l'ai acheté sur un coup de coeur pour le sujet mais pas encore lu
Depuis j'ai lu plusieurs critiques très bonnes et il tombe bien car va sortir le film de Boucharef en plein dans le sujet
Je compte bien le lire. J'avais beaucoup aimé "Dieu est un animal", un livre également exigeant et une lecture éprouvante.
Il fait partie de mes coups de coeur de la rentrée. Et je suis très déçue car pour le moment, il n'est sur aucune liste de prix de l'automne (il ne reste que 2 ou 3 prix qui n'ont pas encore annoncé leur première sélection mais les 4 principaux sont déjà faits :-()
Une des vraies tentations de cette rentrée...
J'ai bien envie de prolonger ma découverte de Ferrari découvert l'an dernier avec "Un dieu un animal".
@ dominique : je vais aussi guetter ce film
@ sylire : il faut que je lise son précédent...
@ emeraude : ah, les prix ...!!!
@@ incoldblog : décidément il faut que je lise "Un Dieu un animal"...
Mon libraire me l'a conseillé... mais je vais attendre car Purge a été une lecture forte.
J'ai beaucoup aimé son précédent, je garde celui-ci en tête
Heureuse de lire un premier billet sur un roman que j'ai repéré dernièrement dans ma librairie préférée et de voir que tu as aimé ! C'est une très bonne initiative de la part de l'auteur d'avoir pris comme thème la guerre d'Algérie avec la notion de Bien et de Mal ... Un roman fort pour un sujet pas évident du tout à aborder !
Un roman d'une force incroyable. Éblouissant !