Dans ce petit récit, Jacqueline Harpman évoque un souvenir d’enfance qui a représenté une blessure profonde pour elle.
Alors pensionnaire au Maroc pendant la guerre, elle est la meilleure amie d’une jeune fille dont le frère est à la guerre. A l’occasion d’un devoir de français consistant à commenter "Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle" de Charles Péguy, l’auteur s’oppose à cette affirmation en prônant un raisonnement plus pacifiste. "Je ne vois pas le bonheur que c’est de mourir jeune" dit-elle. Une discussion s’ensuit qui dégénère et oblige la directrice à intervenir. Jacqueline est alors contrainte à être en quarantaine. Aucune parole ne doit être échangée entre elle et ses camarades pendant ce délai !
L’injustice et la démesure de cette sanction seront longtemps obsédantes chez l’auteur et elle en rend bien compte avec sobriété et émotion dans ce petit récit.