Jean-Louis Fournier est veuf de Sylvie avec laquelle il a passé une grande partie de sa vie. Comme dans Où on va, Papa ?, il nous parle d'un drame personnel sans larmoyer. Il évoque des petits faits quotidiens qui lui rappellent cette mort mais toujours avec dérision, comme si tout cela n'avait pas grande importance. Ce sera désormais sa vie. Parfois même le cynisme l'emporte, quand il décrit les amis et relations qui n'osent pas l'appeler pour la bonne année, lui qui en aurait tellement besoin. Ou qui viennent s'appitoyer, l'oeil humide et les mains moites, comme si c'était eux qui avaient perdu leur femme.
Comment parler et écrire sur la mort de son épouse ? A "La grand librairie", l'auteur a expliqué qu'il avait besoin d'écrire et qu'il ne pouvait pas, par respect envers ses lecteurs, s'effondrer en pleurant. C'est par pudeur qu'il nous livre par petits morceaux ses réflexions mi-figue mi-raisin.Et comme pour son livre précédent, je trouve que ce ton distant et parfois provocateur donne encore plus d'émotion au récit.