Polar noir et rencontre avec Marcus Malte (15 février 2008)

b2776f1d0a863cdb1a08f7b045855c78.jpgTout spécialement pour Laure qui est tombée amoureuse de Marcus Malte des éditions Zulma, quelques mots sur la journée professionnelle sur le Polar noir à l’occasion du festival « Polar dans la ville » de St Quentin en Yvelines.

L’exposé sur le polar noir a été fait par Hubert Artus, spécialiste du sujet, qui est très agréable à écouter et très vivant. Rappel des grands auteurs qui ont créé le genre. Chandler et Hammett, dans les années 30, qui se sont ainsi fait les porte-paroles d’une Amérique en crise  et sans héros pour la sauver. Puis Burnett, Cain, Cheyney, Chase, McCoy, et, encore après, Himes, Thompson et Goodis.

En France c’est Marcel Duhamel (et Boris Vian) qui les traduire et les diffusera à partir de 1945 en créant la Série Noire.

Il faudra attendre 1968 et ses événements pour voir naître l’équivalent en France avec Manchette surtout, et ensuite Fajardie et Vautrin. Puis la génération des Pouy, Daeninckx, Pennac, Villard, Vilar, Raynal, Jonquet, Benacquista, Bialot. Raynal qui dirigera la Série Noire à partir de 1991 contribuera à diffuser tous ces auteurs. L’arrivée d’Ellroy et aussi la multiplication des problèmes sociaux en France relancera le genre polar et contribuera à son développement avec des auteurs comme Izzo, Dantec, Manotti, Oppel, Malte, Tabachnik et bien sûr Fred Vargas.

Aujourd’hui les auteurs sont souvent, comme le dit Artus , « muti-prises », dépassant le strict genre du polar pour aller vers le roman réaliste, la SF , le roman social ou même le fantastique.

Marcus Malte qui arrivait a été ravi de se voir traité de « multi-prises » ;-)b5cd2d6fa46c7bce19e4d847fe0c7ddd.jpg

En vrac : c’est un hasard s’il a été catalogué « écrivain de polars ». D’ailleurs selon ses livres, il n’est pas forcément classé en polar en bibliothèque ou en librairie. Mais son style répond souvent aux codes du polar : une économie de moyen pour son style, l’histoire de gens du commun qui sont dans des situations inhabituelles, parfois un peu de fantastique.

Avant de trouver une idée, il lui faut « trouver la phrase qui tue » (je cite !). Ce qui l’intéresse c’est se servir des mots pour faire passer des émotions. Comment on raconte l’histoire est plus important ce que l’on raconte. Mieux vaut bien décrire en une phrase plutôt qu’en trois pages ! Une phrase qui sonne bien c’est comme un accord de musique qui émeut, c’est inexplicable objectivement ! Mais avoir des idées en plus c’est bien !!!

Il a été projectionniste et, plus que les images elles-mêmes, c’est le montage, le rythme du cinéma qui l’a peut-être influencé. Il faut trouver le bon rythme, savoir où s’arrêter, où reprendre.

Il avait eu le prix « Polar dans la ville » en 2004 pour « La part des chiens » . Cette année il était l’invité d’honneur mais n’a pas eu le prix avec « Garden of love » qui a par ailleurs été couvert de prix ! Dans le public on lui a demandé pourquoi il avait conservé une structure aussi complexe dans ce roman, au risque de perdre un peu le lecteur dans ce labyrinthe, et même de la décourager. Pour lui ça ne pouvait pas être autrement, ça va avec l’intrigue !

Voilà le compte-rendu rapide d’une journée intéressante ; Qui a dit que c’était sympa d’être bibliothécaire ? Bah oui, c’est sympa ! (surtout quand c’est pas moi qui organise, c’est reposant !)

13:20 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : malte marcus |  Imprimer |  del.icio.us |  Facebook |