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frank bernard

  • Les rues de ma vie. - Bernard Frank (Le Dilettante, 2005)

    De la rue Chaptal à la rue Martignac, de Sagan à Chardonne, et du Grand Véfour au Pied de Cochon, c’est à une promenade dans son existence tout entière que nous convie Bernard Frank. Promeneur amoureux de Paris, tel Léo Malet ou Patrick Modiano, il nous entraîne dans ses errances, d’appartement en maison, de café en restaurant et de célébrités littéraires en journalistes.

    D’une intelligence brillante, jamais pédant, Bernard Frank est un véritable mémorialiste du 20e siècle et un vrai "dilettante" (comme son éditeur) : "personne qui ne se fie qu’aux impulsions de ses goûts". Un petit bijou de livre à offrir à tous les amoureux de Paris…et de bonnes tables parisiennes.

  • En soixantaine : chroniques 1961-1971. - Bernard Frank (Julliard, 1996)

    Ouf, j’ai terminé les 478 pages de ces chroniques ! Rééditées en 1996 avec, de-ci de-là, quelques commentaires de l’auteur à posteriori, elles offrent un panorama de la littérature et de l'édition dans les années soixante. Il n’est bien sûr pas question de résumer ce genre d’ouvrage. Quelques réflexions éparses.

    Bernard Frank se montre particulièrement féroce à l’encontre de François Mauriac. Il épingle avec son esprit caustique habituel "ses faiblesses, ses contradictions et ses faux-fuyants" sur le plan politique, et sa faculté à savoir "durer, louvoyer à travers les modes et les guerres, les armistices, les résistances et les libérations". Il ne doit, ajoute-t-il, sa célébrité d’alors qu’à la disparition des plus grands (Camus, Claudel, Bernanos…).

    Ceux qui bénéficient (si l’on peut dire) des critiques les plus cruelles : Jean Dutourd et son style de "demi-solde" ; Claude Roy, ses retournements de veste et sa "morale du parapluie" ; Michel Déon, ce "tonton chevronné du roman français à l’ancienne" ; et Roger Peyrefitte, Michel de St Pierre, François Nourissier, Jean Cau…

    Ceux qui échappent à sa férocité : Daniel Boulanger et ses recueils de nouvelles , Jacques Brenner et ses analyses littéraires,
    Antoine Blondin, qui le ravit à chaque page, Michel Leiris, José Cabanis, Jean Freustié, Jean Rhys.

    Un livre qu’il admire (il n’y en a pas tellement) : "Les mots" de Sartre. Quelques pages sur Sagan et la Normandie nous reposent de ce Dallas germano-pratin !

    Ce qui m’a frappée, c’est à la fois le grand nombre d’auteurs éreintés par Frank et qui ont "duré" jusqu’à ces dernières années : Déon, Nourissier, Dutourd… (tous très proches du Figaro, ça conserve...). Et le non moins grand nombre d’écrivains appréciés par Frank et qui ne sont quasiment plus lus aujourd’hui : Boulanger, Brenner, Cabanis, Rhys… Quant aux "vedettes" de l’époque, ce n’était pas Marc Lévy, Amélie Nothomb ou Michel Houellebecq, mais, excusez du peu, Malraux, Mauriac, Robbe-Grillet, Sartre, Sagan, Blondin, Simone de Beauvoir…

    En conclusion précisons que si ce livre est une mine d’informations, c’est aussi un régal de lecture. Ces chroniques de "L’Observateur" (pas encore "Nouvel") sont empreintes d’une férocité et d’un humour réjouissants et la plume de Bernard Frank est souvent trempée dans un vitriol jubilatoire !