Peine perdue. - Olivier Adam (Flammarion, 2014) (26 septembre 2014)

adam.jpgDe nos jours dans une petite station balnéaire proche de l'Esterel sur la Côte d'Azur, alors que deux événements vont bouleverser ses habitants. Antoine, footballeur amateur, beau gosse un peu marginal, est retrouvé mourant devant l'hôpital. Et une tempête particulièrement forte provoque des noyades et des disparitions. Une vingtaine de personnages vont intervenir tout à tour, en lien avec ces deux faits. Marion, ex-compagne d'Antoine et mère de son fils. Paul et Hélène, très âgés, qui viennent passer sans doute leurs dernières vacances ici. Pourquoi sortent-ils alors que la tempête fait rage, et pourquoi Paul est-il repêché alors qu'Hélène est retrouvée noyée ? Coralie qui court entre son job à l'hôtel et ensuite celui à l'hôpital. Anouck, écrivain solitaire qui a accueilli quelques jours la jeune adolescente de la maison voisine. Jeff, l'ami d'Antoine, qui n'a pas toute sa tête mais qui, lui, sait ce qui s'est passé ce soir-là et ne veut rien dire, pourquoi ? Et aussi ce joueur de l'équipe adverse à qui Antoine a mis un coup de tête la semaine dernière, est-ce lui qui a voulu se venger ?

C'est par petites touches, au fur et à mesure de l"intervention de tous ces personnages, que va se dessiner une réalité qui est tout sauf rose. Une région touchée par un chômage de masse, vivotant grâce au tourisme l'été, des emplois précaires, des jeunes qui essaient de rester au pays, des couples essayant de s'en sortir malgré tout, et des trafics, petits, gros,... L'ensemble forme un puzzle que l'on voit se dessiner au fur et à mesure de la lecture. C'est certes un procédé régulièrement utilisé par les écrivains mais cette multitude de récits, loin de nous perdre (enfin, juste les premières lignes...), nous fait entrer dans l'intimité de chacun et donne au final un récit que j'ai trouvé très fort et très cohérent. Ou comment dans une société très dure, où le chômage et la précarité sont le lot de beaucoup, la vie personnelle est aussi de plus en plus difficile. Sauf pour certains, et la fin est vraiment terrible.... (en même temps vous avez déjà vu des happy ends chez Adam ?). "Peine perdue" dit le titre, et qui mieux qu'Olivier Adam sait décrire ce mal-être, ce spleen, ce désespoir avec le style imagé, incisif et percutant qui est le sien ?

Les avis sur Babelio, tous très positifs

 

05:21 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : adam olivier |  Imprimer |  del.icio.us |  Facebook |