Où j'ai laissé mon âme. - Jérôme Ferrari (Actes sud, 2010) (21 septembre 2010)

9782742793204.jpg1957. Alger. Trois personnages vont se croiser, s'affronter, s'estimer aussi. Le capitaine Degorce qui doit démanteler tout le réseau de l'ALN (Armée de Libération nationale, bras armé du FLN), un à un il arrête, interroge, torture, avec des sursauts d'humanité parfois. Il ne peut que se répéter qu'une personne arrêtée signifie des attentats en moins, donc des victimes en moins. Comment parler de cela dans les lettres à son épouse, comment exprimer ses interrogations, ses doutes. Le lieutenant Andreani qui travaille avec Degorce et joue le rôle du méchant, de celui qui torture et ne se pose pas de question. Pourtant une longue amitié lie les deux hommes et leur cohabitation sera difficile parce que plombée par la situation en Agérie. Et Tahar, commandant de l'ALN, qui sera finalement arrêté.

Ce roman montre à travers le destin des trois hommes tous les enjeux et toutes les contradictions de la Guerre d'Algérie. Au delà des revendications nationalistes, chacun des hommes joue un rôle qu'il n'a pas forcément choisi. Degorce et Andreani ont été victimes (déportation, Dien Bien Phu,...) et deviennent bourreaux dans cette guerre qu'on a appelée la "guerre sans nom", ou "maintien de l'ordre". Tahar, lui, vit pour la libération de son pays.

Ce roman fort et exigeant dans le sujet et dans la forme (longs monologues) restera dans ma mémoire comme un bel exemple de la frontière ténue entre le Bien et le Mal.

L'avis de Laure, Lily  

Merci à Obiwi

06:00 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : ferrari jérôme |  Imprimer |  del.icio.us |  Facebook |