Kinderzimmer. - Valentine Goby (Actes sud, 2013) (26 octobre 2013)
1944, Ravensbrück et ses quarante mille femmes. Parmi elles, Mila et sa cousine Lisette. Comment survivre dans cet enfer. Essayer d'abord de comprendre les aboiements en allemand qui ponctuent les journées. Tenir en mangeant les rations minimes octroyées. Obéir et travailler sinon ce sont les coups de fouet. Essayer de prendre un peu de repos à deux sur une paillasse de 65 cm de large. Se réchauffer quand l'hiver arrive. Et ne pas penser que l'on est enceinte, le cacher car ça peut nuire. Mais accoucher quand même et laisser son bébé dans la "Kinderzimmer" où d'autres nourrissons survivent deux à trois mois. Comment les nourrir, comment avoir du lait alors qu'on est squelettique...
Et comment parler d'un énième livre sur les camps de concentration. Comment ne pas être submergée par l'émotion de cette lecture. Essayer de voir ce qui est particulier à ce livre, peut-être le fait que ce soit centré uniquement sur des femmes et que la tendresse, la solidarité, la proximité physique apportent peut-être plus de réconfort que dans un milieu masculin (les "cadeaux" offerts après la naissance du bébé...). Être frappée par le début du livre, quand Mila, très longtemps après, raconte son histoire à des lycéens et qu'une lycéenne lui demande "Mais alors vous ne saviez pas où vous alliez, vous ne saviez rien de Ravensbrück...". Non elle ne savait rien, elle ne pouvait pas imaginer, et d'ailleurs comment aurait-elle pu imaginer l'inimaginable. Et comment en parler au retour quand son père lui dit "Nous aussi à Paris on a eu faim et froid". Et comment le dire à son fils une fois grand. Et même après avoir lu des récits sur le sujet, il faut lire ce roman qui est aussi le récit de témoignages recueillis par l'auteur, et le faire lire pour que jamais on n'oublie !
L'avis de Clara avec un beau commentaire de Valentine Goby
05:11 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : goby valentine | Imprimer | del.icio.us | Facebook |
Commentaires
on pourra toujours dire qu'il y a nombre d'écrit sur cette période, ce livre est une pierre de plus à la mémoire collective et un hommage vibrant à ces femmes !
Écrit par : clara | 26 octobre 2013
Je le lirai, mais pas tout de suite.
Écrit par : Aifelle | 26 octobre 2013
je ne peux plus entrer le nom de mon blog sinon le commentaire est refusé, tant pis !
j'ai ce livre à lire mais j'hésite beaucoup car je ne suis pas certaine de l'intérêt qu'il y a non à écrire sur ce sujet mais à en faire un roman
Écrit par : ivredelivres | 26 octobre 2013
@ clara : tout à fait. Je vais mettre ton billet en lien
@ Aifelle : il est très dur, il faut choisir le moment pour le lire
@ ivredelivres : c'est un roman à base de témoignages, et comme le dit Clara c'est un hommage aux femmes incarcérées dans ces camps.
Pour le problème technique, je ne sais pas comment résoudre le problème, je vais voir...
Écrit par : cathe | 26 octobre 2013
J'ai rencontré cette après-midi Marie Sizun à un salon du livre et elle nous a chaudement recommandé ce livre. Je compte bien le lire.
Écrit par : sylire | 27 octobre 2013
Je passe mon tour, trop lu de livres sur ce sujet
Écrit par : SériaLecteur | 27 octobre 2013
@ sylire : je suis sûre qu'il te plaita
@ serialecteur : oui mais pas sur ce sujet spécifique des enfants nés en camp...
Écrit par : cathe | 28 octobre 2013
J'ai lu son précédent Banquises qui m'avait plu mais sans plus. Manifestement, celui-ci est nettement supérieur
Écrit par : Yv | 03 novembre 2013
@ yv : pour ma part c'est le premier que je lis de cet auteur mais ses précédents livres avaient bien plu en bibliothèque
Écrit par : cathe | 03 novembre 2013