Les Sirènes de Bagdad. - Yasmina Khadra (Julliard, 2006) (25 septembre 2006)

medium_9782260017127.gifComme L'attentat (et, je crois, comme Les hirondelles de Kaboul que je n'ai pas encore lu), Les sirènes de Bagdad est un roman qui vous donne un coup de poing à l'estomac. L'auteur réussit à chaque fois à faire une démonstration sans jamais tomber dans la caricature. Son écriture y est pour beaucoup. Si l'on excepte quelques images toutes faites (les vieillards y sont toujours cacochymes ou valétudinaires, la populace y croupit toujours,...), la plus grande partie du livre explore intelligemment l'âme humaine, décrit avec précision la vie quotidienne et évoque avec talent l'atrocité de la guerre. Et surtout on voit bien les contradictions de l'âme humaine.

Le héros est un jeune homme pacifique qui habite dans un village irakien retiré en respectant les traditions religieuses et familiales. La guerre lui parait bien lointaine. Pourtant deux faits vont transformer sa vie. Deux bavures d'abord, dues aux Américains, qui lui font voir la mort de près et surtout le déshonneur. Et la télé installée dans le café du village qui permet aux jeunes de se retrouver et de chauffer les esprits à la vue des atrocités commises par les occupants. Une seule solution dans ce cas pour agir : entrer dans la lutte armée. C'est à Bagdad qu'il partira, persuadé que seule la vengeance peut lui rendre la paix de son âme. Mais dans la capitale, c'est encore pire que ce qu'il avait imaginé...

Comme dans L'attentat, on entre dans la peau des terroristes et on ne peut que comprendre (je ne dis pas approuver) leurs motivations. Les humiliations que les Américains ont fait subir aux Irakiens ont forcément  fait naître un profond désir de vengeance, donc le fanatisme et la flambée de violence que l'on connaît, et l'on se dit que c'est, hélas, loin d'être terminé !

08:35 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : khadra yasmina |  Imprimer |  del.icio.us |  Facebook |