Charlie et la chocolaterie. - Tim Burton / Roal Dahl (29 juillet 2005)
Tout le monde a vu ou entendu parler du livre de Roald Dahl adapté par Tim Burton.
Pour ma part, après avoir vu le film, j'ai pris le livre pour le lire d'une traite. Pour une fois, j'étais heureuse de pouvoir mettre des images déjà fabriquées sur les mots d'un roman. Je crois que je n'aurais pas pu imaginer un univers aussi loufoque et aussi poétique que celui de Tim Burton !
Dans la foulée, j'ai regardé de nouveau le merveilleux "Edward aux mains d'argent".
Dites donc, il est vraiment très féroce avec les Américains, Tim Burton......
10:02 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (9) | Imprimer | del.icio.us | Facebook |
Commentaires
Pour la deuxième fois consécutive, Burton effectue un véritable travail d’introspection à travers ses réalisations. Un virage à 360° après la grande déception de « La planète des singes », totalement impersonnel, et une première mise au point avec « Big Fish », qui affirmait le choix de Tim Burton pour un cinéma non réaliste, ancré dans un univers magique et poétique.
Avec « Charlie et la chocolaterie », la suite en quelque sorte de « Big Fish », Tim Burton hurle sa volonté de jouir du plaisir simple, de la satisfaction qui semble ne servir à rien et qui constitue l’essence même de ce qu’est Tim Burton. Le chocolat constitue le symbole de ce plaisir simple.
Tim Burton cherche, réfléchit, regarde son passé, celui de son enfance et de la découverte de ses premiers plaisirs. Plaisir sucré, avec le chocolat et les bonbons, bien sûr, mais également plaisir visuel, avec la découverte d’un cinéma qui l’a émerveillé. Tim Burton suivait la même démarche de partage de ses goûts cinématographiques dans « Ed Wood » ou dans « Mars attacks ». Mais ici, il rajoute une couche. Ses références ? Charlie Chaplin, avec cette maison de travers qui fait immédiatement référence à « La ruée vers l’or ». Les usines et leur travail à la chaîne, images bien connues des « Temps modernes ». Kubrick, et la séquence des singes et du monolithe de « 2001, l’odyssée de l’espace ». Des références lourdes, sorties directement du septième art de légende, et très importantes pour la formation artistique de Tim Burton.
« Charlie et la chocolaterie », une œuvre d’introspection et de recherche de mémoire sur ce qui paraît essentiel au metteur en scène. L’essentiel, comme le monolithe de Kubrick, symbolisant toute la mémoire de l’univers. Et Tim Burton, de remplacer le monolithe par une barre de chocolat ! Quelle audace ! Une barre de chocolat, comme mémoire de l’univers ; et de comprendre alors qui est vraiment Tim Burton. L’artiste honnête avec lui-même, très peu influençable mais à l’écoute, en recherche permanente, en introspection et en perpétuel mouvement.
Tim Burton et sa nostalgie du passé, avec les déceptions qui en découlent. Les enfants d’aujourd’hui, lassés de tout, émerveillés de rien, dans l’oubli total du plaisir simple. A écouter Tim Burton, il faut croire que seule la pauvreté permettrait l’émerveillement, comme unique remède à l’ennui. La télévision insipide a remplacé le cinéma créatif, crime de lèse-majesté ! « Charlie et la chocolaterie » ou la chute de l’empire univers.
Tim Burton et lien familial. La famille réelle d’abord, dans une introspection Freudienne du lien avec le père. Un père frustrateur, puis la rupture avec le lien familial, puis plus rien. « Charlie et la chocolaterie » ou la recherche d’une nouvelle famille. A cet égard, ce film peut être rapproché d’un autre monument du septième art, « Citizen kane » d’Orson Wellles.
La famille fictive ensuite, celle du cinéma bien sûr, avec Chaplin, Kubrick, Welles… Et puis Christopher Lee, qui joue le père de Johnny Depp dans le film, de la même façon que Vincent Price jouait le père dans « Edward aux mains d’argent ». Par ces choix pour les rôles du père, très explicites, Tim Burton fait immédiatement référence au cinéma bis fantastique qu’il a adoré et qui a fait office de seconde famille pour lui.
Selon moi, un film très important dans l’œuvre de Tim Burton, où il réussit à travers l’œuvre d’un autre, Roald Dahl et sa littérature en enfantine, à parler de lui-même. Malgré les défauts habituels de Tim Burton, parfois trop manichéen, répétitif ou explicatif, « Charlie et la chocolaterie » se profile comme une de ses œuvres les plus personnelles. Une œuvre très honnête mais difficile d’accès, tant les références et les symboles sont abondants.
Écrit par : CHRIS | 01 septembre 2005
Les livres de Roal Dahl sont très beaus mais je ne trouve pas le livre Charlie et la chocolaterie, mais dédition Folio Junior.
Écrit par : Pablo | 17 septembre 2005
Merci ;-)))
Écrit par : CHRIS | 26 septembre 2005
Bon je n'ai pas vu Charlie mais les âmes grises. C'est triste, plombant mais j'ai beaucoup aimé (à déconseiller à ceux qui n'ont pas le moral). Claire qui n'a pas lu le livre a aimé, elle aussi. ça m'a donné envie de relire le livre, c'est déjà pas mal. Evidemment la subltilité du livre était difficile à rendre mais l'ensemble est honnête. A noter, l'apparition de Claudel à une table habillé en prêtre.
Le jeu des acteurs est formidable, et Mariel comme à son habitude, parfait !
Écrit par : Philippe | 29 septembre 2005
Oui, si on n'a pas le moral, il vaut mieux aller voir "Charlie et la chocolaterie" que "Les âmes grises" !!!! ;-)
Écrit par : Cathe | 29 septembre 2005
En lisant le commentaire de Chris, j'ai l'impression que c'est Tim Burton qui a entièrement créé Charlie et la Chocolaterie : l'univers plein de sucreries, la caricature des enfants ne s'interessant à rien... Mais non, tout cela est sorti de l'imagination de Roal Dahl ; évidemment, sans Tim Burton, le film Charlie et la chocolaterie ne serait pas celui-ci (et dans ce cas il suffirait de regarder le premier film Charlie et la chocolaterie, sorte dans les années 70), mais il "ne fait que" mettre en image un magnifique livre, d'une façon splendide et avec énormément d'imagination, et c'est là ou l'on continue de constater que ces films ont un petit quelque chose qui nous laisse notre côté d'enfant, mais toutes les idées ne sont pas de lui...
Écrit par : Flo | 26 novembre 2005
Oui, n'oublions pas l'univers merveilleux de Roald Dahl. En lisant ses livres, on se fait déjà des films extraordinaires, pas tout à fait comme Tim Burton, mais extraordinaires quand même !
Écrit par : Cathe | 28 novembre 2005
comme je l'ai dit ailleurs je fais des recherches sur tim burton et ses films et je suis déçue de retrouver à chaque fois le même commenaire de ce cher Chris n'avez-vous pas vous même un propre avis et commentaire de ce film ?! personnellement si j'en avais la possibilité je le ferais mais j'en suis dans l'incapacité en ce moment.
Écrit par : Kaede | 23 décembre 2005
Il y a un livre sur Tim Burton qui vient de paraître (Ed Cahiers du cinéma). Vous trouverez sûrement des tas de commentaires intéressants à l'intérieur.
Écrit par : cathe | 23 décembre 2005